拍品专文
Combining technical complexity and rich ornamentation, this spectacular clock is a true demonstration of Parisian clock-making expertise in the mid-18th century.
We owe the invention of the mechanism of this precious instrument to Louis-Charles Gallonde (1715-1770). A cousin of the physicist, Abbé Nollet, he was trained by Nicolas Gourdain and André-Charles Caron and was active as an independent worker from 1738. Aspiring to become a master, Gallonde appealed directly to the King, who could grant access to the title of master through an exceptional decree of the Council of State. Gallonde received the title on 28 March 1748. He worked for the most prominent collectors and amateurs of scientific objects of his time, such as Joseph Bonnier de la Mosson, Pajot d'Ons-en-Bray, the Comte de La Tour du Pin-Gouvernais, the Ducs de Chaulnes et Chevreuse and Lalive de Jully. His talent won him the favours and recognition of the greatest and enabled him to obtain the prestigious titles of Clockmaker and Mechanic to the King and Clockmaker to Monseigneur Le Dauphin. The presence of four dolphin figures on our clock could suggest a royal provenance. He was also a very active member of his guild, joining the famous Société des Arts at the beginning of Louis XV's reign.
A brilliant mechanic and talented clockmaker, his first notable invention was a set of mechanical dices also called Passe-Dix in 1738. Throughout his career he submitted several of his creations to the prestigious Académie des Sciences. One of the most remarkable is the mechanism of our present clock, which he presented in 1740. This clock has the particularity of indicating separately the hours, minutes and seconds on three distinct dials, thanks to two small dials placed inside a larger one. The very precise description of the mechanism in the commissioners' report underlines Gallonde's constant desire to reduce the friction of his mechanisms and thus lighten the force needed for their action. This was greeted in these terms: All this work seemed to us executed with a great precision, & marks in the Author a high level of execution, genius & knowledge of the principles of the Clock industry (Machines and Inventions approved by the Royal Academy of Sciences, since its establishment until now; with their descriptions. Volume VII. Depuis 1734 jusqu'en 1754, Paris, 1777, p. 83).
He presented a new escapement as the rest of the report specifies: Sieur Gallonde perfected this escapement two years later: it is found in the Machines of year 1742, which is the time of the approval, and then a gear compass in 1746, work which in his own word attracted him for some time to the court where his works received unanimous applause.
Several of these inventions have survived to this day. The Musée des Arts et Métier in Paris has an incredible floor clock that beats the second and serves as a reference for setting other clocks. It also has an annual calendar that indicates the date as well as the year, whether a leap year or not (Inv.07499). On the same principle as our present lot, the clock has three dials inserted in a glass cage surrounded by an identical bronze frieze. We also find on an elegant clock most likely delivered for Elisabeth-Charlotte d'Orléans for her Grand Cabinet at the Château de Lunéville presented at Christie's, London, Robert de Balkany, Rome & The Côte d'Azur, 23 March 2017, lot 124, similarly a glass bel, exceptionally precious for the period.
Although the name of the bronze maker is unfortunately unknown to us, the virtuosity of the treatment of the chasing indicates a remarkably masterful and accomplished creation. The chasing of the shapes, but also the play between the fineness of the scales and the opulence of the scrolls are perfectly adapted to the simplicity of the lines of this glass cage and to the complexity of the mechanism, which is fully displayed, thus becoming a work of art in its own right.
Alliant complexité technique et richesse ornementale, cette spectaculaire pendule est une véritable démonstration du savoir-faire horloger parisien du milieu du XVIIIe siècle.
