拍品专文
Au moment où il peint Le Barrage du Loing à Saint-Mammès, Sisley vient d'élire domicile à Veneux-Nadon, un hameau au sud de Fontainebleau. Tout près de là, le confluent de la Seine et du Loing le fascine et il se rend souvent à Saint-Mammès pour y brosser les berges et les vues du fleuve qui court à la rencontre de la rivière. Sa récente installation dans la région lui évoque sans doute des souvenirs du temps où, à l'aube de sa carrière, il avait commencé à peindre aux côtés de Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir et Frédéric Bazille à Fontainebleau, au début des années 1860.
Tout au long des années 1880, Sisley va explorer sans relâche ces paysages de la Seine-et-Marne, affinant toujours plus sa technique. D'œuvre en œuvre, il s'essaie à différents coups de pinceaux, adaptant méthodiquement sa touche en fonction des effets qu'il cherche à créer, de l'atmosphère qu'il veut traduire ou des différents éléments du paysage qu'il saisit. Peint en 1884, le présent tableau préfigure cette évolution de l'art de Sisley. De par son sujet et sa facture, il donne à voir la plénitude artistique que le peintre trouvera dans la forêt de Fontainebleau. Comme le souligne Gustave Geffroy, critique et historien de l'art, « [Sisley] a cherché à exprimer les accords qui règnent toujours, par tous les temps et par toutes les heures, entre les feuillages, l’eau et le ciel [...] ; les lisières de bois, les villes et les villages entrevus à travers les arbres, les vieilles constructions enfouies dans la verdure, les soleils du matin en hiver, les après-midi d’été. Il a exprimé délicatement les effets produits par le feuillage » (cité in ‘Sisley,’ in Les Cahiers d'Aujourd'hui, Paris, 1923).
Peint dans la lumière chatoyante d'une belle après-midi ensoleillée, cette toile explore brillamment le rapport entre ciel et terre. Ici, le geste vigoureux, l'intensité des touches et la riche palette de couleurs tranchent nettement avec les tonalités que Sisley avait privilégiées dans ses tableaux du début des années 1870. « Il semble pertinent de décrire les années 1875-1879 comme des années de transition […] durant lesquelles Sisley redéfinit son style et interroge les sujets abordés dans sa peinture avec énormément de créativité. Les fruits de ces réajustements s'exprimeront pleinement pendant les années 1880 et 1890. La période de Marly et de Sèvres s'avère, en ce sens, véritablement charnière pour Sisley » (Alfred Sisley, cat. exp., Royal Academy of Arts, Londres, 1992, p. 150-151).
At the time when he painted Le Barrage du Loing à Saint-Mammès in 1884, Sisley had recently moved to the region, settling at Veneux-Nadon, south of Fontainebleau. The confluence of the Seine and the Loing in that area fascinated the painter, who would return to Saint-Mammès several times in order to paint its banks and river views. Sisley’s move to the Fontainebleau region may have brought back memories from the beginning of the artist’s career: it was there that he had begun to paint in the early 1860s, together with Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir and Frédéric Bazille.
Throughout the 1880s, Sisley continued to explore the area, developing his technique. In his works, he explored various types of brushstrokes, specifically changing his touch in order to capture a mood or a particular element of the landscape. Painted in 1884, the present painting already carries a prefiguration of this development in Sisley’s art. In its subject and technique, the present work is a testimony to the artistic plenitude Sisley found near Fontainebleau. As critic and historian Gustave Geffroy wrote: “[Sisley] sought to express the harmonies that prevail, in all weather of woodlands; towns and villages glimpsed through the trees; old buildings swamped in greenery; winter morning sunlight; summer afternoons. He had a delicate way of conveying the effects of foliage” (‘Sisley,’ in Les Cahiers d'Aujourd'hui, Paris, 1923).
Painted on a magnificent sun-dappled afternoon, the present work is a superb exploration of the relationship between land and sky. The vigorous brushwork, intensity and wide range of color differ greatly from the tonal quality of Sisley's paintings from the early 1870s. "It is fair to describe the years 1875-1879 as transitional...as Sisley was adjusting his style and reflecting on the subject matter of his painting in a highly creative way. The results of this adjustment were to be given full expression during the 1880s and 1890s. In a very real sense, Sisley was at a turning point during the years at Marly and Sèvres" (quoted in Alfred Sisley, exh. cat., Royal Academy of Arts, London, 1992, p. 150-151).
