拍品专文
Cette œuvre figurera au catalogue raisonné des œuvres de Roman Opałka, actuellement en préparation par Michel Baudson, sous le numéro Dp 497.
« Le gris n’est pas une couleur symbolique. Pour moi, il est devenu la couleur du mouvement invisible. Sur cet arrière-plan gris se trouve ma vie : l’opposé des couleurs froides et indifférentes. C’est la couleur de mon sacrifice visuel, présenté par le concept qui se déroule, son mouvement et le temps. Comme les deux pôles, aux extrémités du noir dans le premier Détail, et du blanc sur blanc se trouve le sfumato d’une vie : les couleurs deviennent mortellement émotionnelles. » Roman Opalka
En 1965, Roman Opalka s’attaque à la tâche herculéenne de peindre l’infini. Appliquant de la peinture blanche sur des toiles peintes en noir, l’artiste commence à écrire des nombres de manière successive en partant de l’angle supérieur gauche jusqu’à recouvrir toute la toile. Opalka inclut par la suite une autre étape à son équation existentielle, en ajoutant un pour cent de peinture blanche à l’arrière-plan de chaque nouveau Détail. Ce témoignage du passage irréversible du temps tend ainsi vers la disparition ultime des nombres blancs sur le fond blanc. Comme Opalka travaille toujours debout, levant et abaissant le chevalet selon l’étape de la peinture, sa posture témoigne à la fois de la verticalité de sa peinture et de sa propre relation corporelle avec son travail. Sa personne est enracinée dans l’œuvre, traduisant l’effort fondamentalement humain de saisir l’intangible. En 2008, l’artiste dépasse le nombre 5 millions, alors que ses toiles se rapprochent sans cesse du monochrome. Détail 1965 / 1 - ∞, peint à la fin de sa carrière, tend ainsi vers le blanc/clair. L’entreprise d’Opalka d’écrire le temps par le biais de la peinture finit par trouver une fin matérielle avec la mort de l’artiste en 2011, alors que le peintre et les nombres disparaissent. Son intégrité artistique perdure dans ses Détails, impressionnants memento mori d’une nature conceptuelle.
“Grey is not a symbolical colour, it has become for me the colour of invisible movement. Against this grey background there is my life: the opposite of cold indifferent colours. It is the colour of my pictorial sacrifice, displayed by the unfolding concept, its movement and time. As the opposite poles, at the extreme ends of the black in the first Détail, and of the white on white are the sufmato of one’s existence: colours can become mortally emotional.”
Roman Opalka
In 1965, Roman Opalka began the herculean task of painting infinity. Applying white paint to canvases primed in black, the artist commenced writing numbers successively, starting at the top left corner until having covered the whole picture plain. Opalka eventually added another step in his existential equation, adding one percent of white paint to the background of each new Détail, marking the irreversible passage of time and aspiring towards the quintessential disappearance of the white numbers atop the white background. As Opalka always worked standing, raising or lowering the easel according to the painting’s stage, his posture spoke both to the verticality of his painting and his own bodily relationship with the numbers. His person was inherently entrenched in the work, translating a fundamentally human endeavour to grasp the intangible. In 2008, the artist exceeded the 5 million mark, as his canvases steadily flirted with the monochrome. Détail 1965 / 1 - ∞, painted towards the end of his career thusly tends towards ‘white/light’. Opalka’s journey to depict time through the medium of painting effectively found a material close through the artist’s death in 2011, as both the painter and the numbers dissipated. His artistic integrity lives on in his Détails, impressive momento moris of a conceptual nature.
« Le gris n’est pas une couleur symbolique. Pour moi, il est devenu la couleur du mouvement invisible. Sur cet arrière-plan gris se trouve ma vie : l’opposé des couleurs froides et indifférentes. C’est la couleur de mon sacrifice visuel, présenté par le concept qui se déroule, son mouvement et le temps. Comme les deux pôles, aux extrémités du noir dans le premier Détail, et du blanc sur blanc se trouve le sfumato d’une vie : les couleurs deviennent mortellement émotionnelles. » Roman Opalka
En 1965, Roman Opalka s’attaque à la tâche herculéenne de peindre l’infini. Appliquant de la peinture blanche sur des toiles peintes en noir, l’artiste commence à écrire des nombres de manière successive en partant de l’angle supérieur gauche jusqu’à recouvrir toute la toile. Opalka inclut par la suite une autre étape à son équation existentielle, en ajoutant un pour cent de peinture blanche à l’arrière-plan de chaque nouveau Détail. Ce témoignage du passage irréversible du temps tend ainsi vers la disparition ultime des nombres blancs sur le fond blanc. Comme Opalka travaille toujours debout, levant et abaissant le chevalet selon l’étape de la peinture, sa posture témoigne à la fois de la verticalité de sa peinture et de sa propre relation corporelle avec son travail. Sa personne est enracinée dans l’œuvre, traduisant l’effort fondamentalement humain de saisir l’intangible. En 2008, l’artiste dépasse le nombre 5 millions, alors que ses toiles se rapprochent sans cesse du monochrome. Détail 1965 / 1 - ∞, peint à la fin de sa carrière, tend ainsi vers le blanc/clair. L’entreprise d’Opalka d’écrire le temps par le biais de la peinture finit par trouver une fin matérielle avec la mort de l’artiste en 2011, alors que le peintre et les nombres disparaissent. Son intégrité artistique perdure dans ses Détails, impressionnants memento mori d’une nature conceptuelle.
“Grey is not a symbolical colour, it has become for me the colour of invisible movement. Against this grey background there is my life: the opposite of cold indifferent colours. It is the colour of my pictorial sacrifice, displayed by the unfolding concept, its movement and time. As the opposite poles, at the extreme ends of the black in the first Détail, and of the white on white are the sufmato of one’s existence: colours can become mortally emotional.”
Roman Opalka
In 1965, Roman Opalka began the herculean task of painting infinity. Applying white paint to canvases primed in black, the artist commenced writing numbers successively, starting at the top left corner until having covered the whole picture plain. Opalka eventually added another step in his existential equation, adding one percent of white paint to the background of each new Détail, marking the irreversible passage of time and aspiring towards the quintessential disappearance of the white numbers atop the white background. As Opalka always worked standing, raising or lowering the easel according to the painting’s stage, his posture spoke both to the verticality of his painting and his own bodily relationship with the numbers. His person was inherently entrenched in the work, translating a fundamentally human endeavour to grasp the intangible. In 2008, the artist exceeded the 5 million mark, as his canvases steadily flirted with the monochrome. Détail 1965 / 1 - ∞, painted towards the end of his career thusly tends towards ‘white/light’. Opalka’s journey to depict time through the medium of painting effectively found a material close through the artist’s death in 2011, as both the painter and the numbers dissipated. His artistic integrity lives on in his Détails, impressive momento moris of a conceptual nature.