C’est à Louis-Charles Gallonde (1715-1770) que nous devons l’invention du mécanisme de ce précieux instrument. Cousin du physicien l’abbé Nollet il sera formé chez Nicolas Gourdain et André-Charles Caron et sera actif en tant qu’ouvrier libre dès 1738. Aspirant à la maîtrise Gallonde en fera directement appel au Roi. En effet, celui-ci pouvait accorder par un arrêt du Conseil d’Etat l’accès à la maîtrise de manière exceptionnelle, ce dont bénéficiera Gallonde le 28 mars 1748. Il travaillera pour les plus importants collectionneurs et amateurs d’objets scientifiques de son époque comme Joseph Bonnier de la Mosson, Pajot d’Ons-en-Bray, le comte de La Tour du Pin-Gouvernais, les ducs de Chaulnes et de Chevreuse ou encore Lalive de Jully. Son talent lui attirera les faveurs et la reconnaissance des plus grands et lui permettra notamment d’obtenir les prestigieux titres d’Horloger et Mécanicien du Roi et d’Horloger de Mgr Le Dauphin. La présence de quatre figures de dauphin sur notre pendule pourrait d'ailleurs nous laisser imaginer une provenance royale. Il sera également un membre très actif au sein de sa corporation puisqu’il intégrera dès le début du règne de Louis XV la célèbre Société des Arts.
Brillant mécanicien et horloger de talent, sa première invention notable sera un jeu de dés mécaniques aussi appelé Passe-Dix en 1738. Tout au long de sa carrière il soumettra à la prestigieuse Académie des Sciences diverses de ses créations. L’une des plus remarquables sera le mécanisme de notre présente pendule qu’il présentera en 1740. Celui-ci a en effet la particularité d’indiquer séparément dans trois cadrans distincts les heures, les minutes et les secondes grâce à deux petits cadrans placés à l’intérieur d’un plus grand. La description très précise du mécanisme dans le rapport des commissaires soulignera une volonté constante de la part de Gallonde pour réduire les frottements de ses mécanismes et ainsi alléger la force nécessaire à leur action. Volonté qui sera saluée en ces termes : Tout cet ouvrage nous a paru exécuté avec une grande précision, & marqué dans l’Auteur beaucoup d’exécution, de génie & de connoissance des principes de l’Horlogerie (Machines et Inventions approuvées par l’Académie Royale des Sciences, depuis son établissement jusqu’à présent ; avec leurs descriptions. Tome VII. Depuis 1734 jusqu’en 1754, Paris, 1777, p. 83).
Il présentera un nouvel échappement comme le précise la suite du rapport : Le Sieur Gallonde a perfectionné cet echappement deux ans après : on le trouvera dans les Machines de l’année 1742, qui est l’époque de l’approbation puis un compas d’engrenage en 1746, travaux dont il dira lui-même qu’ils l’auront attiré pendant quelques temps à la cour où ses ouvrages ont reçu un applaudissement unanime.
Plusieurs de ces inventions nous sont aujourd’hui parvenues. Le musée des Arts et Métier de Paris conserve notamment une incroyable horloge de parquet ayant la particularité de battre la seconde et de servir de référence pour régler d’autres horloges. Elle dispose en outre du quantième annuel permettant de connaître aussi bien la date que l’année qu’elle soit bissextile ou non (Inv.07499). Sur le même principe que notre présent lot cette pendule possède trois cadrans insérés dans une cage de verre ceinte d’une frise de bronze également identique. Nous retrouvons par ailleurs sur une élégante pendule très certainement livrée pour Elisabeth-Charlotte d'Orléans pour son Grand Cabinet au château de Lunéville présentée lors de la vente chez Christie's, Londres, Robert de Balkany Rome & The Côté d'Azur, le 23 mars 2017, lot 124, de la même manière une cloche de verre exceptionnellement précieuse pour l'époque (ill.J. Charles-Gaffiot, Lunéville, Fastes du Versailles lorrain, Paris, 2003, p. 77.)
Bien que le nom du bronzier nous soit malheureusement inconnu la virtuosité du traitement de la ciselure indique une création totalement maitrisée et aboutie. La découpe des formes mais également le jeu entre la finesse des écailles et l’opulence des volutes s’adaptent parfaitement à la simplicité des lignes de cette cage de verre et à la complexité du mécanisme qui se trouve totalement exhibé devenant ainsi une œuvre d’art à part entière.
