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« Qu’est-ce que le bleu ? Le bleu, c’est l’invisible qui devient visible ». - Yves Klein
Dévoilé lors de l’exposition historique d’Yves Klein, Proposte Monocrome, Epoca Blu, à la Galleria Apollinaire de Milan en 1957, puis présenté à la Biennale de Venise en 1986, ce tableau est un des seuls monochromes bleus exécutés par cet l’artiste révolutionnaire. Réalisé en 1956, il saisit l’émergence de la couleur qui allait définir l’ensemble de son œuvre : IKB ('International Klein Blue'). Ce singulier ton outremer, évoquant la mer comme le ciel, est très fortement associé à la vie et l’œuvre de Klein. L’artiste pensait que cette couleur avait la propriété de transporter le spectateur dans le vide. Si l’IKB a fini par imprégner tous les aspects de son œuvre, les monochromes demeurent les expressions les plus pures de son pouvoir primitif.
Cette œuvre est l’une des onze présentées à la galerie Apollinaire, qui inaugure l’époque dite « bleue » de l’artiste. Trois d'entre eux ont trouvé des acheteurs lors de l'exposition : l'artiste Lucio Fontana, le collectionneur Italo Magliano et l'homme d'affaires Peppino Palazzoli. On retrouve aujourd’hui d’autres tableaux de cette série au Museu Coleção Berardo, à Lisbonne, et la Staatsgalerie Stuttgart ; un autre tableau a été acquis par l’artiste Lucio Fontana.
L’exposition de 1957 a marqué un tournant dans la carrière de Klein. L’année précédente, il avait organisé un accrochage à Paris, dans la Galerie Colette Allendy, qui comptait vingt monochromes de couleurs et de tailles différentes. Bien que cette exposition ait été un succès, Klein ne fut pas satisfait de sa mise en espace, affirmant que la juxtaposition des différentes teintes apparaissait trop décorative. Selon lui, la solution consistait à limiter son choix d’œuvres à une seule taille et à une seule couleur. À la Galleria Apollinaire, ses onze monochromes bleus furent montés sur des poteaux à une courte distance du mur, comme des portails flottant dans l’espace. « Sans inscrire la trace écrite du geste, écrit le critique Pierre Restany, Yves Klein vous livre dans le climat qu’il souhaite, celui de la communicabilité la plus immédiate avec toute la richesse affective de la couleur : d’une couleur, un BLEU, un Bleu en soi, dégagé de toute justification fonctionnelle... Le Bleu domine, règne, vit » (P. Restany, cité dans S. Stich, Yves Klein, Ostfildern 1994, p. 81). Outre Fontana, le jeune Piero Manzoni a participé à cette exposition mythique et y a puisé l’inspiration qui allait donner naissance à sa série radicale d’Achromes.
« Klein est celui qui comprend le problème de l’espace avec sa dimension bleue. Il est vraiment abstrait, l’un des artistes qui ont fait quelque chose d’important ». - Lucio Fontana
La fascination de Klein pour la couleur bleue naquit en 1948, sur une plage de Nice. Alors âgé de vingt ans, le jeune homme était assis et regardait le ciel. Il ressentit alors le besoin de fixer le bleu qui planait au-dessus de sa tête et en fit sa première œuvre d’art.
Pour l’artiste, le bleu est la teinte la plus abstraite, la plus directement reliée aux sens ; elle se trouve incarnée dans la nature et on la retrouve dans les fresques de Giotto qu’il avait admirées à Assise. Selon Klein, la communion profonde avec la puissance du bleu nous aiderait à transcender le monde matériel et entrevoir ainsi l’abîme insondable qui se trouve au cœur de l’existence humaine. Depuis longtemps fasciné par la philosophie mystique, Klein s’auto-proclama 'Yves Le Monochrome' et 'messager du vide bleu'. Le bleu devint le centre de sa 'Sainte Trinité chromatique' qui, avec l’or et le rose, représente les couleurs primaires du feu. En avril 1957, trois mois après l’exposition à la galerie Apollinaire, Klein organisa une double exposition d’œuvres bleues avec Iris Clert et Colette Allendy. La 'révolution bleue' et son 'aventure monochrome' commençait.
