拍品專文
Le Portrait d'un homme tenant un livre, que Seymour Slive décrit comme 'exceptionnellement bien conservé' (cat. exp., 1989), est une oeuvre caractéristique du début des années 1640: à cette époque, les représentations de personnages joyeux et triviaux disparaissent, laissant la place à des portraits plus assagis, sobres et dignes. Parallèlement, la palette de Frans Hals se réduit, mise au service d'une unité et d'une simplicité accrues. Ainsi, le rouge de la tranche du livre fait subtilement écho au teint rougeaud du modèle. La touche vibrante, visible par exemple dans le traitement audacieux des sourcils, donne vie au personnage désormais inconnu; sa pose informelle et le cadrage resserré du tableau accroissent encore la présence de l'homme. L'oeuvre est construite sur la tension entre la main, brillamment esquissée, qui capte l'attention du spectateur, et le visage, 'enchassé' dans les habits noirs et le col blanc, qui la retient.
Si le regard de l'homme est scrutateur, le livre qu'il tient à la main rappelle l'importance de la vie intérieure. L'homme porte un tabbard, longue robe plissée aux épaules qui avait été à la mode plus tôt dans le siècle mais n'était alors plus en usage que chez les ecclésiastiques ou les universitaires, ce qui indique probablement sa profession.
Il existe plusieurs copies de ce tableau; l'une est aujourd'hui conservée à la Walters Art Gallery à Baltimore, une autre, moderne, est apparue en 1925 (vente Wegg, Bruxelles, 11 ami 1925, lot 19, érronément donnée à Frans Hals) puis exposée à Bruxelles en 1937 mais cette fois en tant qu'école hollandaise du XVIIème siècle.
L'histoire du tableau jusqu'à sa réapparition chez un marchand berlinois en 1900 reste mystérieuse. Notre absence de connaissance quant à la provenance ancienne de l'oeuvre illustre l'oubli dans lequel Frans Hals était tombé pendant deux siècles. Ce n'est que vers 1860, à l'aube de l'impressionnisme, que l'artiste, qui avait été de son vivant considéré comme l'un des plus grands portraitistes du Siècle d'Or hollandais, fut de nouveau apprécié. Son héritage artistique fut alors revendiqué par ces grands peintres 'modernes' que furent Courbet, Manet, Cézanne ou van Gogh. C'est en effet en France qu'eut lieu la redécouverte de Frans Hals, et les commentaires élogieux du grand critique et amateur d'art Thoré-Bürger sur le Portrait des officiers et sergents de la garde civique de Saint Georges peint vers 1639 pourraient s'appliquer aussi au Portrait d'homme tenant un livre: 'il connait la peinture de Rembrandt alors, et cette jeune concurrence sans doute l'a poussé à une couleur plus profonde, à une expression plus intime des physionomies, à un effet plus harmonieux et plus tranquille, tout en conservant la brusquerie énergique de l'exécution'.
Si le regard de l'homme est scrutateur, le livre qu'il tient à la main rappelle l'importance de la vie intérieure. L'homme porte un tabbard, longue robe plissée aux épaules qui avait été à la mode plus tôt dans le siècle mais n'était alors plus en usage que chez les ecclésiastiques ou les universitaires, ce qui indique probablement sa profession.
Il existe plusieurs copies de ce tableau; l'une est aujourd'hui conservée à la Walters Art Gallery à Baltimore, une autre, moderne, est apparue en 1925 (vente Wegg, Bruxelles, 11 ami 1925, lot 19, érronément donnée à Frans Hals) puis exposée à Bruxelles en 1937 mais cette fois en tant qu'école hollandaise du XVIIème siècle.
L'histoire du tableau jusqu'à sa réapparition chez un marchand berlinois en 1900 reste mystérieuse. Notre absence de connaissance quant à la provenance ancienne de l'oeuvre illustre l'oubli dans lequel Frans Hals était tombé pendant deux siècles. Ce n'est que vers 1860, à l'aube de l'impressionnisme, que l'artiste, qui avait été de son vivant considéré comme l'un des plus grands portraitistes du Siècle d'Or hollandais, fut de nouveau apprécié. Son héritage artistique fut alors revendiqué par ces grands peintres 'modernes' que furent Courbet, Manet, Cézanne ou van Gogh. C'est en effet en France qu'eut lieu la redécouverte de Frans Hals, et les commentaires élogieux du grand critique et amateur d'art Thoré-Bürger sur le Portrait des officiers et sergents de la garde civique de Saint Georges peint vers 1639 pourraient s'appliquer aussi au Portrait d'homme tenant un livre: 'il connait la peinture de Rembrandt alors, et cette jeune concurrence sans doute l'a poussé à une couleur plus profonde, à une expression plus intime des physionomies, à un effet plus harmonieux et plus tranquille, tout en conservant la brusquerie énergique de l'exécution'.