拍品专文
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par Madame Yseult Riopelle.
«Il n’y a pas d’abstraction ni de figuration : il n’y a que de l’expression, et s’exprimer, c’est se placer en face des choses. Abstraire, cela veut dire enlever, isoler, séparer, alors que je vise au contraire à ajouter, approcher, lier. »
“There is no abstraction or figuration: there is only expression and expressing oneself, it is about placing oneself in front of things. To abstract means to take away, to isolate, to separate whilst I try to do the contrary, to add, to approach, to link.“
JEAN PAUL RIOPELLE
L’œil du spectateur déferle sur la toile Menton, dans un tourbillon saturé d’empâtements et de couleurs striées. A la truelle, au couteau ou avec le manche d’un pinceau, Riopelle applique des pigments rouges violacés, bleus azur, et blancs où naissent des touches de matière dense. Peint en 1966, Menton, est un parfait exemple de la liberté acquise par Riopelle dans les années 60, période au cours de laquelle sa palette de couleur s’épanouie. Rapidement après son arrivée à Paris en 1947, Riopelle trouve sa place sur la scène artistique de l’Après-Guerre et rencontre une notoriété croissante au sein des expressionnistes abstraits. Il expose également à New York, à la Pierre Matisse Gallery et son succès se concrétise lorsqu’il représente le Canada à la Biennale de Venise de 1962 et reçoit le prix de l’UNESCO.
En 1966, année de création de Menton, Riopelle rejoint l’écurie de la galerie Maeght, menée par le marchand visionnaire Aimé Maeght, qui représentait déjà les plus grands peintres de l’Après-Guerre française. Il y fera une exposition tous les deux ans en commençant dès son entrée cette année-là. C’est ainsi qu’il joint également son nom à la célèbre revue d’art initiée en octobre 1946 par la galerie, intitulée ‘Derrière le Miroir’ qui publie des articles et des lithographies originales qui feront le succès et la renommée de la galerie. En réalisant un ensemble d’œuvres pour la revue de 1966, il suit la lignée d’artistes majeurs comme Miró, Giacometti, Braque, Bacon ou encore Calder.
Résolument abstrait, Riopelle réalise de nombreux paysages, qu’il est parfois possible de discerner comme le remarque Paul Duval, critique et historien d’art: « Au fil des décennies, Riopelle a justifié la foi de ses adeptes en leur proposant des œuvres abstraites iridescentes, remarquables d’un point de vue technique. Bon nombre d’entre elles sont de véritables chefs-d’œuvre contemporains. Et si la plupart de ses toiles n’ont rien d’objectif, certaines reprennent des thèmes tirés des paysages canadiens, français ou de Fire Island, île de l’État de New York » (citation extraite de : Paul Duval, Four Decades, 1970, p. 108). Menton, illustre parfaitement ce propos, bien que la représentation reste abstraite, il est aisé de percevoir, le bleu azur de la méditerranée et les plages pierreuses de la petite ville du Sud de la France, qu’a pu observer Riopelle lors de ses escapades en bateau le long de la cote méditerranéenne.
The viewer’s eye roves wildly across the canvas of Menton, a saturated vortex of impasto, streaking colour. Using a trowel, palette knife or brush handle, Riopelle has applied pigments of purplish red, azure blue and white, where thick strokes of paint emerge from the canvas. Painted in 1966, Menton is a perfect example of the freedom that Riopelle found in the 1960s, a period which saw him broaden his colour palette. After his arrival in Paris in 1947, Riopelle quickly settled into the post-war art scene, gaining notoriety among the abstract expressionists. He also exhibited at the Pierre Matisse Gallery in New York and confirmed his status as a successful artist in 1962, representing Canada at the Venice Biennale and winning the UNESCO prize.
In 1966, the year he painted Menton, Riopelle joined the esteemed ranks of the Maeght gallery, managed by visionary dealer Aimé Maeght, who was already representing the leading French post-war painters. He would go on to exhibit there every two years, starting the year of his arrival. So it was that he also came to be featured in Derrière le Miroir [Behind the Mirror], the famous art magazine launched by the gallery in October 1946, which published articles and original lithographs and would earn Maeght its reputation and success. Riopelle produced a set of works for the 1966 issue, following in the footsteps of major artists such as Miró, Giacometti, Braque, Bacon and Calder.
Unwaveringly abstract, Riopelle painted numerous landscapes, some of which were nonetheless recognisable, as art critic and historian Paul Duval notes, “Riopelle has justified the faith of his supporters with decades of iridescent, technically remarkable abstractions, many of them contemporary masterpieces.... Most of his canvases are purely non-objective, but from time to time he has returned to themes derived from the landscapes of Canada, New York`s Fire-Island or France" (quoted in: Paul Duval, Four Decades, 1970, p. 108). Menton is a perfect case in point: whilst the representation remains abstract, one can comfortably make out the azure blue of the Mediterranean and the stony beaches of the small town in the south of France that Riopelle discovered during his boat trips along the Mediterranean coast.