We owe the invention of the mechanism of this precious instrument to Louis-Charles Gallonde (1715-1770). A cousin of the physicist, Abbé Nollet, he was trained by Nicolas Gourdain and André-Charles Caron and was active as an independent worker from 1738. Aspiring to become a master, Gallonde appealed directly to the King, who could grant access to the title of master through an exceptional decree of the Council of State. Gallonde received the title on 28 March 1748. He worked for the most prominent collectors and amateurs of scientific objects of his time, such as Joseph Bonnier de la Mosson, Pajot d'Ons-en-Bray, the Comte de La Tour du Pin-Gouvernais, the Ducs de Chaulnes et Chevreuse and Lalive de Jully. His talent won him the favours and recognition of the greatest and enabled him to obtain the prestigious titles of Clockmaker and Mechanic to the King and Clockmaker to Monseigneur Le Dauphin. The presence of four dolphin figures on our clock could suggest a royal provenance. He was also a very active member of his guild, joining the famous Société des Arts at the beginning of Louis XV's reign.
A brilliant mechanic and talented clockmaker, his first notable invention was a set of mechanical dices also called Passe-Dix in 1738. Throughout his career he submitted several of his creations to the prestigious Académie des Sciences. One of the most remarkable is the mechanism of our present clock, which he presented in 1740. This clock has the particularity of indicating separately the hours, minutes and seconds on three distinct dials, thanks to two small dials placed inside a larger one. The very precise description of the mechanism in the commissioners' report underlines Gallonde's constant desire to reduce the friction of his mechanisms and thus lighten the force needed for their action. This was greeted in these terms: All this work seemed to us executed with a great precision, & marks in the Author a high level of execution, genius & knowledge of the principles of the Clock industry (Machines and Inventions approved by the Royal Academy of Sciences, since its establishment until now; with their descriptions. Volume VII. Depuis 1734 jusqu'en 1754, Paris, 1777, p. 83).
He presented a new escapement as the rest of the report specifies: Sieur Gallonde perfected this escapement two years later: it is found in the Machines of year 1742, which is the time of the approval, and then a gear compass in 1746, work which in his own word attracted him for some time to the court where his works received unanimous applause.
Several of these inventions have survived to this day. The Musée des Arts et Métier in Paris has an incredible floor clock that beats the second and serves as a reference for setting other clocks. It also has an annual calendar that indicates the date as well as the year, whether a leap year or not (Inv.07499). On the same principle as our present lot, the clock has three dials inserted in a glass cage surrounded by an identical bronze frieze. We also find on an elegant clock most likely delivered for Elisabeth-Charlotte d'Orléans for her Grand Cabinet at the Château de Lunéville presented at Christie's, London, Robert de Balkany, Rome & The Côte d'Azur, 23 March 2017, lot 124, similarly a glass bel, exceptionally precious for the period.
Although the name of the bronze maker is unfortunately unknown to us, the virtuosity of the treatment of the chasing indicates a remarkably masterful and accomplished creation. The chasing of the shapes, but also the play between the fineness of the scales and the opulence of the scrolls are perfectly adapted to the simplicity of the lines of this glass cage and to the complexity of the mechanism, which is fully displayed, thus becoming a work of art in its own right.
Alliant complexité technique et richesse ornementale, cette spectaculaire pendule est une véritable démonstration du savoir-faire horloger parisien du milieu du XVIIIe siècle.
