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« L'abstraction lyrique, loin de se figer dans la répétition monotone de ses schémas, loin de se trouver cernée par des limites, loin de se confondre avec la réalité naturelle, loin de s'enliser dans quelques vagues théories, explose et exalte sa diversité, transgresse ses propres caractéristiques, renouvelle son vocabulaire, assume de plus grands risques, rencontre tous les inconnus, accepte toutes les démesures, se prolonge à perte de vue dans les implications arborescentes et polarise toutes les énergies en une fête suprême. » – Georges Mathieu
“Lyrical abstraction, far from being frozen in the monotonous repetition of its schemes, far from being surrounded by limits, far from merging with natural reality, far from getting bogged down in a few vague theories, it explodes and exalts its diversity, transgresses its own characteristics, renews its vocabulary, assumes greater risks, meets all the unknowns, accepts all the excesses, extends as far as the eye can see in the arborescent implications and concentrates all the energies in a supreme feast.” - Georges Mathieu
Certains des tableaux de Georges Mathieu des années 1970 évoluent vers une condensation des signes jusqu'à les épurer. Des signes apparaissent alors en ronds-points, foyers, carrefours centraux, lacs, chemins. Ce sont les centres et les échangeurs de mégapoles et de labyrinthes, neuroniques et synaptiques. D’une radicalité centrifuge, l’œuvre de Mathieu devient centripète, se recentre vers une réflexion presque contemplative. Un parcours initiatique se crée, l’âme cherche des signes dans ces chemins de conduite. Ce parcours demeure tumultueux, car Mathieu aime le fer. La croix, les épées croisées, cornes barbares ou cimeterres, crosses ou crucifix. Le signe devient un trait appelant son contraire, une courbe sabrée d’un élan gestuel franc et tranchant. Le trait équilibre l’oblique, la courbe prend appui sur la balafre. Ses gestes transpercent la toile autant qu’ils la balancent, la caressent autant qu’ils la blessent. D’un centre névralgique émane une transcendance, une rage emplie d’allégresse, énergisant un geste qui bafoue autant qu’il bénit. Le dripping dans cet univers dont le signe est central, introduit le déferlement et la musique des eaux. Quand la tache irradie dans tous les sens, le dripping jaillit et serpente de façon lyrique. Les signes de Mathieu entrent alors en sarabande, se combinent dans un opéra flamboyant, débouchent sur le tragique. Ils sont épopée, symphonie, drame. Patrick Grainville, dira même, quelques année plus tard : « J'aime le blanc, le beau gris de ce paradis, la splendeur de ces rouges, de ses percussions noires, la clarté de ses aurores périphériques entre l'orage et le beige, le tumulte de ses barres, de ses pals. L'agonie et la résurrection de ses signes. On retrouve là cette orchestration du chaos propre à Mathieu, cette alliance de l'absolument spontané et du rythme. Une composition échevelée, une harmonie de la violence. Voilà un opéra d'orgie et de nuit ».
“Lyrical abstraction, far from being frozen in the monotonous repetition of its schemes, far from being surrounded by limits, far from merging with natural reality, far from getting bogged down in a few vague theories, it explodes and exalts its diversity, transgresses its own characteristics, renews its vocabulary, assumes greater risks, meets all the unknowns, accepts all the excesses, extends as far as the eye can see in the arborescent implications and concentrates all the energies in a supreme feast.” - Georges Mathieu
Certains des tableaux de Georges Mathieu des années 1970 évoluent vers une condensation des signes jusqu'à les épurer. Des signes apparaissent alors en ronds-points, foyers, carrefours centraux, lacs, chemins. Ce sont les centres et les échangeurs de mégapoles et de labyrinthes, neuroniques et synaptiques. D’une radicalité centrifuge, l’œuvre de Mathieu devient centripète, se recentre vers une réflexion presque contemplative. Un parcours initiatique se crée, l’âme cherche des signes dans ces chemins de conduite. Ce parcours demeure tumultueux, car Mathieu aime le fer. La croix, les épées croisées, cornes barbares ou cimeterres, crosses ou crucifix. Le signe devient un trait appelant son contraire, une courbe sabrée d’un élan gestuel franc et tranchant. Le trait équilibre l’oblique, la courbe prend appui sur la balafre. Ses gestes transpercent la toile autant qu’ils la balancent, la caressent autant qu’ils la blessent. D’un centre névralgique émane une transcendance, une rage emplie d’allégresse, énergisant un geste qui bafoue autant qu’il bénit. Le dripping dans cet univers dont le signe est central, introduit le déferlement et la musique des eaux. Quand la tache irradie dans tous les sens, le dripping jaillit et serpente de façon lyrique. Les signes de Mathieu entrent alors en sarabande, se combinent dans un opéra flamboyant, débouchent sur le tragique. Ils sont épopée, symphonie, drame. Patrick Grainville, dira même, quelques année plus tard : « J'aime le blanc, le beau gris de ce paradis, la splendeur de ces rouges, de ses percussions noires, la clarté de ses aurores périphériques entre l'orage et le beige, le tumulte de ses barres, de ses pals. L'agonie et la résurrection de ses signes. On retrouve là cette orchestration du chaos propre à Mathieu, cette alliance de l'absolument spontané et du rythme. Une composition échevelée, une harmonie de la violence. Voilà un opéra d'orgie et de nuit ».