拍品专文
« Ce qui m’anime, plus qu’une traduction plastique des apparences du monde visible, c’est le désir de voir apparaître sous ma main ouvrière une relation avec ce que la prétendue réalité dissimule […] Les aveugles et les peintres voient la nuit. »
"The desire to see a relationship with so-called reality appear under my worker's hand, more than a visual translation of the appearance of the visible world, is what drives me,[…] The blind and painters see night."
- Maurice Estève
C’est par ses œuvres lyriques aux formes colorées et entrelacées que Maurice Estève se pose en tant que l’un des artistes abstraits les plus significatifs de l’Ecole de Paris. Né à Culan, petit village du Cher, il est issu d’une famille modeste et peu encline à le laisser devenir peintre. Cette résistance le pousse à s’exercer en autodidacte jusqu’à son arrivée à Paris, où il fréquente l'Académie Colarossi dans les années 1920. À partir de la décennie suivante, il rejoint un groupe de post-cubistes composé notamment de Sonia et Robert Delaunay, ou encore Maria Helena Vieira da Silva. Se disant spécifiquement inspiré par l’œuvre de Paolo Uccello, Nicolas Poussin ou encore Paul Cézanne, Estève cherchera toujours à composer entre ses goûts personnels, l’abstraction qui l’attire indéniablement et la recherche d’une certaine vérité esthétique moderne.
Comme l’écrit Jean Leymarie à son propos, Estève s’engage dans une « voie résolument plastique inventive et non illusionniste ». L’artiste, qui substitue volontiers l’éponge au pinceau pour gagner davantage encore en spontanéité, n'utilise jamais de croquis, peignant directement sur la toile, sans dessin préparatoire. « Chaque dessin comme chaque toile est une aventure. Je pars en quelque sorte en voyage. Un voyage dont j’ignore la destination. ». Ainsi, sans idée préconçue de ce que sera son œuvre, l’artiste se tient simplement aux aguets, scrutant l'apparition progressive des formes, elles-mêmes indissociables des couleurs. Tout est question de temps, de patience, de lente émergence : l'élaboration d'une toile d'Estève dure parfois deux ou trois ans, pendant lesquels l'artiste alterne de brefs temps de création et de longues périodes méditatives, qui permettent à l'œuvre de mûrir et d'atteindre finalement son équilibre, son dynamisme vital, sa perfection.
"The desire to see a relationship with so-called reality appear under my worker's hand, more than a visual translation of the appearance of the visible world, is what drives me,[…] The blind and painters see night."
- Maurice Estève
It is through his lyrical works with colourful and interwoven shapes that Maurice Estève positions himself as one of the most significant abstract artists of the School of Paris. Born in Culan, a small village in the Cher, he came from a modest family which was reluctant to let him become a painter. This resistance pushed him to practice on his own until his arrival in Paris, where he attended the Académie Colarossi in the 1920s.
During the following decade, he joined a group of post-cubists comprising in particular Sonia and Robert Delaunay, as well as Maria Helena Vieira da Silva. Claiming to be specifically inspired by the works of Paolo Uccello, Nicolas Poussin and Paul Cézanne, Estève has always sought to compose between his personal tastes, the abstraction to which he is undeniably attracted and the search for a certain modern aesthetic truth.
As Jean Leymarie writes about him, Estève embarks on a "resolutely plastic, inventive and non-illusionist path". The artist, who readily substitutes the sponge for the brush to gain even more spontaneity, never uses sketches, painting directly on the canvas, without preparatory drawing. “Each drawing like each canvas is an adventure. I'm kind of going on a trip. A journey of which I do not know the destination." Thus, without any preconceived idea of what his work will be like, the artist simply stays on the lookout, scrutinizing the gradual appearance of shapes, themselves inseparable from colours. It's all about time, patience, slow emergence: the elaboration of an Estève canvas sometimes lasts two or three years, during which the artist alternates between short periods of creation and long periods of meditation, which allow his work to mature and finally reach its balance, its vital dynamism, its perfection.
"The desire to see a relationship with so-called reality appear under my worker's hand, more than a visual translation of the appearance of the visible world, is what drives me,[…] The blind and painters see night."
- Maurice Estève
C’est par ses œuvres lyriques aux formes colorées et entrelacées que Maurice Estève se pose en tant que l’un des artistes abstraits les plus significatifs de l’Ecole de Paris. Né à Culan, petit village du Cher, il est issu d’une famille modeste et peu encline à le laisser devenir peintre. Cette résistance le pousse à s’exercer en autodidacte jusqu’à son arrivée à Paris, où il fréquente l'Académie Colarossi dans les années 1920. À partir de la décennie suivante, il rejoint un groupe de post-cubistes composé notamment de Sonia et Robert Delaunay, ou encore Maria Helena Vieira da Silva. Se disant spécifiquement inspiré par l’œuvre de Paolo Uccello, Nicolas Poussin ou encore Paul Cézanne, Estève cherchera toujours à composer entre ses goûts personnels, l’abstraction qui l’attire indéniablement et la recherche d’une certaine vérité esthétique moderne.
Comme l’écrit Jean Leymarie à son propos, Estève s’engage dans une « voie résolument plastique inventive et non illusionniste ». L’artiste, qui substitue volontiers l’éponge au pinceau pour gagner davantage encore en spontanéité, n'utilise jamais de croquis, peignant directement sur la toile, sans dessin préparatoire. « Chaque dessin comme chaque toile est une aventure. Je pars en quelque sorte en voyage. Un voyage dont j’ignore la destination. ». Ainsi, sans idée préconçue de ce que sera son œuvre, l’artiste se tient simplement aux aguets, scrutant l'apparition progressive des formes, elles-mêmes indissociables des couleurs. Tout est question de temps, de patience, de lente émergence : l'élaboration d'une toile d'Estève dure parfois deux ou trois ans, pendant lesquels l'artiste alterne de brefs temps de création et de longues périodes méditatives, qui permettent à l'œuvre de mûrir et d'atteindre finalement son équilibre, son dynamisme vital, sa perfection.
"The desire to see a relationship with so-called reality appear under my worker's hand, more than a visual translation of the appearance of the visible world, is what drives me,[…] The blind and painters see night."
- Maurice Estève
It is through his lyrical works with colourful and interwoven shapes that Maurice Estève positions himself as one of the most significant abstract artists of the School of Paris. Born in Culan, a small village in the Cher, he came from a modest family which was reluctant to let him become a painter. This resistance pushed him to practice on his own until his arrival in Paris, where he attended the Académie Colarossi in the 1920s.
During the following decade, he joined a group of post-cubists comprising in particular Sonia and Robert Delaunay, as well as Maria Helena Vieira da Silva. Claiming to be specifically inspired by the works of Paolo Uccello, Nicolas Poussin and Paul Cézanne, Estève has always sought to compose between his personal tastes, the abstraction to which he is undeniably attracted and the search for a certain modern aesthetic truth.
As Jean Leymarie writes about him, Estève embarks on a "resolutely plastic, inventive and non-illusionist path". The artist, who readily substitutes the sponge for the brush to gain even more spontaneity, never uses sketches, painting directly on the canvas, without preparatory drawing. “Each drawing like each canvas is an adventure. I'm kind of going on a trip. A journey of which I do not know the destination." Thus, without any preconceived idea of what his work will be like, the artist simply stays on the lookout, scrutinizing the gradual appearance of shapes, themselves inseparable from colours. It's all about time, patience, slow emergence: the elaboration of an Estève canvas sometimes lasts two or three years, during which the artist alternates between short periods of creation and long periods of meditation, which allow his work to mature and finally reach its balance, its vital dynamism, its perfection.