« Dans la basilique Saint-François, il y a des monochromes entièrement bleus... Quel précurseur ! Quel précurseur ! Vive Giotto ! » - Yves Klein
Initiés en 1955, les monochromes de Klein sont conçus comme les véhicules d’un type de bleu unique que l’artiste finira par enregistrer sous son propre nom. IKB est né d’une profonde insatisfaction à l’égard des peintures à l’huile traditionnelles. « Ce qui me plaisait avant tout, c’étaient les pigments purs sous forme de poudre », écrivait-il. « Ils avaient une brillance et une vie autonome extraordinaire. C’était vraiment la couleur en soi » (Y. Klein, extrait de L’aventure monochrome : L’épopée monochrome, vers 1960, Dépasser la problématique de l’art : The Writings of Yves Klein, New York 2007, p. 154). Klein n’est pas satisfait de la façon dont ces pigments se ternissent et se décolorent lorsqu’ils sont mélangés à des liants classiques. En collaboration avec des spécialistes, il met au point un fixateur puissant qui permet de suspendre les pigments sans perdre de leur éclat. Le peintre applique cette nouvelle substance à l’aide d’un rouleau, souhaitant que sa main interfère le moins possible avec sa « magie des couleurs » non diluée. Plus tard, Klein utilisera des éponges – qui donneront naissance aux Reliefs-Éponges et aux Sculptures-Éponges – et enfin des corps humains vivants dans sa série révolutionnaire des Anthropométries.
Malgré leur apparente similitude, chacune des œuvres présentées à la Galleria Apollinaire - et, en fait, chaque monochrome bleu ultérieur - était tout à fait unique. Celles-ci se distinguaient non seulement par leurs surfaces et leurs textures, mais aussi par l'aura sensorielle particulière qu'elles dégageaient. Klein a expliqué qu'en passant d'une œuvre à l'autre tout au long de l'exposition : « le monde bleu de chaque tableau, bien que du même bleu et traité de la même manière, se révélait d'une essence et d'une atmosphère tout à fait différentes ; aucun ne ressemblait à l'autre, pas plus que les moments picturaux et les moments poétiques ne se ressemblent ». Chaque acheteur, poursuit-il, a instinctivement choisi sa préférence personnelle, démontrant que « d'une part, la qualité picturale de chaque tableau était perceptible par autre chose que l'aspect matériel et physique et, d'autre part, que ceux qui ont fait leur choix ont reconnu cet état que j'appelle la 'sensibilité picturale' ». (Y. Klein, ibid., p. 145). L'œuvre présente est une relique de l'instant où sa surface d'un azur profond a magnétisé ses premiers spectateurs, les plongeant dans un monde d'un bleu infini.
“What is blue? Blue is the invisible becoming visible.” - Yves Klein
Unveiled in Yves Klein’s historic 1957 exhibition Proposte Monocrome, Epoca Blu at Galleria Apollinaire, Milan, and later shown at the 1986 Venice Biennale, the present work is a rare early example of the artist’s ground-breaking blue monochromes. Executed in 1956, it captures the birth of the colour that would go on to define his oeuvre: IKB (‘International Klein Blue’). This extraordinary ultramarine tone became synonymous with Klein’s life and work. He believed that its dazzling, seemingly immaterial properties—evocative of the sea and sky—had the power to transport the viewer into the void. While IKB would come to infuse every strand of Klein’s work, the monochromes remain the purest expressions of its raw, elemental power. The present work was one of just eleven shown at Galleria Apollinaire, which together inaugurated the artist’s so-called ‘epoch bleue’. Three found buyers at the exhibition: the artist Lucio Fontana, the collector Italo Magliano and the businessman Peppino Palazzoli. Other examples from the show now reside in institutions including the Museu Coleção Berardo, Lisbon and the Staatsgalerie Stuttgart.
