拍品专文
Anne Varichon a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Acteur essentiel de l'avant-garde française, Albert Gleizes expose pour la première fois au Salon d'Automne de 1903, avant de révéler ses débuts cubistes au Salon des Indépendants de 1910. Considéré comme une figure majeure du mouvement, il cosigne Du Cubisme avec Jean Metzinger en 1912, l'un des premiers grands textes théoriques sur le sujet. L'année suivante, Gleizes accroche plusieurs œuvres à l'incontournable Armory Show de New York. Il s'installe aux États-Unis après la Première Guerre mondiale, où il connaît notamment le respect et l'admiration de Peggy Guggenheim, laquelle accueille nombre de ses travaux dans sa collection.
Le présent tableau fait partie des Supports de contemplation, série que Gleizes entame à la fin des années trente et dans laquelle l'impulsion plastique l'emporte sur l'iconographie. De format monumental et le plus souvent dépourvues de références figuratives, les toiles de cet ensemble témoignent d'une liberté exaltée du pinceau, tout en conservant un certain sens de la structure et de la maîtrise. Empreinte de mouvement lyrique, la rotation incessante des éléments graphiques crée ici un rythme, des pulsations et une profondeur sur le plan pictural. Sans être totalement abstraite, cette œuvre, lorsque l'observateur laisse son regard aller au hasard de la toile, n'offre aucun ancrage concret dans le monde tangible. Composition pour la contemplation requiert bien que l'on s'attarde sur ces formes tournoyantes et l'harmonie de ces couleurs qui suscitent l'état méditatif que l'artiste affectionnait tant. Une composition très ressemblante, peinte la même année, figure dans la collection du Solomon R. Guggenheim Museum (fig. 1). Dans l'introduction à la rétrospective que le musée Guggenheim consacra à Gleizes en 1964, Daniel Robbins écrivait que « l'évolution toute particulière de Gleizes, son acharnement à concilier différentes forces, firent de lui l'un des rares peintres à ressortir du cubisme avec un style tout à fait personnel, et imperméable aux mouvements d'art des années suivantes. Bien qu'elles retournent parfois à ses motifs antérieurs (…) ces œuvres tardives font preuve d'une démarche inédite, fondée sur de nouvelles visions. Jamais il ne ressassa la facture de ses créations passées, jamais il ne cessa d'évoluer. Il gagna au contraire en intensité, en passion » (Albert Gleizes, A Retrospective Exhibition, cat. exp., The Solomon R. Guggenheim Museum, New York, 1964, p. 25).
Albert Gleizes played a pivotal role within the French avant-garde. He first exhibited in the Salon d’Automne in 1903, and by 1910 his early Cubist works were shown at the Salon des Indépendants. He is widely considered one of the great champions of Cubism, co-authoring with Jean Metzinger the first major text on the movement, the theoretical treatise Du cubisme, in 1912. Gleizes exhibited in the famed Armory Show in New York in 1913, and moved to America following the First World War. He was respected and admired by Peggy Guggenheim, who bought a great deal of his work for her collection.
The present work belongs to the artist’s Méditation series begun in the late 1930s, in which Gleizes subordinated iconography to plastic activity, creating large-scale canvases which were largely devoid of figurative references. Works from this series are characterized by an exuberant freedom of application in the brushwork, while still maintaining a sense of structure and control. Infused with lyrical movement, the constant turning of the forms creates rhythmic thrusts and depth within the picture plane. The work is not wholly abstract; however it does not allow the viewer to create a specific frame of reference to the material world when lost within the composition. Composition pour la contemplation certainly does demand prolonged looking, the swirling forms and harmony of colors inducing the meditative state which the artist so valued. A similar composition, painted in the same year, is in the collection of The Solomon R. Guggenheim Museum. As Daniel Robbins wrote in the introduction to the artist's 1964 retrospective at the Guggenheim, "Gleizes' individual development, his unique struggle to reconcile forces made him one of the few painters to come out of Cubism with a wholly individual style, undeflected by later artistic movements. Although he occasionally returned to earlier subjects... these later works were treated anew, on the basis of fresh insights. He never repeated his earlier styles, never remained stationary, but always grew more intense, more passionate” (Albert Gleizes, A Retrospective Exhibition, exh. cat., The Solomon R. Guggenheim Museum, New York, 1964, p. 25).