«Il n’y a pas d’abstraction ni de figuration : il n’y a que de l’expression, et s’exprimer, c’est se placer en face des choses. Abstraire, cela veut dire enlever, isoler, séparer, alors que je vise au contraire à ajouter, approcher, lier. »
“There is no abstraction or figuration: there is only expression and expressing oneself, it is about placing oneself in front of things. To abstract means to take away, to isolate, to separate whilst I try to do the contrary, to add, to approach, to link.“
JEAN PAUL RIOPELLE
L’œil du spectateur déferle sur la toile Menton, dans un tourbillon saturé d’empâtements et de couleurs striées. A la truelle, au couteau ou avec le manche d’un pinceau, Riopelle applique des pigments rouges violacés, bleus azur, et blancs où naissent des touches de matière dense. Peint en 1966, Menton, est un parfait exemple de la liberté acquise par Riopelle dans les années 60, période au cours de laquelle sa palette de couleur s’épanouie. Rapidement après son arrivée à Paris en 1947, Riopelle trouve sa place sur la scène artistique de l’Après-Guerre et rencontre une notoriété croissante au sein des expressionnistes abstraits. Il expose également à New York, à la Pierre Matisse Gallery et son succès se concrétise lorsqu’il représente le Canada à la Biennale de Venise de 1962 et reçoit le prix de l’UNESCO.
En 1966, année de création de Menton, Riopelle rejoint l’écurie de la galerie Maeght, menée par le marchand visionnaire Aimé Maeght, qui représentait déjà les plus grands peintres de l’Après-Guerre française. Il y fera une exposition tous les deux ans en commençant dès son entrée cette année-là. C’est ainsi qu’il joint également son nom à la célèbre revue d’art initiée en octobre 1946 par la galerie, intitulée ‘Derrière le Miroir’ qui publie des articles et des lithographies originales qui feront le succès et la renommée de la galerie. En réalisant un ensemble d’œuvres pour la revue de 1966, il suit la lignée d’artistes majeurs comme Miró, Giacometti, Braque, Bacon ou encore Calder.
Résolument abstrait, Riopelle réalise de nombreux paysages, qu’il est parfois possible de discerner comme le remarque Paul Duval, critique et historien d’art: « Au fil des décennies, Riopelle a justifié la foi de ses adeptes en leur proposant des œuvres abstraites iridescentes, remarquables d’un point de vue technique. Bon nombre d’entre elles sont de véritables chefs-d’œuvre contemporains. Et si la plupart de ses toiles n’ont rien d’objectif, certaines reprennent des thèmes tirés des paysages canadiens, français ou de Fire Island, île de l’État de New York » (citation extraite de : Paul Duval, Four Decades, 1970, p. 108). Menton, illustre parfaitement ce propos, bien que la représentation reste abstraite, il est aisé de percevoir, le bleu azur de la méditerranée et les plages pierreuses de la petite ville du Sud de la France, qu’a pu observer Riopelle lors de ses escapades en bateau le long de la cote méditerranéenne.
The viewer’s eye roves wildly across the canvas of Menton, a saturated vortex of impasto, streaking colour. Using a trowel, palette knife or brush handle, Riopelle has applied pigments of purplish red, azure blue and white, where thick strokes of paint emerge from the canvas. Painted in 1966, Menton is a perfect example of the freedom that Riopelle found in the 1960s, a period which saw him broaden his colour palette. After his arrival in Paris in 1947, Riopelle quickly settled into the post-war art scene, gaining notoriety among the abstract expressionists. He also exhibited at the Pierre Matisse Gallery in New York and confirmed his status as a successful artist in 1962, representing Canada at the Venice Biennale and winning the UNESCO prize.
In 1966, the year he painted Menton, Riopelle joined the esteemed ranks of the Maeght gallery, managed by visionary dealer Aimé Maeght, who was already representing the leading French post-war painters. He would go on to exhibit there every two years, starting the year of his arrival. So it was that he also came to be featured in Derrière le Miroir [Behind the Mirror], the famous art magazine launched by the gallery in October 1946, which published articles and original lithographs and would earn Maeght its reputation and success. Riopelle produced a set of works for the 1966 issue, following in the footsteps of major artists such as Miró, Giacometti, Braque, Bacon and Calder.
Unwaveringly abstract, Riopelle painted numerous landscapes, some of which were nonetheless recognisable, as art critic and historian Paul Duval notes, “Riopelle has justified the faith of his supporters with decades of iridescent, technically remarkable abstractions, many of them contemporary masterpieces.... Most of his canvases are purely non-objective, but from time to time he has returned to themes derived from the landscapes of Canada, New York`s Fire-Island or France" (quoted in: Paul Duval, Four Decades, 1970, p. 108). Menton is a perfect case in point: whilst the representation remains abstract, one can comfortably make out the azure blue of the Mediterranean and the stony beaches of the small town in the south of France that Riopelle discovered during his boat trips along the Mediterranean coast.