The exhibition was a landmark event in Klein’s career. The previous year, he had mounted a solo show at Galerie Colette Allendy in Paris, consisting of twenty monochromes of varying colours and scales. While the show had been a success, Klein himself had felt dissatisfied with the arrangement, claiming that the juxtaposition of different hues was too decorative. The solution, he realised, was to limit his choice of works to a single size and colour. At Galleria Apollinaire, his eleven blue monochromes were mounted on poles a short distance from the wall, like portals floating in space. ''… Without inscribing the written trace of gesture,'' wrote the critic Pierre Restany, ''Yves Klein delivers you into his desired climate of the most immediate communicability with all the affective richness of colour: of one colour, a BLUE, a Blue in itself, disengaged from all functional justification … Blue dominates, reigns, lives'' (P. Restany, quoted in S. Stich, Yves Klein, Ostfildern 1994, p. 81). As well as Fontana, a young Piero Manzoni was among the exhibition’s attendees, gleaning inspiration that would ultimately give rise to his radical series of Achromes.
“Klein is the one who understands the problem of space with his blue dimension. He is really abstract, one of the artists who have done something important.” - Lucio Fontana
Klein’s fascination with the colour blue had been set in motion some years earlier. In 1948, aged twenty, he was sitting on the beach in Nice when he felt moved to ‘sign’ the blue sky above his head, claiming it as his first artwork. Blue, he believed, was the most abstract, sensory and dimensionless of all hues, embodied in the mysteries of nature and in the frescoes of Giotto which he had admired in Assisi. Deep communion with its properties, he proposed, might allow us to transcend the material world, and to glimpse the vast, unfathomable abyss that lay at the heart of human existence. Klein, who had long been fascinated by mystic philosophy, styled himself ‘Yves Le Monochrome’, proclaiming himself to be the ‘Messenger of the Blue Void’. Blue became the centre of his ‘holy chromatic trinity’, which—together with gold and pink—represented the primal colours of fire. In April 1957, three months after the exhibition at Galleria Apollinaire, Klein mounted a double exhibition of blue works with both Iris Clert and Colette Allendy. The ‘blue revolution’, and his ‘monochrome adventure’, had begun.
“In the basilica of Saint Francis there are monochromes that are completely blue … What a precursor! Talk about a precursor! Long live Giotto!” - Yves Klein
Initiated in 1955, Klein’s monochromes were conceived as vehicles for a particular and unique type of blue that the artist himself would eventually register in his own name. IKB, as he called it, was born from a deep dissatisfaction with traditional oil paints. ''What pleased me, above all, were pure pigments in powder form'', he wrote. ''… They had a brilliance and an extraordinary, autonomous life of their own. This was the colour in itself truly’''(Y. Klein, extract from ‘The Monochrome Adventure: The Monochrome Epic’, circa 1960, Overcoming the Problematics of Art: The Writings of Yves Klein, New York 2007, p. 154). Klein was unimpressed with the way in which these pigments became tarnished and dulled when mixed with typical binders. In collaboration with specialists, he developed an extraordinary fixative that allowed pigment to be suspended within it without losing its disembodied brilliance. Klein applied this new substance with a roller, keen for his hand to interfere as little as possible with his undiluted ‘colour magic’. He would later employ sponges—giving rise to his Reliefs-Eponges and Sculptures-Eponges—and ultimately living human bodies in his revolutionary series of Anthropométries.
For all their apparent similarity, each of the works presented at Galleria Apollinaire—and, indeed, each subsequent blue monochrome—was wholly unique. They were distinguished not only by their surfaces and textures, but also by the particular sensory aura that each emitted. Klein explained that as viewers passed from one work to another throughout the exhibition, ''each painting’s blue world, although of the same blue and treated in the same way, revealed itself to be of quite a different essence and atmosphere; none resembled the other any more than pictorial moments and poetic moments resemble each other. Each buyer,'' he went on to explain, ''instinctively selected his or her personal preference, demonstrating that on the one hand, the pictorial quality of each painting was perceptible by something other than the material and physical appearance and, on the other, that those who made their choice recognised that state to which I refer as 'Pictorial Sensibility''' (Y. Klein, ibid., p. 145). The present work stands as a relic of the moment that its deep azure surface magnetised its very first onlookers, submersing them in a world of infinite blue.