Acteur essentiel de l'avant-garde française, Albert Gleizes expose pour la première fois au Salon d'Automne de 1903, avant de révéler ses débuts cubistes au Salon des Indépendants de 1910. Considéré comme une figure majeure du mouvement, il cosigne Du Cubisme avec Jean Metzinger en 1912, l'un des premiers grands textes théoriques sur le sujet. L'année suivante, Gleizes accroche plusieurs œuvres à l'incontournable Armory Show de New York. Il s'installe aux États-Unis après la Première Guerre mondiale, où il connaît notamment le respect et l'admiration de Peggy Guggenheim, laquelle accueille nombre de ses travaux dans sa collection.
Le présent tableau fait partie des Supports de contemplation, série que Gleizes entame à la fin des années trente et dans laquelle l'impulsion plastique l'emporte sur l'iconographie. De format monumental et le plus souvent dépourvues de références figuratives, les toiles de cet ensemble témoignent d'une liberté exaltée du pinceau, tout en conservant un certain sens de la structure et de la maîtrise. Empreinte de mouvement lyrique, la rotation incessante des éléments graphiques crée ici un rythme, des pulsations et une profondeur sur le plan pictural. Sans être totalement abstraite, cette œuvre, lorsque l'observateur laisse son regard aller au hasard de la toile, n'offre aucun ancrage concret dans le monde tangible. Composition pour la contemplation requiert bien que l'on s'attarde sur ces formes tournoyantes et l'harmonie de ces couleurs qui suscitent l'état méditatif que l'artiste affectionnait tant. Une composition très ressemblante, peinte la même année, figure dans la collection du Solomon R. Guggenheim Museum (fig. 1). Dans l'introduction à la rétrospective que le musée Guggenheim consacra à Gleizes en 1964, Daniel Robbins écrivait que « l'évolution toute particulière de Gleizes, son acharnement à concilier différentes forces, firent de lui l'un des rares peintres à ressortir du cubisme avec un style tout à fait personnel, et imperméable aux mouvements d'art des années suivantes. Bien qu'elles retournent parfois à ses motifs antérieurs (…) ces œuvres tardives font preuve d'une démarche inédite, fondée sur de nouvelles visions. Jamais il ne ressassa la facture de ses créations passées, jamais il ne cessa d'évoluer. Il gagna au contraire en intensité, en passion » (Albert Gleizes, A Retrospective Exhibition, cat. exp., The Solomon R. Guggenheim Museum, New York, 1964, p. 25).
Albert Gleizes played a pivotal role within the French avant-garde. He first exhibited in the Salon d’Automne in 1903, and by 1910 his early Cubist works were shown at the Salon des Indépendants. He is widely considered one of the great champions of Cubism, co-authoring with Jean Metzinger the first major text on the movement, the theoretical treatise Du cubisme, in 1912. Gleizes exhibited in the famed Armory Show in New York in 1913, and moved to America following the First World War. He was respected and admired by Peggy Guggenheim, who bought a great deal of his work for her collection.
The present work belongs to the artist’s Méditation series begun in the late 1930s, in which Gleizes subordinated iconography to plastic activity, creating large-scale canvases which were largely devoid of figurative references. Works from this series are characterized by an exuberant freedom of application in the brushwork, while still maintaining a sense of structure and control. Infused with lyrical movement, the constant turning of the forms creates rhythmic thrusts and depth within the picture plane. The work is not wholly abstract; however it does not allow the viewer to create a specific frame of reference to the material world when lost within the composition. Composition pour la contemplation certainly does demand prolonged looking, the swirling forms and harmony of colors inducing the meditative state which the artist so valued. A similar composition, painted in the same year, is in the collection of The Solomon R. Guggenheim Museum. As Daniel Robbins wrote in the introduction to the artist's 1964 retrospective at the Guggenheim, "Gleizes' individual development, his unique struggle to reconcile forces made him one of the few painters to come out of Cubism with a wholly individual style, undeflected by later artistic movements. Although he occasionally returned to earlier subjects... these later works were treated anew, on the basis of fresh insights. He never repeated his earlier styles, never remained stationary, but always grew more intense, more passionate” (Albert Gleizes, A Retrospective Exhibition, exh. cat., The Solomon R. Guggenheim Museum, New York, 1964, p. 25).