L'Enfant à l'oiseau
细节
Marie Vassilieff (1884-1957)
L'Enfant à l'oiseau
signé indistinctement 'Marie Vassilieff' (en bas à droite)
huile sur toile
55.3 x 46.5 cm.
Peint vers 1920
indistinctly signed 'Marie Vassilieff' (lower right)
oil on canvas
21 7/8 x 18 1/4 in.
Painted circa 1920
L'Enfant à l'oiseau
signé indistinctement 'Marie Vassilieff' (en bas à droite)
huile sur toile
55.3 x 46.5 cm.
Peint vers 1920
indistinctly signed 'Marie Vassilieff' (lower right)
oil on canvas
21 7/8 x 18 1/4 in.
Painted circa 1920
来源
Collection particulière, Suède; vente, Christie, Manson & Woods Ltd., Londres, 3 juillet 1981, lot 376.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite").
If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
更多详情
Benoît Noël, co-auteur avec Claude Bernès du livre Marie Vassilieff, L’œuvre artistique, L’académie de peinture, La cantine de Montparnasse (Sainte-Marguerite-des-Loges, BVR, 2017) et auteur du catalogue de l’exposition de la Galerie Françoise Livinec : Marie Vassilieff, Figure de proue des avant-gardes (2022), nous a communiqué le texte suivant.
Marie Vassilieff (1884-1957) est une figure essentielle de l’École de Paris. Née à Smolensk en Biélorussie, elle suit les cours de l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg et de l’École libre munichoise du peintre hongrois Simon Hollósy. Elle arrive à Paris en 1905 et devient l’élève de l’académie cosmopolite d’Henri Matisse. Séduite par les couleurs sensuelles de celui-ci, elle y associe bientôt les déconstructions formelles de Pablo Picasso. Son cubisme intègre moins des références à l’art « nègre » qu’il ne représente audacieusement en majesté des Africains et des Africaines. En cela, Marie Vassilieff est pionnière et le restera en créant le genre des poupées artistiques et en assumant sa condition d’artiste féminine transdisciplinaire travaillant tant pour les arts de la scène qu’en céramiste.
Dans ses mémoires, elle se définit comme « ni homme, ni femme » mais comme une « femme-enfant » avec une grosse voix. Cette androgyne, empreinte de ce « charme slave qui a l’air de se ficher de tout », tirera précisément une partie de sa réputation de la confection de « poupées-portraits », un genre qu’elle invente dès 1915 pour distraire une petite Russe dont elle est momentanément la nurse puis qu’elle développe pour amuser son fils. Dès 1912, elle a envoyé au Salon d’Automne, le tableau Mère et enfant. Devenue mère, en 1917, d’un petit Pierre dit « Pierrot » qu’elle confie un temps, à la garde en Normandie de Jeanne Léger, compagne du peintre Fernand Léger, elle montre, au même salon en 1919 : Pierrot chez Jeanne Léger et L’enfant et le poisson. Puis, l’année suivante, dans le même lieu : Pierrot et sa bonne et Pierrot et sa poupée. Cette prodigieuse série dans laquelle s’inscrit l’Enfant à l’oiseau profite d’une sensibilité féminine et qui plus est, maternelle, et du regard acéré d’une peintresse qui, rompue aux dissections des formes cubistes, les met au service d’une stylisation art déco, couleurs comprises.
L’attachement presque tangible porté par l’enfant au dessin de son oiseau est comparable à la tendresse manifeste portée, en des toiles similaires, par Pierrot à sa poupée russe ou à son lampion. Mieux, ces « tonsures » et bouches pulpeuses dudit Pierrot évoquent irrésistiblement celle de l’Enfant du roi figurant sur le montant droit du castelet du guignol conçu, en 1928, par Marie Vassilieff pour le théâtre d’Onesse-Laharie dans les Landes. L’oiseau est également un thème récurrent dans son œuvre puisque l’artiste polyvalente aime à associer la colombe de l’Arche de Noé à la Vierge Marie dans ses collages ou dans sa Vierge en tôle. Deux oiseaux pépient d’ailleurs autour de l’âne de l’Enfant du roi.
Benoît Noël who, together with Claude Bernès, co-authored the book, Marie Vassilieff, L'œuvre artistique, L'académie de peinture, La cantine de Montparnasse (Sainte-Marguerite-des-Loges, BVR, 2017), and authored the Galerie Françoise Livinec's exhibition catalogue, Marie Vassilieff, Figure de proue des avant-gardes (2022), sent us the following text.
