拍品专文
Georges Matisse a confirmé l’authenticité de cette œuvre.
« J'ai fini par découvrir que la ressemblance d'un portrait vient de l'opposition qui existe entre le visage du modèle et les autres visages, en un mot de son asymétrie particulière. Chaque figure a son rythme particulier et c'est ce rythme qui crée la ressemblance. »
Henri Matisse cité in L. Aragon, Henri Matisse, Roman, Paris, 1971, vol. II, p. 479.
“I ended up discovering that the likeness of a portrait comes from the contrast which exists between the face of the model and other faces, in a word from its particular asymmetry. Each figure has its own rhythm, and it is this rhythm which creates the likeness.”
Henri Matisse quoted in L. Aragon, Henri Matisse, Roman, Paris, 1971, vol. II, p. 479.
À partir des années 1920, Henri Matisse alterne entre plusieurs méthodes de dessin pour favoriser tantôt la ligne fine, immédiate et pure de la plume et de l’encre, tantôt le fusain qu’il applique sur une feuille vierge. Matisse explique en effet en 1939 que ses dessins à la plume étaient “toujours précédés par des études réalisées avec un medium moins rigoureux que la ligne pure, tel le fusain ou le dessin de base, qui [lui] permettent de creuser la personnalité du modèle, son expression, la qualité de la lumière environnante, l’ambiance et tout ce que seul le dessin peut traduire » (H. Matisse, ‘Notes of a Painter on his Drawing’, in J. Flam, éd., Matisse on Art, Berkeley, 1995, p. 130-131).
Matisse rencontre Louis Aragon et sa muse et épouse Elsa Triolet à Nice en 1941, entamant ainsi le début de l’une des amitiés les plus déterminantes de sa carrière.
En mars 1942, Aragon accepte de rédiger l'introduction de l’ouvrage dédié aux « Dessins, thèmes et variations » de Matisse publié par Martin Fabiani l’année suivante et célèbre à cette occasion dans ses écrits les similitudes entre la spontanéité du trait employé par Matisse et l’automatisme dans l’écriture des surréalistes.
Au cours de ces rencontres, Matisse réalise en 1943 une série de dessins, thèmes et variations, représentant Aragon. Il exécute alors quatre dessins au fusain et trente-quatre œuvres à la plume et à l'encre de Chine, dont le présent portrait fait partie.
Louis Aragon décrira d’ailleurs la série dans son ouvrage consacré à Matisse : “que m'importe si cela me ressemble ou pas ! L'intérêt n'est pas de mon visage, mais de Matisse dessinant, des constantes, par exemple la plantation des cheveux, spécialement accusée sur les fusains (thèmes), mais toujours marquée sur les dessins à la plume (variations). Quand je les ai vus, pour la première fois, j'étais surtout frappé de ce qui, à mon sens, ne me ressemblait pas, la carrure ici, le nez là, une trop grande régularité de traits ou au contraire. Enfin, j'étais devant mes images un idiot comme tout le monde.” (cité in op. cit., p. 484).
From the 1920s, Henri Matisse switched between various drawing methods, at times favouring the direct, pure, fine line of pen and ink, and at others choosing charcoal, applied to stark white paper. Indeed, in 1939 Matisse explained that his pen drawings were “always preceded by studies made in a less rigorous medium than pure line, such as charcoal or stump drawing, which allow [me] to consider simultaneously the character of the model, her human expression, the quality of surrounding light, the atmosphere and all that can only be expressed by drawing.” (H. Matisse, ‘Notes of a Painter on his Drawing’, in J. Flam, éd., Matisse on Art, Berkeley, 1995, p. 130-131).
Matisse met Louis Aragon and his muse and wife Elsa Triolet in Nice in 1941, marking the start of one of the most defining friendships of his career.
In March 1942, Aragon agreed to write the introduction to the book “Drawings, Themes and Variations” by Matisse, which was published by Martin Fabiani the following year. He took the opportunity to celebrate the similarities between the spontaneity of the stroke used by Matisse and the automatism in the writing of the surrealists.
In 1943, over the course of their encounters, Matisse created a series of drawings, themes and variations portraying Aragon. He made four charcoal drawings and thirty-four works in pen and India ink, including the present portrait.
Louis Aragon would go on to describe the series in his book dedicated to Matisse: “What do I care if it looks like me or not! The point is not my face but Matisse drawing, constants such as the hairline, shown particularly on the charcoals (themes), but also marked on the pen drawings (variations). When I first saw them, I was especially struck by what to my mind did not look like me, here the shoulders, there the nose, the features which were too regular or not regular enough. In the end, presented with my images, I was an idiot like anyone else.” quoted in op. cit., p. 484).
