拍品專文
Peint en 1920 au cours d'un voyage d'Henri Matisse en Normandie, Les Caloges, Etretat est un témoignage d'une époque d'évolution dans l'oeuvre du grand maître. Celui-ci a en effet quitté Paris trois ans auparavant, épuisé par les années de guerre, abattu d'avoir vu son fils et ses amis partir au combat. Installé à Nice, il peut redonner vie à sa peinture récemment réduite à des oeuvres nerveuses, rapidement exécutées, comme chargées de l'atmosphère troublée de cette période. La fin de la guerre emporte avec elle toutes les envies de recherches plastiques complexes des artistes contemporains de Matisse et tous connaissent la même aspiration au calme, un retour à l'équilibre perdu, à des valeurs plus classiques et rassurantes; la technique devient alors plus directe, plus figurative.
La quête de "la réconciliation avec les apparences de la réalité" enmmènera Henri Matisse sur les pas du maître Réaliste Gustave Courbet qui, 50 ans auparavant, avait majestueusement peint la Falaise d'Etretat après l'orage (1870; Musée d'Orsay, Paris). Avide de liberté et de grand air, Matisse observe longuement la nature, les variations de la lumière, s'enthousiasmant comme s'il découvrait soudain le spectacle de la mer. Jamais sa technique n'a été plus brillante et cependant dénuée d'apparat, plus limitée dans ses moyens, franche mais jamais brutale dans ses couleurs. L'équilibre de la composition naît alors d'une impression de mouvement et de fluidité entre des contrastes francs: les silhouettes des personnages et des caloges (petits abris pour les pêcheurs dont le toit est fait à partir de barques retournées) semblent se découper sur le sable, telles des ombres chinoises d'un noir pur presque brillant. Traités de manière plus souple et dans des variations de rose, de gris ou de vert, d'autres éléments comme le ciel, la mer et le sable viennent apaiser la composition tout en renforçant l'équilibre du tableau, révèlant un tout fluide et harmonieux. La nature est peinte telle qu'elle s'est offerte à l'artiste, imprégnée de l'atmosphère des lieux, nous laissant entrevoir une lumière changeante, peut-être un temps orageux, et certainement un enthousiasme et un amour du peintre pour son paysage.
Painted in 1920, Les Caloges, Etretat is a testament to a period of change in Matisse's oeuvre. He had left Paris three years before, exhausted by the years of war, distraught at having seen his son and his friends leave for the front. Now based in Nice, he could breathe life back into his painting, which had recently become reduced to nervous pieces, executed rapidly as if charged with the troubled atmosphere of the time. The end of the war brought with it an end to any appetite among Matisse's contemporaries for complicated artistic experimentation and many experienced the same desire for calm, a return to a lost equilibrium, to more traditional and reassuring values, with the technique becoming more direct and the subject-matter more figurative.
The quest for "reconciliation between reality and appearances" would lead Matisse in the footsteps of the Realist master Gustave Courbet who, fifty years prior, had majestically painted La Falaise d'Etretat après l'orage (1870; Musée d'Orsay, Paris). Hungry for freedom and open space, Matisse observed nature and variations in light at length, becoming as enthusiastic as if he had just discovered the sight of the sea. His technique was never more brilliant and yet stripped of pomp, more limited in its resources, bold but never brutal in its colours. The balance seen in the present composition is born from an impression of movement and fluidity between bold contrasts: the silhouettes of the figures and the "caloges" (fishermen's shanties whose roofs were formed from upturned dinghies) seem to intersect on the sand, like shadow puppets of a pure, almost brilliant, black. Here Matisse interpreted Nature with a forthright directness, and the scene is imbued with the atmosphere of the surroundings, suggestive of changing light, perhaps stormy weather, and certainly the painter's enthusiasm and love for the landscape.
La quête de "la réconciliation avec les apparences de la réalité" enmmènera Henri Matisse sur les pas du maître Réaliste Gustave Courbet qui, 50 ans auparavant, avait majestueusement peint la Falaise d'Etretat après l'orage (1870; Musée d'Orsay, Paris). Avide de liberté et de grand air, Matisse observe longuement la nature, les variations de la lumière, s'enthousiasmant comme s'il découvrait soudain le spectacle de la mer. Jamais sa technique n'a été plus brillante et cependant dénuée d'apparat, plus limitée dans ses moyens, franche mais jamais brutale dans ses couleurs. L'équilibre de la composition naît alors d'une impression de mouvement et de fluidité entre des contrastes francs: les silhouettes des personnages et des caloges (petits abris pour les pêcheurs dont le toit est fait à partir de barques retournées) semblent se découper sur le sable, telles des ombres chinoises d'un noir pur presque brillant. Traités de manière plus souple et dans des variations de rose, de gris ou de vert, d'autres éléments comme le ciel, la mer et le sable viennent apaiser la composition tout en renforçant l'équilibre du tableau, révèlant un tout fluide et harmonieux. La nature est peinte telle qu'elle s'est offerte à l'artiste, imprégnée de l'atmosphère des lieux, nous laissant entrevoir une lumière changeante, peut-être un temps orageux, et certainement un enthousiasme et un amour du peintre pour son paysage.
Painted in 1920, Les Caloges, Etretat is a testament to a period of change in Matisse's oeuvre. He had left Paris three years before, exhausted by the years of war, distraught at having seen his son and his friends leave for the front. Now based in Nice, he could breathe life back into his painting, which had recently become reduced to nervous pieces, executed rapidly as if charged with the troubled atmosphere of the time. The end of the war brought with it an end to any appetite among Matisse's contemporaries for complicated artistic experimentation and many experienced the same desire for calm, a return to a lost equilibrium, to more traditional and reassuring values, with the technique becoming more direct and the subject-matter more figurative.
The quest for "reconciliation between reality and appearances" would lead Matisse in the footsteps of the Realist master Gustave Courbet who, fifty years prior, had majestically painted La Falaise d'Etretat après l'orage (1870; Musée d'Orsay, Paris). Hungry for freedom and open space, Matisse observed nature and variations in light at length, becoming as enthusiastic as if he had just discovered the sight of the sea. His technique was never more brilliant and yet stripped of pomp, more limited in its resources, bold but never brutal in its colours. The balance seen in the present composition is born from an impression of movement and fluidity between bold contrasts: the silhouettes of the figures and the "caloges" (fishermen's shanties whose roofs were formed from upturned dinghies) seem to intersect on the sand, like shadow puppets of a pure, almost brilliant, black. Here Matisse interpreted Nature with a forthright directness, and the scene is imbued with the atmosphere of the surroundings, suggestive of changing light, perhaps stormy weather, and certainly the painter's enthusiasm and love for the landscape.