Marie Vassilieff (1884–1957) was a major figure at the École de Paris. Born in Smolensk, Belarus, she attended the Imperial Academy of Arts in St. Petersburg and the Munich Free School led by the Hungarian painter Simon Hollósy. She arrived in Paris in 1905 and became a pupil at the cosmopolitan academy of Henri Matisse. Captivated by his sensual colours, she soon associated them with the formal deconstructions of Pablo Picasso. Her Cubism incorporates fewer references to 'negro' art than it boldly depicts dignified African men and women. Marie Vassilieff was a pioneer in this area and remained so by creating the artistic doll genre and by embracing her role as a transdisciplinary female artist working both in the performing arts and as a ceramist.
In her memoirs, she describes herself as "neither male nor female" but as a "woman-child" with a big voice. This androgynous woman, imbued with that "Slavic charm that seems to care about nothing", owes some of her reputation to her "portrait dolls", a genre she invented in 1915 to amuse a little Russian girl for whom she was temporarily the nanny, and then developed to entertain her son. In 1912, she sent the painting Mère et enfant to the Salon d'Automne. In 1917, she became the mother to little Pierre, known as "Pierrot", whom she entrusted for a time to the care of Jeanne Léger, the partner of the painter Fernand Léger, in Normandy. At the same salon in 1919, she exhibited, Pierrot chez Jeanne Léger and L’enfant et le poisson. Then, the following year, in the same place, Pierrot et sa bonne and Pierrot et sa poupée. This phenomenal series, which includes Enfant à l’oiseau, reveals a feminine, indeed, maternal sensibility, and the sharp eye of a painter who, experienced in the dissection of Cubist forms, used them in her Art Déco styling, including colours.
The almost tangible attachment of the child to the drawing of his bird is comparable to the obvious tenderness shown by Pierrot to his Russian doll and paper lantern in similar paintings. Better still, the "tonsures" and luscious mouths of the aforementioned Pierrot irresistibly evoke that of the Enfant du roi on the right-hand side of the puppet theatre designed in 1928 by Marie Vassilieff for the Onesse-Laharie theatre in Landes, France. The bird is also a recurring theme in her work as the versatile artist liked to pair the dove from Noah's Ark with the Virgin Mary in her collages and her sheet metal Virgin. Two birds chirp around the King's Child's donkey.
Marie Vassilieff died at the Maison des Artistes in Nogent-sur-Marne in 1957. André Dunoyer de Segonzac, Marc Chagall and Foujita sent a sympathy letter to her son, the air force captain Pierre Vassilieff, in honour of the "Mère Courage de Montparnasse" who, during the war, ran a mythical canteen for penniless artists.
Marie Vassilieff (1884-1957) est une figure essentielle de l’École de Paris. Née à Smolensk en Biélorussie, elle suit les cours de l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg et de l’École libre munichoise du peintre hongrois Simon Hollósy. Elle arrive à Paris en 1905 et devient l’élève de l’académie cosmopolite d’Henri Matisse. Séduite par les couleurs sensuelles de celui-ci, elle y associe bientôt les déconstructions formelles de Pablo Picasso. Son cubisme intègre moins des références à l’art « nègre » qu’il ne représente audacieusement en majesté des Africains et des Africaines. En cela, Marie Vassilieff est pionnière et le restera en créant le genre des poupées artistiques et en assumant sa condition d’artiste féminine transdisciplinaire travaillant tant pour les arts de la scène qu’en céramiste.
Dans ses mémoires, elle se définit comme « ni homme, ni femme » mais comme une « femme-enfant » avec une grosse voix. Cette androgyne, empreinte de ce « charme slave qui a l’air de se ficher de tout », tirera précisément une partie de sa réputation de la confection de « poupées-portraits », un genre qu’elle invente dès 1915 pour distraire une petite Russe dont elle est momentanément la nurse puis qu’elle développe pour amuser son fils. Dès 1912, elle a envoyé au Salon d’Automne, le tableau Mère et enfant. Devenue mère, en 1917, d’un petit Pierre dit « Pierrot » qu’elle confie un temps, à la garde en Normandie de Jeanne Léger, compagne du peintre Fernand Léger, elle montre, au même salon en 1919 : Pierrot chez Jeanne Léger et L’enfant et le poisson. Puis, l’année suivante, dans le même lieu : Pierrot et sa bonne et Pierrot et sa poupée. Cette prodigieuse série dans laquelle s’inscrit l’Enfant à l’oiseau profite d’une sensibilité féminine et qui plus est, maternelle, et du regard acéré d’une peintresse qui, rompue aux dissections des formes cubistes, les met au service d’une stylisation art déco, couleurs comprises.
