JEAN ROYÈRE (1902-1981)
On occasion, Christie's has a direct financial int… 显示更多 « J’ai vu des salons où des lierres font plusieurs fois le tour des murs en zigzaguant autour des tableaux et des glaces, et des salles à manger où la vigne vierge redescend dans des lustres. »Jean Royère, « Notes de voyages d’un décorateur français en Scandinavie », Le Décor d’aujourd’hui, n° 53, 1949.Les années 60 marquent dans la carrière de Jean Royère son apogée. Désormais présent sur trois continents, le décorateur répond à des demandes prestigieuses : grands hôtels internationaux implantés dans les capitales du Moyen-Orient, les célèbres paquebots de la Compagnie Transatlantique – les appartements privées du commandant du France notamment – mais aussi une clientèle particulière cosmopolite constituée d’hommes d’affaires ou de femmes du monde, de têtes couronnées enfin. En 1959, Il achève les aménagements des appartements du Shah d’Iran et de ses sœurs, les princesses Chams et Ashraff au Palais de Sa’ad Abâd au cœur de Téhéran. Jean Royère compte alors parmi les décorateurs français les plus courus de son temps. C’est aussi un créateur en pleine maîtrise de son art qui aborde cette décennie. Après avoir adhéré aux théories des tenants du modernisme pour mieux leur échapper, Jean Royère laisse aller sa fantaisie sans tomber dans les excentricités décoratives qui avaient marqué la fin des années 30 et le lendemain de la guerre. Par son style libre et fantaisiste, il incarne son époque, celle de la joie de vivre des Trente Glorieuses.De ce point de vue, l’aménagement qu’il réalise pour cet appartement de Neuilly-sur-Seine en 1962 illustre parfaitement ces années. Le projet de cette installation est pourtant modeste. Il se compose d’une salle à manger, d’un salon et d’une entrée. Ce qui frappe dans cet intérieur est d’abord la grande simplicité avec laquelle le décorateur a agencé les volumes. La modénature des pièces se réduit à sa plus simple expression. Les murs présentent des surfaces blanches entièrement nues. Ils sont simplement soulignés par une fine corniche en biseau et marqués au sol par une plinthe. Si les digressions ornementales des années 50 ont disparu, la couleur est toujours aussi audacieuse. Royère a choisi ici un vert gazon tranchant avec le blanc des murs pour la couleur de la moquette et des plinthes qui la soulignent. Sur ce sol printanier, l’orange du canapé et des fauteuils Ours polaire détonne, le noir de la table basse Forme libre tranche. Il joue des mêmes contrastes chromatiques dans les autres pièces avec la complicité de son amie Paule Marrot qui lui fournit quelques tissus fleuris pour agrémenter les fenêtres. L’autre point marquant de cet appartement est le peu de meubles qui l’agrémentent. Seule la bibliothèque en frêne aux lignes très architecturées et les deux consoles noires demeurent. Si Jean Royère se montre assez sage, c’est pour mieux libérer ses créations les plus emblématiques, celles qui constituent son héritage artistique et qui feront de lui l’une des figures les plus originales du design du XXème siècle. Et c’est avec bonheur que l’on voit courir sur les murs des lianes métalliques qui servent d’éclairage, les fameux sièges Ours Polaire, Œuf et Éléphanteau prendre toute leurs dimensions sculpturales. À Neuilly-sur-Seine, c’est la France heureuse du cinéaste Jacques Tati ou du chanteur Henri Salvador – dont Royère fut le décorateur – que l’on revit avec enchantement.“I have seen living rooms where ivy is wreathed several times around the walls, zigzagging around the paintings and mirrors, and dining rooms where Virginia creeper tumbles down into chandeliers.”Jean Royère, « Notes de voyages d’un décorateur français en Scandinavie », Le Décor d’aujourd’hui, n° 53, 1949.By the 1960s Jean Royère was at the peak of his career. Now active on three continents, he fulfilled some prestigious commissions: leading international hotels in the capitals of the Middle East, the legendary liners of the Compagnie Transatlantique – notably the private apartments of the captain of the France – as well as a particular cosmopolitan clientele including the world’s businessmen or women, and last but not least, senior royalty. In 1959, he completed the refurbishment of the apartments for the Shah of Iran and his sisters, Princess Chams and Princess Ashraff, at the Sa’ad Abâd palace in the heart of Teheran. Jean Royère was then one of the most sought after French interior designers of his day. As the decade began he was also a designer at the height of his powers. Having adopted the theories held by the proponents of modernism the better to escape them, Jean Royère let his imagination loose without falling into the decorative eccentricities that had marked the late 1930s and the immediate post-war period. His free and playful style embodied his era, the zest for life of the ‘Trente Glorieuses’, the thirty years from 1945 to 1975.From this point of view, the interior he designed for this apartment in Neuilly-sur-Seine in 1962 is a perfect example. Yet the design for this interior is modest. It consists of a dining room, living room and entrance hall. What is striking about this interior is first, the great simplicity with which the designer has treated the space. The layout of the rooms is reduced to its simplest form. The walls are completely bare, simply emphasized by a narrow bevelled cornice and baseboard at the floor. While the ornamental digressions of the 1950s have vanished, the colour is still just as bold. Here Royère has chosen a sharp grass green for the colour of the fitted carpet and baseboards that emphasize the white walls. On this spring green floor the orange sofa and Ours polaire (Polar bear) mohair velvet armchairs explode, calmed by the black Flaque coffee table. He plays with the same chromatic contrasts in the other rooms with the help of his friend Paule Marrot who supplied some floral fabrics to decorate the windows. Another striking feature of this apartment is how little furniture it has. Only the very architectural ash bookcase and the two black console tables remain. Where Jean Royère showed some wisdom was by giving space to his most emblematic designs, those that form his artistic legacy and which would make him one of the most original figures of 20th century design. It is pleasing to see the metal creepers running over the walls that serve as lighting for the famous seating, Ours Polaire, Œuf and Elephanteau to give them their full sculptural impact. In Neuilly-sur-Seine, the joyful France of film-maker Jacques Tati or the singer Henri Salvador – for whom Royère designed interiors – we can relive with delight.
JEAN ROYÈRE (1902-1981)

Ensemble de deux tables gigognes ‘Créneaux’, le modèle créé vers 1945, celles-ci réalisées en 1962

细节
JEAN ROYÈRE (1902-1981)
Ensemble de deux tables gigognes ‘Créneaux’, le modèle créé vers 1945, celles-ci réalisées en 1962
Fer forgé doré, verre et verre miroir / gilt wrought iron, clear and mirrored glass
La plus grande : 38 x 46 x 30 cm / 15 x 18 1/8 x 11 7/8 in
来源
Collection privée, Neuilly-sur-Seine, commandées directement à l'artiste, 1962.
出版
Pour le même modèle :
Jean Royère, catalogue d’exposition, Galerie Jacques Lacoste, Paris, 25 mai-2 juillet 1999, p. 87, 102-103, 105.
J. Lacoste et P. Seguin, Jean Royère, Galerie Jacques Lacoste-Galerie Patrick Seguin, Paris, 2012, vol. 1, p. 270, vol 2, p. 70.
P.-E. Martin-Vivier, Jean Royère, Norma, Paris, 2017, p. 155.
注意事项
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JEAN ROYÈRE(1902-1981),一套两张的套桌,“间隙”,约创作于1945年,制作于1962年;镀金锻铁、玻璃和镜玻璃

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