« J'ai fini par découvrir que la ressemblance d'un portrait vient de l'opposition qui existe entre le visage du modèle et les autres visages, en un mot de son asymétrie particulière. Chaque figure a son rythme particulier et c'est ce rythme qui crée la ressemblance. »
Henri Matisse cité in L. Aragon, Henri Matisse, Roman, Paris, 1971, vol. II, p. 479.
“I ended up discovering that the likeness of a portrait comes from the contrast which exists between the face of the model and other faces, in a word from its particular asymmetry. Each figure has its own rhythm, and it is this rhythm which creates the likeness.”
Henri Matisse quoted in L. Aragon, Henri Matisse, Roman, Paris, 1971, vol. II, p. 479.
À partir des années 1920, Henri Matisse alterne entre plusieurs méthodes de dessin pour favoriser tantôt la ligne fine, immédiate et pure de la plume et de l’encre, tantôt le fusain qu’il applique sur une feuille vierge. Matisse explique en effet en 1939 que ses dessins à la plume étaient “toujours précédés par des études réalisées avec un medium moins rigoureux que la ligne pure, tel le fusain ou le dessin de base, qui [lui] permettent de creuser la personnalité du modèle, son expression, la qualité de la lumière environnante, l’ambiance et tout ce que seul le dessin peut traduire » (H. Matisse, ‘Notes of a Painter on his Drawing’, in J. Flam, éd., Matisse on Art, Berkeley, 1995, p. 130-131).
Matisse rencontre Louis Aragon et sa muse et épouse Elsa Triolet à Nice en 1941, entamant ainsi le début de l’une des amitiés les plus déterminantes de sa carrière.
En mars 1942, Aragon accepte de rédiger l'introduction de l’ouvrage dédié aux « Dessins, thèmes et variations » de Matisse publié par Martin Fabiani l’année suivante et célèbre à cette occasion dans ses écrits les similitudes entre la spontanéité du trait employé par Matisse et l’automatisme dans l’écriture des surréalistes.
Au cours de ces rencontres, Matisse réalise en 1943 une série de dessins, thèmes et variations, représentant Aragon. Il exécute alors quatre dessins au fusain et trente-quatre œuvres à la plume et à l'encre de Chine, dont le présent portrait fait partie.
Louis Aragon décrira d’ailleurs la série dans son ouvrage consacré à Matisse : “que m'importe si cela me ressemble ou pas ! L'intérêt n'est pas de mon visage, mais de Matisse dessinant, des constantes, par exemple la plantation des cheveux, spécialement accusée sur les fusains (thèmes), mais toujours marquée sur les dessins à la plume (variations). Quand je les ai vus, pour la première fois, j'étais surtout frappé de ce qui, à mon sens, ne me ressemblait pas, la carrure ici, le nez là, une trop grande régularité de traits ou au contraire. Enfin, j'étais devant mes images un idiot comme tout le monde.” (cité in op. cit., p. 484).
From the 1920s, Henri Matisse switched between various drawing methods, at times favouring the direct, pure, fine line of pen and ink, and at others choosing charcoal, applied to stark white paper. Indeed, in 1939 Matisse explained that his pen drawings were “always preceded by studies made in a less rigorous medium than pure line, such as charcoal or stump drawing, which allow [me] to consider simultaneously the character of the model, her human expression, the quality of surrounding light, the atmosphere and all that can only be expressed by drawing.” (H. Matisse, ‘Notes of a Painter on his Drawing’, in J. Flam, éd., Matisse on Art, Berkeley, 1995, p. 130-131).
Matisse met Louis Aragon and his muse and wife Elsa Triolet in Nice in 1941, marking the start of one of the most defining friendships of his career.
In March 1942, Aragon agreed to write the introduction to the book “Drawings, Themes and Variations” by Matisse, which was published by Martin Fabiani the following year. He took the opportunity to celebrate the similarities between the spontaneity of the stroke used by Matisse and the automatism in the writing of the surrealists.
In 1943, over the course of their encounters, Matisse created a series of drawings, themes and variations portraying Aragon. He made four charcoal drawings and thirty-four works in pen and India ink, including the present portrait.
Louis Aragon would go on to describe the series in his book dedicated to Matisse: “What do I care if it looks like me or not! The point is not my face but Matisse drawing, constants such as the hairline, shown particularly on the charcoals (themes), but also marked on the pen drawings (variations). When I first saw them, I was especially struck by what to my mind did not look like me, here the shoulders, there the nose, the features which were too regular or not regular enough. In the end, presented with my images, I was an idiot like anyone else.” quoted in op. cit., p. 484).