拍品专文
The two imposing busts presented here depict baroque interpretations of ancient marble busts of the King of Macedon, Alexander the Great (356-323 BC), and the Julio-Claudian Roman emperor, Claudius (10 BC-54 AD). Alexander the Great is one of history's best-known personalities. In his brief life, he founded nearly twenty cities that bore his name, most notably Alexandria in Egypt. His settlement of Greek colonists, and the resulting spread of Greek culture in the east, resulted in a new Hellenistic civilisation, aspects of which were still evident in the traditions of the Byzantine Empire up to the mid- 15th century. Alexander became a legend, a classical hero in the mould of Achilles, and featured prominently in the history and myth of Greek and non-Greek cultures He became the mesure against which military leaders compared themselves and military academies throughout the world still teach his tactics. In direct contrast, Claudius, despite his high birth, remained out of the public eye due to the disabilities inflicted on him by a childhood sickness. He took refuge for most of his early life in drinking, gambling and womanising. However, when his nephew, the emperor Caligula, was murdered, he unexpectedly became emperor at the age of 50. Claudius proved to be an able and efficient administrator. He was also an ambitious builder, constructing many new roads, aqueducts, and canals across the Empire. During his reign the Empire conquered Thrace, Noricum, Pamphylia, Lycia and Judaea, and began the conquest of Britain. Having a personal interest in law, he also presided at public trials and issued up to twenty edicts a day. Nevertheless, he was particularly unfortunate in marriage; his third wife Messalina was infamous not only for her murderous tendencies but also her adulteries, which led to her execution, whilst his fourth wife Agrippina is widely believed to have planned his death by poisoning, thereby making way for her son, the future emperor, Nero.
These two busts follow a well-established tradition of combining white marble heads on shoulders luxuriantly veneered in oriental alabasters. This technique of mixing exotic and rare stones together with more common and easily worked marble originated in Antiquity but was revived during the Italian Renaissance where large-scale busts were used to embellish palazzi and functioned as symbols of their owner's wealth, high social standing and intellect. The industrial-scale excavations throughout Italy during the 17th and 18th centuries not only enriched the art collections of the Italian nobility but also fed the seemingly insatiable demand of the Grand Tourists flocking to Italy eager for souvenirs and to create sculpture galleries of their own. Since this demand for antique busts far exceeded the supply, the art market at the time created new pieces replicating the antique prototypes. The most expensive and lavish of these were those combining white and coloured marbles or, as is the case with the two busts here, alabaster. These busts where purchased by M. de Givenchy from a descendant of Don Carlos de Beistegui y de Yturbe (1895-1970) and may once have adorned his home, the Palazzo Labia, in Venice - a seventeenth century baroque masterpiece on the Grand Canal. It was in his Venetian Palazzo that he organised the famous Bal du Siècle on 3 September 1951, attended by almost a thousand guests. De Beistegui, the French born heir to a Franco-Mexican fortune, was known as one of the most flambovant members of mid twentieth century European life and was an important collector. In addition to his Venetian palazzo, de Besteigui commissioned a Paris penthouse from Le Corbusier in the 1930s, and in later years owned the Château de Groussay.
Les deux imposants bustes présentés illustrent des interprétations faites à l'époque baroque des bustes antiques en marbre du roi de Macédoine Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.), et de l'empereur Julio-Claudien Claude Ier (10 avant J.-C.-54 après J.-C.). Alexandre le Grand est l'une des personnalités les plus célèbres de l'Histoire. Bien que son existence fût brève, il fonda près de vingt villes portant son nom, la plus connue étant Alexandrie en Égypte. L'établissement de ses colonies permit la diffusion de la culture grecque vers l'Est et entraîna la création d’une nouvelle civilisation hellénistique, dont certains aspects restèrent présents dans les traditions de l'Empire byzantin puis jusqu'au milieu du XVe siècle. Alexandre devint une légende, un héros classique à l'égal d'Achille, et fut une figure prédominante, aussi bien dans l'histoire et la mythologie grecques qu’au sein d’autres civilisations. Il fut également une référence pour les chefs militaires qui lui succédèrent, sa technique stratégique étant aujourd'hui encore enseignée dans les écoles militaires. Antithèse directe d'Alexandre le Grand, Claude, malgré son haut lignage, fut tenu à l'écart du public en raison d’une infirmité due à une maladie infantile. Il se réfugia dans l'alcool, le jeu et les femmes durant toute sa jeunesse. Toutefois, lorsque son neveu, l'empereur Caligula, fut assassiné, il devint contre toute attente empereur à l'âge de 50 ans. Claude se révéla être un administrateur compétent et efficace. Il fut également un bâtisseur ambitieux, développant de nombreuses routes, aqueducs et canaux à travers tout l'Empire. Sous son règne, Rome conquis la Thrace, le Norique, la Pamphylie, la Lycie et la Judée, et débuta la conquête de la Bretagne. Ayant un intérêt prononcé pour le droit, il présida des procès publics et émit jusqu'à vingt édits par jour. Néanmoins, il fut particulièrement malchanceux en amour : sa troisième femme, Messaline, accusée de meurtre et d'adultère, fut exécutée, tandis que sa quatrième femme, Agrippine la jeune, sa propre nièce, fut soupçonnée d'avoir contribué à son empoisonnement afin d'accélérer l'accession au trône de son fils Néron.
