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"Homme érudit et d'une grande intelligence, Brauner a réalisé des peintures qui ont souvent un caractère naïf, proche de l'art de la plume. Principalement axées sur la figuration - qu'il s'agisse d'êtres humains, d'animaux, d'êtres occultes ou mythologiques - ses œuvres sont souvent réalisées dans des formes abstraites aux couleurs vives, imprégnées de vastes étendues de motifs décoratifs bidimensionnels. Si ses peintures semblent souvent simples et directes sur le plan thématique, évoquant des images tirées d'un livre de contes pour enfants, elles sont en fait sous-tendues par un lexique de symbolisme et d'archétypes qui tisse une tapisserie complexe de sens"
Victor Brauner, Surrealist Hieroglyphs, cat. ex., The Menil Collection, Houston, 2001, p. 9.
"An erudite man of high intellect, Brauner made paintings that often have a naïve, fold art quality. Primarily focusin on figuration - whether human, animal, occult or mythological beings - his works conversely are often realized in boldly colored abstract shapes permeated by expanses of decorative two-dimensional patterning. While his paintings often seem thematically simple and straightforward, invoking images from a child's storybook, they are in fact underpinned by a lexicon of symbolism and archetypes that weaves an intricate tapestry of meaning"
Victor Brauner, Surrealist Hieroglyphs, exh. cat., The Menil Collection, Houston, 2001, p. 9.
Victor Brauner, figure majeure de l’avant-garde, quitte sa Roumanie natale en 1930 et s'installe à Paris, où il s'implique profondément dans la revue dada et surréaliste UNU et travaille aux côtés de Constantin Brancusi, Yves Tanguy et Alberto Giacometti. Adhérant officiellement au mouvement surréaliste en 1932, Brauner s'inspire beaucoup de la planéité de l'art populaire, ainsi que des thèmes du spiritisme et de l'occultisme, intérêts hérités très tôt de son père.
En 1961, l'année où il peint Conscience civilisatrice, Brauner s'installe dans le village de Varengeville, où il a acquis une grande maison à côté du manoir d'André Breton, qu'il appelle "Athanor" d'après le fourneau de l'alchimiste. Continuiant à s'inspirer de la mythologie, du folklore ou encore de l’ésotérisme, Brauner produit une œuvre personnelle et unique, peuplée d’êtres hybrides, entre humanité et animalité et de créatures insolites. Conscience civilisatrice, peinte cinq ans avant le décès de l'artiste est aussi représentitaive de l'intérêt porter par Brauner aux yeux. Lui qui était devenu borgne des suites d'un accident, affirmait : «toute ma création est axée sur la vue et les attaques aux yeux» (Victor Brauner, cité dans A. Jouffroy, Victor Brauner, Paris, 1959, p. 12). Il voyait en eux « la clé du mystère de l’être » et précisait qu’on « ne peut pas regarder le regard comme on regarde n’importe quel objet. Le regard ne dévoile rien ; il met tout de suite dans une autre situation» (cité in ibid.).
Victor Brauner, a major figure in the avant-garde, left his native Romania in 1930 and moved to Paris, where he became deeply involved in the Dada and Surrealist magazine UNU and worked alongside Constantin Brancusi, Yves Tanguy and Alberto Giacometti. Brauner officially joined the Surrealist movement in 1932, and drew much of his inspiration from the flatness of popular art, as well as from the themes of spiritualism and the occult, interests he had inherited from his father at an early age.
In 1961, the year he painted Conscience civilisatrice, Brauner moved to the village of Varengeville, where he had acquired a large house next to André Breton's manor house, which he called "Athanor" after the alchemist's furnace. Continuing to draw inspiration from mythology, folklore and esotericism, Brauner produced a personal and unique body of work, populated by hybrid beings, between humanity and animality, and unusual creatures. Conscience civilisatrice, painted five years before the artist's death, is also representative of Brauner's interest in the eyes. Having become one-eyed as a result of an accident, he declared: "All my creation is centred on sight and attacks on the eyes" (Victor Brauner, quoted in A. Jouffroy, Victor Brauner, Paris, 1959, p. 12). He saw in them "the key to the mystery of being" and pointed out that "one cannot look at the gaze as one looks at any other object. The gaze reveals nothing; it immediately puts us in another situation" (quoted in ibid.).