拍品专文
Peint en 1946, Le Disque polychrome illustre pleinement l'engagement de Fernand Léger pour une esthétique sociale et populaire, ainsi que sa fascination pour le potentiel expressif de la couleur – les deux signes distinctifs de ses œuvres tardives.
Léger s'exile aux États-Unis durant la première moitié des années quarante; une expérience qui laissera une empreinte profonde sur son art. Si sa création des années vingt et trente trahit déjà un penchant pour des nuances de plus en plus vives, la kaléidoscopique New York achève de transformer son expression. À contre-courant de l'esthétique abstraite, que Léger juge hermétique et élitiste, ses toiles de cette période aspirent à toucher le grand public avec un style plus intelligible et plus figuratif. Un retour à la figuration qui n'exclut pas pour autant un recours à des formes abstraites. Toutefois, Léger estime que l'élan libérateur de l'entre-deux-guerres doit désormais être mis au profit d'un art des temps modernes, accessible au plus grand nombre.
Dans la présente œuvre, Léger remporte le pari de mêler des éléments abstraits et figuratifs à travers un assemblage débridé de couleurs. Marque caractéristique de ses ultimes natures mortes, c'est ici la fusion de formes naturelles, biomorphiques, et de composants mécaniques ou industriels qui permet à l'artiste d'obtenir cet équilibre. Entre 1943 et 1945, Léger passe ses étés dans un petit village francophone au nord de l'État de New York, où il peint une suite de toiles en s'inspirant, selon ses propres termes, «du contraste que présente une machine abandonnée, devenue vieille ferraille, et la végétation qui la dévore. La nature la mange. On la voit disparaître sous la verdure et les fleurs des champs» (cité in Fernand Léger, cat. exp., The Museum of Modern Art, New York, 1998, p. 235).
Painted in 1946, Le Disque polychrome exemplifies Fernand Léger’s fascination with the expressive potential of colour and his commitment to a populist aesthetic — the two defining stylistic factors of his work during the last decades of his life.
Léger spent the first half of the 1940s living in the United States and this experience had a profound impact on his art. Although his works of the 1920s and the 1930s already reveal an interest in using an increasingly vivid palette, the kaleidoscope of New York was transformative to the artist's œuvre. In contrast to what Léger considered the rarefied and elitist aesthetic of abstraction, his paintings of the period were intended to appeal to the public with a more comprehensible, figurative style. However, he also argued that a return to a figurative subject did not necessarily preclude the use of abstract forms, but that the freeing progress of the pre-war period should now be used to create an aesthetic for the modern age that was accessible to all.
In the present work, Léger succeeds in this aim, combining both figurative and abstract elements in a riotous fusion of color. As in many of his later still lifes, it is the amalgamation of natural and biomorphic forms with elements of mechanical iconography that allow the artist to achieve this balance. Léger spent the summers of 1943-45 on a farm in a small French-speaking village in northern New York State where, as he later explained, he painted a number of works, "inspired by the contrast presented by an abandoned machine—become old scrap iron—and the vegetation which devours it. Nature eats it. It has disappeared, under the weeds and wildflowers" (quoted in Fernand Léger, exh. cat., The Museum of Modern Art, New York, 1998, p. 235).
Léger s'exile aux États-Unis durant la première moitié des années quarante; une expérience qui laissera une empreinte profonde sur son art. Si sa création des années vingt et trente trahit déjà un penchant pour des nuances de plus en plus vives, la kaléidoscopique New York achève de transformer son expression. À contre-courant de l'esthétique abstraite, que Léger juge hermétique et élitiste, ses toiles de cette période aspirent à toucher le grand public avec un style plus intelligible et plus figuratif. Un retour à la figuration qui n'exclut pas pour autant un recours à des formes abstraites. Toutefois, Léger estime que l'élan libérateur de l'entre-deux-guerres doit désormais être mis au profit d'un art des temps modernes, accessible au plus grand nombre.
Dans la présente œuvre, Léger remporte le pari de mêler des éléments abstraits et figuratifs à travers un assemblage débridé de couleurs. Marque caractéristique de ses ultimes natures mortes, c'est ici la fusion de formes naturelles, biomorphiques, et de composants mécaniques ou industriels qui permet à l'artiste d'obtenir cet équilibre. Entre 1943 et 1945, Léger passe ses étés dans un petit village francophone au nord de l'État de New York, où il peint une suite de toiles en s'inspirant, selon ses propres termes, «du contraste que présente une machine abandonnée, devenue vieille ferraille, et la végétation qui la dévore. La nature la mange. On la voit disparaître sous la verdure et les fleurs des champs» (cité in Fernand Léger, cat. exp., The Museum of Modern Art, New York, 1998, p. 235).
Painted in 1946, Le Disque polychrome exemplifies Fernand Léger’s fascination with the expressive potential of colour and his commitment to a populist aesthetic — the two defining stylistic factors of his work during the last decades of his life.
Léger spent the first half of the 1940s living in the United States and this experience had a profound impact on his art. Although his works of the 1920s and the 1930s already reveal an interest in using an increasingly vivid palette, the kaleidoscope of New York was transformative to the artist's œuvre. In contrast to what Léger considered the rarefied and elitist aesthetic of abstraction, his paintings of the period were intended to appeal to the public with a more comprehensible, figurative style. However, he also argued that a return to a figurative subject did not necessarily preclude the use of abstract forms, but that the freeing progress of the pre-war period should now be used to create an aesthetic for the modern age that was accessible to all.
In the present work, Léger succeeds in this aim, combining both figurative and abstract elements in a riotous fusion of color. As in many of his later still lifes, it is the amalgamation of natural and biomorphic forms with elements of mechanical iconography that allow the artist to achieve this balance. Léger spent the summers of 1943-45 on a farm in a small French-speaking village in northern New York State where, as he later explained, he painted a number of works, "inspired by the contrast presented by an abandoned machine—become old scrap iron—and the vegetation which devours it. Nature eats it. It has disappeared, under the weeds and wildflowers" (quoted in Fernand Léger, exh. cat., The Museum of Modern Art, New York, 1998, p. 235).