Dévoilé lors de l’exposition historique d’Yves Klein, Proposte Monocrome, Epoca Blu, à la Galleria Apollinaire de Milan en 1957, puis présenté à la Biennale de Venise en 1986, ce tableau est un des seuls monochromes bleus exécutés par cet l’artiste révolutionnaire. Réalisé en 1956, il saisit l’émergence de la couleur qui allait définir l’ensemble de son œuvre : IKB ('International Klein Blue'). Ce singulier ton outremer, évoquant la mer comme le ciel, est très fortement associé à la vie et l’œuvre de Klein. L’artiste pensait que cette couleur avait la propriété de transporter le spectateur dans le vide. Si l’IKB a fini par imprégner tous les aspects de son œuvre, les monochromes demeurent les expressions les plus pures de son pouvoir primitif.
Cette œuvre est l’une des onze présentées à la galerie Apollinaire, qui inaugure l’époque dite « bleue » de l’artiste. Trois d'entre eux ont trouvé des acheteurs lors de l'exposition : l'artiste Lucio Fontana, le collectionneur Italo Magliano et l'homme d'affaires Peppino Palazzoli. On retrouve aujourd’hui d’autres tableaux de cette série au Museu Coleção Berardo, à Lisbonne, et la Staatsgalerie Stuttgart ; un autre tableau a été acquis par l’artiste Lucio Fontana.
L’exposition de 1957 a marqué un tournant dans la carrière de Klein. L’année précédente, il avait organisé un accrochage à Paris, dans la Galerie Colette Allendy, qui comptait vingt monochromes de couleurs et de tailles différentes. Bien que cette exposition ait été un succès, Klein ne fut pas satisfait de sa mise en espace, affirmant que la juxtaposition des différentes teintes apparaissait trop décorative. Selon lui, la solution consistait à limiter son choix d’œuvres à une seule taille et à une seule couleur. À la Galleria Apollinaire, ses onze monochromes bleus furent montés sur des poteaux à une courte distance du mur, comme des portails flottant dans l’espace. « Sans inscrire la trace écrite du geste, écrit le critique Pierre Restany, Yves Klein vous livre dans le climat qu’il souhaite, celui de la communicabilité la plus immédiate avec toute la richesse affective de la couleur : d’une couleur, un BLEU, un Bleu en soi, dégagé de toute justification fonctionnelle... Le Bleu domine, règne, vit » (P. Restany, cité dans S. Stich, Yves Klein, Ostfildern 1994, p. 81). Outre Fontana, le jeune Piero Manzoni a participé à cette exposition mythique et y a puisé l’inspiration qui allait donner naissance à sa série radicale d’Achromes.
« Klein est celui qui comprend le problème de l’espace avec sa dimension bleue. Il est vraiment abstrait, l’un des artistes qui ont fait quelque chose d’important ». - Lucio Fontana
La fascination de Klein pour la couleur bleue naquit en 1948, sur une plage de Nice. Alors âgé de vingt ans, le jeune homme était assis et regardait le ciel. Il ressentit alors le besoin de fixer le bleu qui planait au-dessus de sa tête et en fit sa première œuvre d’art.
Pour l’artiste, le bleu est la teinte la plus abstraite, la plus directement reliée aux sens ; elle se trouve incarnée dans la nature et on la retrouve dans les fresques de Giotto qu’il avait admirées à Assise. Selon Klein, la communion profonde avec la puissance du bleu nous aiderait à transcender le monde matériel et entrevoir ainsi l’abîme insondable qui se trouve au cœur de l’existence humaine. Depuis longtemps fasciné par la philosophie mystique, Klein s’auto-proclama 'Yves Le Monochrome' et 'messager du vide bleu'. Le bleu devint le centre de sa 'Sainte Trinité chromatique' qui, avec l’or et le rose, représente les couleurs primaires du feu. En avril 1957, trois mois après l’exposition à la galerie Apollinaire, Klein organisa une double exposition d’œuvres bleues avec Iris Clert et Colette Allendy. La 'révolution bleue' et son 'aventure monochrome' commençait.