Tout au long des années 1880, Sisley va explorer sans relâche ces paysages de la Seine-et-Marne, affinant toujours plus sa technique. D'œuvre en œuvre, il s'essaie à différents coups de pinceaux, adaptant méthodiquement sa touche en fonction des effets qu'il cherche à créer, de l'atmosphère qu'il veut traduire ou des différents éléments du paysage qu'il saisit. Peint en 1884, le présent tableau préfigure cette évolution de l'art de Sisley. De par son sujet et sa facture, il donne à voir la plénitude artistique que le peintre trouvera dans la forêt de Fontainebleau. Comme le souligne Gustave Geffroy, critique et historien de l'art, « [Sisley] a cherché à exprimer les accords qui règnent toujours, par tous les temps et par toutes les heures, entre les feuillages, l’eau et le ciel [...] ; les lisières de bois, les villes et les villages entrevus à travers les arbres, les vieilles constructions enfouies dans la verdure, les soleils du matin en hiver, les après-midi d’été. Il a exprimé délicatement les effets produits par le feuillage » (cité in ‘Sisley,’ in Les Cahiers d'Aujourd'hui, Paris, 1923).
Peint dans la lumière chatoyante d'une belle après-midi ensoleillée, cette toile explore brillamment le rapport entre ciel et terre. Ici, le geste vigoureux, l'intensité des touches et la riche palette de couleurs tranchent nettement avec les tonalités que Sisley avait privilégiées dans ses tableaux du début des années 1870. « Il semble pertinent de décrire les années 1875-1879 comme des années de transition […] durant lesquelles Sisley redéfinit son style et interroge les sujets abordés dans sa peinture avec énormément de créativité. Les fruits de ces réajustements s'exprimeront pleinement pendant les années 1880 et 1890. La période de Marly et de Sèvres s'avère, en ce sens, véritablement charnière pour Sisley » (Alfred Sisley, cat. exp., Royal Academy of Arts, Londres, 1992, p. 150-151).
At the time when he painted Le Barrage du Loing à Saint-Mammès in 1884, Sisley had recently moved to the region, settling at Veneux-Nadon, south of Fontainebleau. The confluence of the Seine and the Loing in that area fascinated the painter, who would return to Saint-Mammès several times in order to paint its banks and river views. Sisley’s move to the Fontainebleau region may have brought back memories from the beginning of the artist’s career: it was there that he had begun to paint in the early 1860s, together with Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir and Frédéric Bazille.
Throughout the 1880s, Sisley continued to explore the area, developing his technique. In his works, he explored various types of brushstrokes, specifically changing his touch in order to capture a mood or a particular element of the landscape. Painted in 1884, the present painting already carries a prefiguration of this development in Sisley’s art. In its subject and technique, the present work is a testimony to the artistic plenitude Sisley found near Fontainebleau. As critic and historian Gustave Geffroy wrote: “[Sisley] sought to express the harmonies that prevail, in all weather of woodlands; towns and villages glimpsed through the trees; old buildings swamped in greenery; winter morning sunlight; summer afternoons. He had a delicate way of conveying the effects of foliage” (‘Sisley,’ in Les Cahiers d'Aujourd'hui, Paris, 1923).
Painted on a magnificent sun-dappled afternoon, the present work is a superb exploration of the relationship between land and sky. The vigorous brushwork, intensity and wide range of color differ greatly from the tonal quality of Sisley's paintings from the early 1870s. "It is fair to describe the years 1875-1879 as transitional...as Sisley was adjusting his style and reflecting on the subject matter of his painting in a highly creative way. The results of this adjustment were to be given full expression during the 1880s and 1890s. In a very real sense, Sisley was at a turning point during the years at Marly and Sèvres" (quoted in Alfred Sisley, exh. cat., Royal Academy of Arts, London, 1992, p. 150-151).