Giuseppe Santomaso (1907-1990)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … 显示更多 PROVENANT D'UNE COLLECTION PRIVÉE
Giuseppe Santomaso (1907-1990)

Angolo segreto

细节
Giuseppe Santomaso (1907-1990)
Angolo segreto
signé et daté 'Santomaso '58' (en bas à gauche)
huile sur toile
65 x 100 cm.
Peint en 1958

signed and dated 'Santomaso '58' (lower left)
oil on canvas
25 5/8 x 39 3/8 in.
Painted in 1958
来源
Grace Borgenicht Gallery, New York.
The Elaine Horwitch Gallery, États-Unis.
Collection R. Schoenberg, Saint Louis.
Vente, Christie's, Milan, 24 novembre 2008, lot 154.
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel.
出版
L. Alfieri, Santomaso, Catalogue Raisonné, 1931-1974, Venise, 1975, no. 282 (illustré).
N. Stringa, Santomaso, Catalogo ragionato, vol. I, Turin, 2017, no. 124 (illustré); vol. II, no. 356 (illustré, p. 87).
展览
New York, Grace Borgenicht Gallery, Santomaso, 1959, no. 9.
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.

荣誉呈献

Valérie Didier
Valérie Didier Specialist, Head of Sale

拍品专文

Peint en 1958, à un moment charnière de la trajectoire artistique de Giuseppe Santomaso, Angolo segreto (Coin secret) vibre de possibilités. Vive et lumineuse, la surface peinte se présente sous forme de mosaïque chromatique, composée de textures et de lumière. Au sein d'un grand anneau bleu pâle se découpe le coin éponyme, dont les deux lignes noires épousent des tonalités sourdes, étalées d'un geste brut, et constellées de quelques taches écarlates et de fulgurances ultramarines qui viennent illuminer la composition. Un autre tableau datant de la même époque s'intitule Vita segreta (Vie secrète), et réside actuellement au Solomon R. Guggenheim Museum, à New York. Né à Venise, Santomaso est resté sous l'emprise envoûtante de de sa ville tout au long de sa vie ; tant par ses couleurs que par sa texture, Angolo segreto évoque la Sérénissime. Les étendues de peinture raclée rappellent les façades délavées des grands palazzi tandis que les lueurs jaunes semblent danser comme les reflets de l'eau sur le Grand Canal. Le bleu est particulièrement évocateur : centre névralgique du commerce de pigments, la Venise de la Renaissance était particulièrement réputée pour ses bleus à couper le souffle. Ici, les nuances azurées résonnent notamment avec le lapis lazuli employé par Giovanni Bellini dans des tableaux tels que Vierge à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste et sainte Élisabeth ou L'Extase de saint François.

Au-delà de l'héritage classique dans lequel il baigne à Venise, Santomaso puise son inspiration auprès des toiles impressionnistes et fauves qu'il a découvertes en sillonnant Paris et les Pays-Bas à la fin des années 1930 ; on retrouve dans Angolo segreto leurs juxtapositions audacieuses de couleurs, leurs aplats de peinture, leur esthétique en patchwork. En 1946, Santomaso devient par ailleurs l'un des membres fondateurs de la Nuova Secessione Artistica Italiana, aux côtés d'artistes comme Leoncillo ou Emilio Vedova. L'activité du groupe se construit autour du rapport entre abstraction et figuration – un débat continu qui finira par conduire à sa dissolution.

Aussi, à la fin des années 1950, le langage plastique de Santomaso se détourne-t-il de l'Europe pour lorgner vers le Nouveau Monde – en particulier vers l'art abstrait américain. En 1957, il se rend à New York pour sa première exposition outre-Atlantique à la Grace Borgenicht Gallery – dont les murs recevront par la suite Angolo segreto. Santomaso y fait connaissance avec, entre autres, Willem de Kooning, Robert Motherwell et Mark Rothko ; autant de rencontres qui auront un impact profond sur sa manière d'appréhender l'abstraction. Dans ses tableaux suivants, y compris Angolo segreto, Santomaso se met dès lors à oser la gestualité décomplexée que l'on associe si volontiers à l'École de New York, et rejoint ainsi les rangs de l'Art Informel Européen. Ou comment réinventer la lumière d'hier avec le langage d'aujourd'hui.

Painted in 1958 at a pivotal moment in the artist’s career, Giuseppe Santomaso’s Angolo segreto (Secret Corner) vibrates with possibility. Vivid and luminous, the painting is a chromatic mosaic of textured and light. Within a pale blue ring lies the titular corner, its two black lines embracing raw daubs of muted colour as scarlet streaks and flashes of ultramarine illuminate the composition. A contemporary painting entitled Vita segreta (Secret Life) is held in the collection of the Solomon R. Guggenheim Museum in New York. Born in Venice, Santomaso remained very much in the city’s thrall for the rest of his life; in both colour and texture, Angolo segreto conjures La Serenissima. The scrapes of paint recall the sun-faded facades of the famous palazzo while the glints of yellow dance like reflections along the Grand Canal. The blue is especially evocative: during the Renaissance, Venice was the center of the pigment industry and was celebrated for its stunning blues. Indeed, the colour here echoes the lapis lazuli used by Giovanni Bellini in paintings such as Madonna and Child with John the Baptist and Saint Elizabeth and St. Francis in Ecstasy.

Along with the Classical heritage that surrounded him, Santomaso drew from Impressionist and Fauvist canvases which he first encountered during trips to Paris and the Netherlands in the late-1930s; their striking juxtaposition of colour and patchwork aesthetic can be seen in Angolo segreto. In 1946, Santomaso became a founding member of the Nuova Secessione Artistica Italiana along with artists such as Leoncillo and Emilio Vedova. The group was preoccupied by the relationship between abstraction and figuration, and this constant debate eventually led to their dissolution. By the late-1950s, Santomaso’s visual idiom had begun to turn away from Europe towards the New World—specifically American abstract art. In 1957, he travelled to New York for his first overseas exhibition at Grace Borgenicht Gallery, where Angolo segreto would later be shown. There, he was introduced to, among others, Willem de Kooning, Robert Motherwell and Mark Rothko, meetings which profoundly impacted the development of Santomaso’s understanding of abstraction. In subsequent canvases, including Angolo segreto, he began to embrace the gestural bravado associated with the New York School, establishing himself within the ranks of European Art Informel. In his paintings, Santomaso reimagines the light of the past through a grammar born out of the present world.

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