« Dans la basilique Saint-François, il y a des monochromes entièrement bleus... Quel précurseur ! Quel précurseur ! Vive Giotto ! » - Yves Klein
Initiés en 1955, les monochromes de Klein sont conçus comme les véhicules d’un type de bleu unique que l’artiste finira par enregistrer sous son propre nom. IKB est né d’une profonde insatisfaction à l’égard des peintures à l’huile traditionnelles. « Ce qui me plaisait avant tout, c’étaient les pigments purs sous forme de poudre », écrivait-il. « Ils avaient une brillance et une vie autonome extraordinaire. C’était vraiment la couleur en soi » (Y. Klein, extrait de L’aventure monochrome : L’épopée monochrome, vers 1960, Dépasser la problématique de l’art : The Writings of Yves Klein, New York 2007, p. 154). Klein n’est pas satisfait de la façon dont ces pigments se ternissent et se décolorent lorsqu’ils sont mélangés à des liants classiques. En collaboration avec des spécialistes, il met au point un fixateur puissant qui permet de suspendre les pigments sans perdre de leur éclat. Le peintre applique cette nouvelle substance à l’aide d’un rouleau, souhaitant que sa main interfère le moins possible avec sa « magie des couleurs » non diluée. Plus tard, Klein utilisera des éponges – qui donneront naissance aux Reliefs-Éponges et aux Sculptures-Éponges – et enfin des corps humains vivants dans sa série révolutionnaire des Anthropométries.
Malgré leur apparente similitude, chacune des œuvres présentées à la Galleria Apollinaire - et, en fait, chaque monochrome bleu ultérieur - était tout à fait unique. Celles-ci se distinguaient non seulement par leurs surfaces et leurs textures, mais aussi par l'aura sensorielle particulière qu'elles dégageaient. Klein a expliqué qu'en passant d'une œuvre à l'autre tout au long de l'exposition : « le monde bleu de chaque tableau, bien que du même bleu et traité de la même manière, se révélait d'une essence et d'une atmosphère tout à fait différentes ; aucun ne ressemblait à l'autre, pas plus que les moments picturaux et les moments poétiques ne se ressemblent ». Chaque acheteur, poursuit-il, a instinctivement choisi sa préférence personnelle, démontrant que « d'une part, la qualité picturale de chaque tableau était perceptible par autre chose que l'aspect matériel et physique et, d'autre part, que ceux qui ont fait leur choix ont reconnu cet état que j'appelle la 'sensibilité picturale' ». (Y. Klein, ibid., p. 145). L'œuvre présente est une relique de l'instant où sa surface d'un azur profond a magnétisé ses premiers spectateurs, les plongeant dans un monde d'un bleu infini.
“What is blue? Blue is the invisible becoming visible.” - Yves Klein
Unveiled in Yves Klein’s historic 1957 exhibition Proposte Monocrome, Epoca Blu at Galleria Apollinaire, Milan, and later shown at the 1986 Venice Biennale, the present work is a rare early example of the artist’s ground-breaking blue monochromes. Executed in 1956, it captures the birth of the colour that would go on to define his oeuvre: IKB (‘International Klein Blue’). This extraordinary ultramarine tone became synonymous with Klein’s life and work. He believed that its dazzling, seemingly immaterial properties—evocative of the sea and sky—had the power to transport the viewer into the void. While IKB would come to infuse every strand of Klein’s work, the monochromes remain the purest expressions of its raw, elemental power. The present work was one of just eleven shown at Galleria Apollinaire, which together inaugurated the artist’s so-called ‘epoch bleue’. Three found buyers at the exhibition: the artist Lucio Fontana, the collector Italo Magliano and the businessman Peppino Palazzoli. Other examples from the show now reside in institutions including the Museu Coleção Berardo, Lisbon and the Staatsgalerie Stuttgart.