L’attachement presque tangible porté par l’enfant au dessin de son oiseau est comparable à la tendresse manifeste portée, en des toiles similaires, par Pierrot à sa poupée russe ou à son lampion. Mieux, ces « tonsures » et bouches pulpeuses dudit Pierrot évoquent irrésistiblement celle de l’Enfant du roi figurant sur le montant droit du castelet du guignol conçu, en 1928, par Marie Vassilieff pour le théâtre d’Onesse-Laharie dans les Landes. L’oiseau est également un thème récurrent dans son œuvre puisque l’artiste polyvalente aime à associer la colombe de l’Arche de Noé à la Vierge Marie dans ses collages ou dans sa Vierge en tôle. Deux oiseaux pépient d’ailleurs autour de l’âne de l’Enfant du roi.
Benoît Noël who, together with Claude Bernès, co-authored the book, Marie Vassilieff, L'œuvre artistique, L'académie de peinture, La cantine de Montparnasse (Sainte-Marguerite-des-Loges, BVR, 2017), and authored the Galerie Françoise Livinec's exhibition catalogue, Marie Vassilieff, Figure de proue des avant-gardes (2022), sent us the following text.
Marie Vassilieff (1884–1957) was a major figure at the École de Paris. Born in Smolensk, Belarus, she attended the Imperial Academy of Arts in St. Petersburg and the Munich Free School led by the Hungarian painter Simon Hollósy. She arrived in Paris in 1905 and became a pupil at the cosmopolitan academy of Henri Matisse. Captivated by his sensual colours, she soon associated them with the formal deconstructions of Pablo Picasso. Her Cubism incorporates fewer references to 'negro' art than it boldly depicts dignified African men and women. Marie Vassilieff was a pioneer in this area and remained so by creating the artistic doll genre and by embracing her role as a transdisciplinary female artist working both in the performing arts and as a ceramist.
In her memoirs, she describes herself as "neither male nor female" but as a "woman-child" with a big voice. This androgynous woman, imbued with that "Slavic charm that seems to care about nothing", owes some of her reputation to her "portrait dolls", a genre she invented in 1915 to amuse a little Russian girl for whom she was temporarily the nanny, and then developed to entertain her son. In 1912, she sent the painting Mère et enfant to the Salon d'Automne. In 1917, she became the mother to little Pierre, known as "Pierrot", whom she entrusted for a time to the care of Jeanne Léger, the partner of the painter Fernand Léger, in Normandy. At the same salon in 1919, she exhibited, Pierrot chez Jeanne Léger and L’enfant et le poisson. Then, the following year, in the same place, Pierrot et sa bonne and Pierrot et sa poupée. This phenomenal series, which includes Enfant à l’oiseau, reveals a feminine, indeed, maternal sensibility, and the sharp eye of a painter who, experienced in the dissection of Cubist forms, used them in her Art Déco styling, including colours.
The almost tangible attachment of the child to the drawing of his bird is comparable to the obvious tenderness shown by Pierrot to his Russian doll and paper lantern in similar paintings. Better still, the "tonsures" and luscious mouths of the aforementioned Pierrot irresistibly evoke that of the Enfant du roi on the right-hand side of the puppet theatre designed in 1928 by Marie Vassilieff for the Onesse-Laharie theatre in Landes, France. The bird is also a recurring theme in her work as the versatile artist liked to pair the dove from Noah's Ark with the Virgin Mary in her collages and her sheet metal Virgin. Two birds chirp around the King's Child's donkey.
Marie Vassilieff died at the Maison des Artistes in Nogent-sur-Marne in 1957. André Dunoyer de Segonzac, Marc Chagall and Foujita sent a sympathy letter to her son, the air force captain Pierre Vassilieff, in honour of the "Mère Courage de Montparnasse" who, during the war, ran a mythical canteen for penniless artists.
荣誉呈献
Valérie Didier
Specialist, Head of Sale