Les deux bustes suivent une tradition bien établie combinant le marbre blanc pour les têtes avec des épaules luxuriantes plaquées en albâtre oriental. Cette technique consistant à mélanger pierres exotiques et pierres semi-précieuses avec un marbre plus commun et facile à travailler provient de l'Antiquité. Elle réapparait durant la Renaissance italienne alors que des bustes de grandes tailles sont utilisés afin d'embellir les palais, symbolisant ainsi la richesse et la position sociale et intellectuelle de leur propriétaire. Les fouilles menées à travers l'Italie durant les XVIIe et XVIIIe siècles enrichirent les collections d'art de la noblesse italienne et alimentèrent également la demande insatiable des Grands Touristes affluant en Italie, avides de souvenirs mais aussi désireux de créer leurs propres galeries. La demande de bustes antiques ayant dépassée l'offre, le marché de l'art de l'époque commença à réaliser de nouvelles pièces, répliques des modèles antiques. Les plus précieux et somptueux des bustes étaient ceux alliant marbre blanc avec marbres de couleur ou, comme dans le cas présent, avec de l'onyx ou de l'albâtre. Les deux bustes présentés ici furent achetés par M. de Givenchy à un descendant de Don Carlos de Beistegui y de Yturbe (1895-1970) et ornèrent probablement le Palazzo Labia à Venise, chef-d'œuvre de l'art Baroque du XVIIe siècle sur le Grand Canal. C'est dans son palais vénitien qu'il organisa le très célèbre Bal du Siècle le 3 septembre 1951, réunissant près de mille invités. Sa résidence parisienne fut réalisée dans les années 1930 par Le Corbusier et il devint plus tard propriétaire du château de Groussay, faisant appel à Emilio Terry pour le décorer. Beistegui, héritier français d'une grande fortune franco-mexicaine, était considéré comme l'une des plus exubérantes personnalités de la vie européenne du milieu du XXe siècle et était un important collectionneur.
These two busts follow a well-established tradition of combining white marble heads on shoulders luxuriantly veneered in oriental alabasters. This technique of mixing exotic and rare stones together with more common and easily worked marble originated in Antiquity but was revived during the Italian Renaissance where large-scale busts were used to embellish palazzi and functioned as symbols of their owner's wealth, high social standing and intellect. The industrial-scale excavations throughout Italy during the 17th and 18th centuries not only enriched the art collections of the Italian nobility but also fed the seemingly insatiable demand of the Grand Tourists flocking to Italy eager for souvenirs and to create sculpture galleries of their own. Since this demand for antique busts far exceeded the supply, the art market at the time created new pieces replicating the antique prototypes. The most expensive and lavish of these were those combining white and coloured marbles or, as is the case with the two busts here, alabaster. These busts where purchased by M. de Givenchy from a descendant of Don Carlos de Beistegui y de Yturbe (1895-1970) and may once have adorned his home, the Palazzo Labia, in Venice - a seventeenth century baroque masterpiece on the Grand Canal. It was in his Venetian Palazzo that he organised the famous Bal du Siècle on 3 September 1951, attended by almost a thousand guests. De Beistegui, the French born heir to a Franco-Mexican fortune, was known as one of the most flambovant members of mid twentieth century European life and was an important collector. In addition to his Venetian palazzo, de Besteigui commissioned a Paris penthouse from Le Corbusier in the 1930s, and in later years owned the Château de Groussay.