The exhibition was a landmark event in Klein’s career. The previous year, he had mounted a solo show at Galerie Colette Allendy in Paris, consisting of twenty monochromes of varying colours and scales. While the show had been a success, Klein himself had felt dissatisfied with the arrangement, claiming that the juxtaposition of different hues was too decorative. The solution, he realised, was to limit his choice of works to a single size and colour. At Galleria Apollinaire, his eleven blue monochromes were mounted on poles a short distance from the wall, like portals floating in space. ''… Without inscribing the written trace of gesture,'' wrote the critic Pierre Restany, ''Yves Klein delivers you into his desired climate of the most immediate communicability with all the affective richness of colour: of one colour, a BLUE, a Blue in itself, disengaged from all functional justification … Blue dominates, reigns, lives'' (P. Restany, quoted in S. Stich, Yves Klein, Ostfildern 1994, p. 81). As well as Fontana, a young Piero Manzoni was among the exhibition’s attendees, gleaning inspiration that would ultimately give rise to his radical series of Achromes.
“Klein is the one who understands the problem of space with his blue dimension. He is really abstract, one of the artists who have done something important.” - Lucio Fontana
Klein’s fascination with the colour blue had been set in motion some years earlier. In 1948, aged twenty, he was sitting on the beach in Nice when he felt moved to ‘sign’ the blue sky above his head, claiming it as his first artwork. Blue, he believed, was the most abstract, sensory and dimensionless of all hues, embodied in the mysteries of nature and in the frescoes of Giotto which he had admired in Assisi. Deep communion with its properties, he proposed, might allow us to transcend the material world, and to glimpse the vast, unfathomable abyss that lay at the heart of human existence. Klein, who had long been fascinated by mystic philosophy, styled himself ‘Yves Le Monochrome’, proclaiming himself to be the ‘Messenger of the Blue Void’. Blue became the centre of his ‘holy chromatic trinity’, which—together with gold and pink—represented the primal colours of fire. In April 1957, three months after the exhibition at Galleria Apollinaire, Klein mounted a double exhibition of blue works with both Iris Clert and Colette Allendy. The ‘blue revolution’, and his ‘monochrome adventure’, had begun.
“In the basilica of Saint Francis there are monochromes that are completely blue … What a precursor! Talk about a precursor! Long live Giotto!” - Yves Klein
Initiated in 1955, Klein’s monochromes were conceived as vehicles for a particular and unique type of blue that the artist himself would eventually register in his own name. IKB, as he called it, was born from a deep dissatisfaction with traditional oil paints. ''What pleased me, above all, were pure pigments in powder form'', he wrote. ''… They had a brilliance and an extraordinary, autonomous life of their own. This was the colour in itself truly’''(Y. Klein, extract from ‘The Monochrome Adventure: The Monochrome Epic’, circa 1960, Overcoming the Problematics of Art: The Writings of Yves Klein, New York 2007, p. 154). Klein was unimpressed with the way in which these pigments became tarnished and dulled when mixed with typical binders. In collaboration with specialists, he developed an extraordinary fixative that allowed pigment to be suspended within it without losing its disembodied brilliance. Klein applied this new substance with a roller, keen for his hand to interfere as little as possible with his undiluted ‘colour magic’. He would later employ sponges—giving rise to his Reliefs-Eponges and Sculptures-Eponges—and ultimately living human bodies in his revolutionary series of Anthropométries.
For all their apparent similarity, each of the works presented at Galleria Apollinaire—and, indeed, each subsequent blue monochrome—was wholly unique. They were distinguished not only by their surfaces and textures, but also by the particular sensory aura that each emitted. Klein explained that as viewers passed from one work to another throughout the exhibition, ''each painting’s blue world, although of the same blue and treated in the same way, revealed itself to be of quite a different essence and atmosphere; none resembled the other any more than pictorial moments and poetic moments resemble each other. Each buyer,'' he went on to explain, ''instinctively selected his or her personal preference, demonstrating that on the one hand, the pictorial quality of each painting was perceptible by something other than the material and physical appearance and, on the other, that those who made their choice recognised that state to which I refer as 'Pictorial Sensibility''' (Y. Klein, ibid., p. 145). The present work stands as a relic of the moment that its deep azure surface magnetised its very first onlookers, submersing them in a world of infinite blue.