C’est à Louis-Charles Gallonde (1715-1770) que nous devons l’invention du mécanisme de ce précieux instrument. Cousin du physicien l’abbé Nollet il sera formé chez Nicolas Gourdain et André-Charles Caron et sera actif en tant qu’ouvrier libre dès 1738. Aspirant à la maîtrise Gallonde en fera directement appel au Roi. En effet, celui-ci pouvait accorder par un arrêt du Conseil d’Etat l’accès à la maîtrise de manière exceptionnelle, ce dont bénéficiera Gallonde le 28 mars 1748. Il travaillera pour les plus importants collectionneurs et amateurs d’objets scientifiques de son époque comme Joseph Bonnier de la Mosson, Pajot d’Ons-en-Bray, le comte de La Tour du Pin-Gouvernais, les ducs de Chaulnes et de Chevreuse ou encore Lalive de Jully. Son talent lui attirera les faveurs et la reconnaissance des plus grands et lui permettra notamment d’obtenir les prestigieux titres d’Horloger et Mécanicien du Roi et d’Horloger de Mgr Le Dauphin. La présence de quatre figures de dauphin sur notre pendule pourrait d'ailleurs nous laisser imaginer une provenance royale. Il sera également un membre très actif au sein de sa corporation puisqu’il intégrera dès le début du règne de Louis XV la célèbre Société des Arts.
Brillant mécanicien et horloger de talent, sa première invention notable sera un jeu de dés mécaniques aussi appelé Passe-Dix en 1738. Tout au long de sa carrière il soumettra à la prestigieuse Académie des Sciences diverses de ses créations. L’une des plus remarquables sera le mécanisme de notre présente pendule qu’il présentera en 1740. Celui-ci a en effet la particularité d’indiquer séparément dans trois cadrans distincts les heures, les minutes et les secondes grâce à deux petits cadrans placés à l’intérieur d’un plus grand. La description très précise du mécanisme dans le rapport des commissaires soulignera une volonté constante de la part de Gallonde pour réduire les frottements de ses mécanismes et ainsi alléger la force nécessaire à leur action. Volonté qui sera saluée en ces termes : Tout cet ouvrage nous a paru exécuté avec une grande précision, & marqué dans l’Auteur beaucoup d’exécution, de génie & de connoissance des principes de l’Horlogerie (Machines et Inventions approuvées par l’Académie Royale des Sciences, depuis son établissement jusqu’à présent ; avec leurs descriptions. Tome VII. Depuis 1734 jusqu’en 1754, Paris, 1777, p. 83).
Il présentera un nouvel échappement comme le précise la suite du rapport : Le Sieur Gallonde a perfectionné cet echappement deux ans après : on le trouvera dans les Machines de l’année 1742, qui est l’époque de l’approbation puis un compas d’engrenage en 1746, travaux dont il dira lui-même qu’ils l’auront attiré pendant quelques temps à la cour où ses ouvrages ont reçu un applaudissement unanime.
Plusieurs de ces inventions nous sont aujourd’hui parvenues. Le musée des Arts et Métier de Paris conserve notamment une incroyable horloge de parquet ayant la particularité de battre la seconde et de servir de référence pour régler d’autres horloges. Elle dispose en outre du quantième annuel permettant de connaître aussi bien la date que l’année qu’elle soit bissextile ou non (Inv.07499). Sur le même principe que notre présent lot cette pendule possède trois cadrans insérés dans une cage de verre ceinte d’une frise de bronze également identique. Nous retrouvons par ailleurs sur une élégante pendule très certainement livrée pour Elisabeth-Charlotte d'Orléans pour son Grand Cabinet au château de Lunéville présentée lors de la vente chez Christie's, Londres, Robert de Balkany Rome & The Côté d'Azur, le 23 mars 2017, lot 124, de la même manière une cloche de verre exceptionnellement précieuse pour l'époque (ill.J. Charles-Gaffiot, Lunéville, Fastes du Versailles lorrain, Paris, 2003, p. 77.)
Bien que le nom du bronzier nous soit malheureusement inconnu la virtuosité du traitement de la ciselure indique une création totalement maitrisée et aboutie. La découpe des formes mais également le jeu entre la finesse des écailles et l’opulence des volutes s’adaptent parfaitement à la simplicité des lignes de cette cage de verre et à la complexité du mécanisme qui se trouve totalement exhibé devenant ainsi une œuvre d’art à part entière.