Les deux imposants bustes présentés illustrent des interprétations faites à l'époque baroque des bustes antiques en marbre du roi de Macédoine Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.), et de l'empereur Julio-Claudien Claude Ier (10 avant J.-C.-54 après J.-C.). Alexandre le Grand est l'une des personnalités les plus célèbres de l'Histoire. Bien que son existence fût brève, il fonda près de vingt villes portant son nom, la plus connue étant Alexandrie en Égypte. L'établissement de ses colonies permit la diffusion de la culture grecque vers l'Est et entraîna la création d’une nouvelle civilisation hellénistique, dont certains aspects restèrent présents dans les traditions de l'Empire byzantin puis jusqu'au milieu du XVe siècle. Alexandre devint une légende, un héros classique à l'égal d'Achille, et fut une figure prédominante, aussi bien dans l'histoire et la mythologie grecques qu’au sein d’autres civilisations. Il fut également une référence pour les chefs militaires qui lui succédèrent, sa technique stratégique étant aujourd'hui encore enseignée dans les écoles militaires. Antithèse directe d'Alexandre le Grand, Claude, malgré son haut lignage, fut tenu à l'écart du public en raison d’une infirmité due à une maladie infantile. Il se réfugia dans l'alcool, le jeu et les femmes durant toute sa jeunesse. Toutefois, lorsque son neveu, l'empereur Caligula, fut assassiné, il devint contre toute attente empereur à l'âge de 50 ans. Claude se révéla être un administrateur compétent et efficace. Il fut également un bâtisseur ambitieux, développant de nombreuses routes, aqueducs et canaux à travers tout l'Empire. Sous son règne, Rome conquis la Thrace, le Norique, la Pamphylie, la Lycie et la Judée, et débuta la conquête de la Bretagne. Ayant un intérêt prononcé pour le droit, il présida des procès publics et émit jusqu'à vingt édits par jour. Néanmoins, il fut particulièrement malchanceux en amour : sa troisième femme, Messaline, accusée de meurtre et d'adultère, fut exécutée, tandis que sa quatrième femme, Agrippine la jeune, sa propre nièce, fut soupçonnée d'avoir contribué à son empoisonnement afin d'accélérer l'accession au trône de son fils Néron.
Les deux bustes suivent une tradition bien établie combinant le marbre blanc pour les têtes avec des épaules luxuriantes plaquées en albâtre oriental. Cette technique consistant à mélanger pierres exotiques et pierres semi-précieuses avec un marbre plus commun et facile à travailler provient de l'Antiquité. Elle réapparait durant la Renaissance italienne alors que des bustes de grandes tailles sont utilisés afin d'embellir les palais, symbolisant ainsi la richesse et la position sociale et intellectuelle de leur propriétaire. Les fouilles menées à travers l'Italie durant les XVIIe et XVIIIe siècles enrichirent les collections d'art de la noblesse italienne et alimentèrent également la demande insatiable des Grands Touristes affluant en Italie, avides de souvenirs mais aussi désireux de créer leurs propres galeries. La demande de bustes antiques ayant dépassée l'offre, le marché de l'art de l'époque commença à réaliser de nouvelles pièces, répliques des modèles antiques. Les plus précieux et somptueux des bustes étaient ceux alliant marbre blanc avec marbres de couleur ou, comme dans le cas présent, avec de l'onyx ou de l'albâtre. Les deux bustes présentés ici furent achetés par M. de Givenchy à un descendant de Don Carlos de Beistegui y de Yturbe (1895-1970) et ornèrent probablement le Palazzo Labia à Venise, chef-d'œuvre de l'art Baroque du XVIIe siècle sur le Grand Canal. C'est dans son palais vénitien qu'il organisa le très célèbre Bal du Siècle le 3 septembre 1951, réunissant près de mille invités. Sa résidence parisienne fut réalisée dans les années 1930 par Le Corbusier et il devint plus tard propriétaire du château de Groussay, faisant appel à Emilio Terry pour le décorer. Beistegui, héritier français d'une grande fortune franco-mexicaine, était considéré comme l'une des plus exubérantes personnalités de la vie européenne du milieu du XXe siècle et était un important collectionneur.