Femme nue debout
细节
Edgar Degas (1834-1917)
Femme nue debout
avec le cachet 'Degas' (en bas à gauche; Lugt 658)
pastel et fusain sur papier
56 x 37 cm.
Exécuté vers 1890
stamped 'Degas' (lower left; Lugt 658)
pastel and charcoal on paper
22 x 14 ½ in.
Executed circa 1890
Femme nue debout
avec le cachet 'Degas' (en bas à gauche; Lugt 658)
pastel et fusain sur papier
56 x 37 cm.
Exécuté vers 1890
stamped 'Degas' (lower left; Lugt 658)
pastel and charcoal on paper
22 x 14 ½ in.
Executed circa 1890
来源
Atelier de l'artiste; sa deuxième vente, Me Lair-Dubreuil, Galerie Georges Petit, Paris, 11-13 décembre 1918, lot 156.
Georges Viau, Paris (acquis au cours de cette vente).
Collection particulière, Paris.
Vente, Me Loudmer, Paris, 13 juin 1994, lot 8.
Acquis au cours de cette vente.
Georges Viau, Paris (acquis au cours de cette vente).
Collection particulière, Paris.
Vente, Me Loudmer, Paris, 13 juin 1994, lot 8.
Acquis au cours de cette vente.
出版
P.-A. Lemoisne, Degas et son oeuvre, New York et Londres, 1984, vol. III, p. 592, no. 1020 (illustré, p. 593).
更多详情
Célébré pour ses nus emblématiques et ses danseuses, Edgar Degas montre également sa virtuosité dans son appropriation du sujet traditionnel de la baigneuse. Comme en témoigne la présente œuvre, exécutée vers 1896, l’artiste semble désormais désireux de représenter davantage la timidité, la pudeur, la chasteté. Caractérisée par sa vulnérabilité, l’émouvante Femme nue debout dévoile ses épaules tombantes, ses bras croisés et ses mains disposées entre ses cuisses et de cette composition expressive émane un sentiment de honte et de timidité.
Si la volonté de Degas était d’intégrer cette figure de femme nue dans un pastel monumental développant le thème des baigneuses en plein air, seul le dessin représentant l’arrière-plan – conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris – et des études dont la présente œuvre fait partie, ne sont parvenues jusqu’à nous.
Outre l’intérêt que porte Degas pour les corps féminins nus et pour les baigneuses en particulier, le présent fusain témoigne également de la fascination de l’artiste envers les peintres italiens de la Renaissance. Inscrit en tant que copiste au Louvre dès 1853, Degas fut toute sa vie durant passionné par les maîtres anciens. Cette passion lui fut inculquée très jeune par son père et fut exacerbée par ses visites au Louvre et par le voyage qu’il effectue en Italie entre 1856 et 1859.
Exécuté vers 1896, le présent fusain n’est en effet pas sans rappeler la fresque de Masaccio, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre de la Chapelle Brancacci de Florence. Nul doute que Degas ait pu admirer celle-ci lors de son séjour italien durant lequel il voyagea entre Naples, Rome, Assise, Sienne… et Florence ! En reprenant cette pose de l’Ève de Masaccio, Degas s’inscrit dans une longue lignée de peintres qui eux aussi réinterprétèrent cette célèbre fresque, comme notamment le Titien ou encore Rembrandt.
Femme nue debout est ainsi manifeste de la modernité d’exécution de l’artiste associée à sa fascination pour les maîtres anciens ; plutôt que de copier, Degas s’approprie complètement ce sujet traditionnel, insufflant aux figures des maîtres anciens des solutions esthétiques novatrices ; en alliant délicatesse du modelé et liberté du trait.
Famous for his emblematic nudes and dancers, Edgar Degas also shows his virtuosity in his take on the traditional subject of the bathing woman. As shown in this work, produced around 1896, the artist seemed eager to represent more shyness, modesty and chastity. Portraying vulnerability, the subject in the moving Femme nue debout reveals her hunched shoulders, her crossed arms, and her hands placed between her thighs, and from this expressive composition emanates a feeling of shame and shyness.
While Degas’ intention was to integrate this naked female figure in a monumental pastel piece on the theme of open-air bathers, only the drawing representing the background - kept at the Musée des Arts Décoratifs in Paris - and some studies, of which the present work is a part, have survived.
