C’est à la Manufacture Nationale de Sèvres que Séraphin Nikolaevich Soudbinine (1867-1944) et Louis Delachenal (1897-1966) se rencontrent peu avant la Seconde Guerre mondiale. Une complicité immédiate naît entre les deux hommes venus pourtant d’horizons très différents. Delachenal est un céramiste à la vocation précoce, s’initiant en autodidacte aux arts du feu dans sa commune natale de Ferney-Voltaire. Après une formation dans l’atelier de Paul Bonifas, Delachenal rejoint en 1924 la manufacture Nationale de Sèvres. Les aptitudes exceptionnelles du jeune artiste sont immédiatement remarquées et il gravit les échelons de la prestigieuse manufacture pour finir modeleur en 1932. En tout, Delachenal crée plus de 150 modèles qui marquent de leur empreinte la céramique française. Contrairement à Delachenal, Soudbinine, n’arrive à la céramique que très tardivement. Né à Nijni Novgorod en 1867, c’est d’abord vers le théâtre et l’opéra que s’oriente le jeune russe. Il se consacre à tous les métiers de la scène : costumier, décorateur au théâtre et à l’opéra. En 1903, il se rend à Paris, animé par une fascination pour les milieux intellectuels et artistiques, il y fait la rencontre de Rodin qui le prend comme élève. Soudbinine a alors 40 ans, et entame une nouvelle carrière de sculpteur. Après la présentation de deux pièces au Salon d’Automne de 1905, Soudbinine devient l’élève favori du maître. En 1923, au faîte de sa renommée, il entreprend un voyage à New York durant lequel il découvre les céramiques chinoises de la collection Pierpont Morgan. Sous le choc, Soudbinine décide d’abandonner la sculpture pour devenir céramiste. Comme Louis Delachenal, Soudbinine entreprend de nombreuses recherches dans les arts du feu et compose de nouveaux émaux, il y épuise d’ailleurs sa fortune avant de rejoindre Delachenal à la Manufacture en tant qu’artiste libre. En 1943, l’atelier personnel de Soudbinine est détruit lors d’un bombardement, Delachenal l’invite un an plus tard à le rejoindre dans l’atelier de grès de Saint-Méen-Le-Grand qu’il vient de créer.Issues de la collection familiale Delachenal, ces pièces très rares témoignent de l’amitié et du respect que se vouent ces deux céramistes passionnés. Serafim Nikolayevich Sudbinin (1867-1944) and Louis Delachenal (1897-1966) met at the Manufacture Nationale de Sèvres shortly before the Second World War. Although the two men came from very different backgrounds, they immediately struck up a friendship. Delachenal started his ceramic art when he was still young, teaching himself ceramics in his hometown of Ferney-Voltaire. After training at Paul Bonifas' atelier, Delachenal joined the Manufacture Nationale de Sèvres in 1924. The exceptional skills of the young artist were noticed immediately and he worked his way up through the ranks of the prestigious manufactory to become a modeller in 1932. In all, Delachenal created more than 150 models which have made their mark on French ceramics. Unlike Delachenal, Sudbinin came to ceramics much later in life. Born in Nizhny Novgorod in 1867, the young Russian turned first towards theatre and opera. He devoted himself to all the professions of the stage: costume designer, and theatre and opera set designer. In 1903, driven by a fascination for intellectual and artistic circles, he went to Paris, where he met Rodin who took him on as a pupil. By the time Sudbinin began his new career as a sculptor he was 40. After presenting two works at the 1905 Salon d'Automne, Sudbinin became the master's favourite pupil. In 1923, at the height of his fame, he made a trip to New York during which he discovered the Chinese ceramics of the Pierpont Morgan collection. So affected was Sudbinin by what he had seen that he decided to abandon sculpture to become a ceramicist. Like Louis Delachenal, Sudbinin undertook a great deal of research in ceramics and created new enamels, depleting his fortune in the process, before joining Delachenal at the Manufacture as a freelance artist. In 1943, Sudbinin's private atelier was destroyed during a bombing raid. A year later, Delachenal invited him to join him at the stoneware workshop in Saint-Méen-Le-Grand that he had just opened.These very rare works from the Delachenal family collection are a testimony to the friendship and respect that these two avid ceramicists had for each other.
SÉRAPHIN NIKOLAEVICH SOUDBININE (1867-1944)
Grenouille sur socle, après 1935
细节
SÉRAPHIN NIKOLAEVICH SOUDBININE (1867-1944)
Grenouille sur socle, après 1935
Grès et grès émaillé / glazed stoneware and stoneware
7 x 7,5 x 10 cm / 2 ¾ x 3 x 4 in
Portant l'inscription EN SOUVENIR DE MA FEMME au revers
Grenouille sur socle, après 1935
Grès et grès émaillé / glazed stoneware and stoneware
7 x 7,5 x 10 cm / 2 ¾ x 3 x 4 in
Portant l'inscription EN SOUVENIR DE MA FEMME au revers
来源
Collection Louis Delachenal, puis dans la famille par descendance.
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SÉRAPHIN NIKOLAEVICH SOUDBININE(1867-1944),置于底座上的青蛙,1935年后;陶土和釉面陶土
荣誉呈献
Flavien Gaillard