In addition to Degas’ interest in the nude female form, and bathers in particular, this charcoal drawing also bears witness to the artist’s fascination with the Italian painters of the Renaissance. Enrolled as a Louvre copyist in 1853, Degas had a lifelong passion for the old masters. This passion was instilled in him at a very young age by his father and was heightened by his visits to the Louvre as well as by his trip to Italy between 1856 and 1859.
Executed circa 1896, the present charcoal drawing is reminiscent of Masaccio’s fresco depicting Adam and Eve being expelled from the Garden of Eden, located in the Brancacci Chapel in Florence. No doubt Degas admired this fresco during his stay in Italy, during which he visited Florence as well as Naples, Rome, Assisi, and Siena. By taking inspiration from the pose of Masaccio’s Eve, Degas joins a long line of painters who also reinterpreted this famous fresco, such as Titian and Rembrandt.
Femme nue debout is a clear example of the artist’s modern approach associated with his fascination for the old masters. Rather than copying, Degas completely reinterprets this traditional subject in his own way, infusing the figures of the old masters with novel aesthetic solutions, combining the moderling's subtlety and the lines' boundless liveliness.
Si la volonté de Degas était d’intégrer cette figure de femme nue dans un pastel monumental développant le thème des baigneuses en plein air, seul le dessin représentant l’arrière-plan – conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris – et des études dont la présente œuvre fait partie, ne sont parvenues jusqu’à nous.
Outre l’intérêt que porte Degas pour les corps féminins nus et pour les baigneuses en particulier, le présent fusain témoigne également de la fascination de l’artiste envers les peintres italiens de la Renaissance. Inscrit en tant que copiste au Louvre dès 1853, Degas fut toute sa vie durant passionné par les maîtres anciens. Cette passion lui fut inculquée très jeune par son père et fut exacerbée par ses visites au Louvre et par le voyage qu’il effectue en Italie entre 1856 et 1859.
Exécuté vers 1896, le présent fusain n’est en effet pas sans rappeler la fresque de Masaccio, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre de la Chapelle Brancacci de Florence. Nul doute que Degas ait pu admirer celle-ci lors de son séjour italien durant lequel il voyagea entre Naples, Rome, Assise, Sienne… et Florence ! En reprenant cette pose de l’Ève de Masaccio, Degas s’inscrit dans une longue lignée de peintres qui eux aussi réinterprétèrent cette célèbre fresque, comme notamment le Titien ou encore Rembrandt.
Femme nue debout est ainsi manifeste de la modernité d’exécution de l’artiste associée à sa fascination pour les maîtres anciens ; plutôt que de copier, Degas s’approprie complètement ce sujet traditionnel, insufflant aux figures des maîtres anciens des solutions esthétiques novatrices ; en alliant délicatesse du modelé et liberté du trait.
Famous for his emblematic nudes and dancers, Edgar Degas also shows his virtuosity in his take on the traditional subject of the bathing woman. As shown in this work, produced around 1896, the artist seemed eager to represent more shyness, modesty and chastity. Portraying vulnerability, the subject in the moving Femme nue debout reveals her hunched shoulders, her crossed arms, and her hands placed between her thighs, and from this expressive composition emanates a feeling of shame and shyness.
While Degas’ intention was to integrate this naked female figure in a monumental pastel piece on the theme of open-air bathers, only the drawing representing the background - kept at the Musée des Arts Décoratifs in Paris - and some studies, of which the present work is a part, have survived.
In addition to Degas’ interest in the nude female form, and bathers in particular, this charcoal drawing also bears witness to the artist’s fascination with the Italian painters of the Renaissance. Enrolled as a Louvre copyist in 1853, Degas had a lifelong passion for the old masters. This passion was instilled in him at a very young age by his father and was heightened by his visits to the Louvre as well as by his trip to Italy between 1856 and 1859.
Executed circa 1896, the present charcoal drawing is reminiscent of Masaccio’s fresco depicting Adam and Eve being expelled from the Garden of Eden, located in the Brancacci Chapel in Florence. No doubt Degas admired this fresco during his stay in Italy, during which he visited Florence as well as Naples, Rome, Assisi, and Siena. By taking inspiration from the pose of Masaccio’s Eve, Degas joins a long line of painters who also reinterpreted this famous fresco, such as Titian and Rembrandt.
Femme nue debout is a clear example of the artist’s modern approach associated with his fascination for the old masters. Rather than copying, Degas completely reinterprets this traditional subject in his own way, infusing the figures of the old masters with novel aesthetic solutions, combining the moderling's subtlety and the lines' boundless liveliness.
荣誉呈献
Paul Nyzam
Head of Department