DORA MAAR (1907-1997)
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… 顯示更多
DORA MAAR (1907-1997)

Les années vous guettent, 1936

細節
DORA MAAR (1907-1997)
Les années vous guettent, 1936
tirage argentique sur papier au gélatino-bromure monté sur support cartonné
titré au crayon (en bas à gauche sur le montage), cachet du photographe (en bas à droite sur l'image)
image 30 x 21.7 cm. (11 7/8 x 8 ½ in.)
montage 35.7 x 24 cm. (14 x 9 ½ in.)
展覽
Dora Maar, Bataille, Picasso et les Surréalistes, Marseille, Centre de la Vieille Charité, février-avril 2002; Barcelone, Centre Cultural Tecla Sala, mai-juillet 2002 (illustré au catalogue de l'exposition No.161, p.198); Paris et les Surréalistes, Barcelone, Centre de Cultura Contemporania, février-mai 2005 (illustré au catalogue de l'exposition p.165); Bilbao, Museo de Bellas Artes, juin-septembre 2005 (illustré au catalogue de l'exposition p.180); Subversion des images, Surréalisme, Photographie, Film, Paris, Centre Pompidou (illustré au catalogue de l'exposition p.32), septembre 2009-janvier 2010; Winterthur, Fotomuseum, février-mai 2010; Madrid, Fundacion Mapfre, juin-septembre 2010 (illustré au catalogue de l'exposition p.254; Munich Hand der Kunst, Dora Maar,12 octobre 2001 - 13 janvier 2002, Marseille, Vieille charité, février 2004, Barcelone, 5 février 2005, Bilbao, juin - septembre 2005; Jérusalem, The Israel Museum, Displaced Visions: Emigré Photographers of the 20th Century, mai-octobre 2013
注意事項
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
更多詳情
GELATIN SILVER PRINT ON BROMIDE PAPER MOUNTED ON BOARD; TITLED IN PENCIL LOWER LEFT ON THE MOUNT, PHOTOGRAPHER'S STAMP LOWER RIGHT ON THE IMAGE.

拍品專文

Dora Maar débute sa carrière artistique comme photographe. Au début des années 30 elle installe son atelier rue Campagne Première où elle partage la chambre noire avec Brassaï. Pendant ses jeunes années elle expérimente tout en réalisant des campagnes publicitaires et en s’engageant comme photographe de plateau. C’est sur le tournage du film de Renoir Le crime de Monsieur Lange que Paul Eluard lui présente pour la première fois Pablo Picasso avec qui elle aura une liaison de neuf ans et dans l’ombre duquel elle vivra jusqu’à ce qu’elle décède en 1997.

Ses affinités avec le mouvement surréaliste lui valent d’être tantôt muse tantôt créatrice. Ainsi, Man Ray la fera poser devant son objectif. On retiendra le portrait de Dora Maar couchée, la main lascivement déposée sur son front, l’index fuselé pointant de manière suggestive entre ses yeux. Comme un écho à l’image de Man Ray, Dora Maar crée la même année, 1936, le photomontage que l’on peut observer ici. Sur le portrait de Nusch Eluard qu’elle a fait en 1935, présentant le modèle dans toute sa féminité, elle vient superposer une toile d’araignée, plaçant l’insecte sur le troisième œil qui devient le cœur de la cible. La toile se confond avec le visage dans des nuances de gris pour venir encercler le regard et diriger notre œil sur l’animal. Les longs doigts de Nusch posés sur son menton sont comme des pattes qui en prennent possession. Le titre de l’œuvre Les années vous guettent nous évoque une vanité. Le temps, épée de Damoclès, menace la jeunesse et la beauté du modèle doublement pris au piège du regard de l’homme et des années qui s’écoulent, altérant son pouvoir. Nusch Eluard est à la fois femme fatale à la beauté hypnotique et prisonnière de sa condition.

L’association entre la figure féminine et l’insecte remonte au mythe d’Arachné métamorphosée en araignée par une Athéna jalouse de ses talents de tisseuse. L’imaginaire collectif gardera de cette femme araignée la représentation de la femme fatale qui telle la mante religieuse, dévore son mâle après l’accouplement. Les surréalistes s’intéressent à ce concept qui lie Eros et Thanatos, les deux pulsions primordiales décrites par Freud. Entre séduction et destruction, la toile devient un miroir brisé. Serait-ce le statut de muse que la photographe remet en cause ?

Cette œuvre apparaît comme un présage du décès brutal de Nusch en 1946 agée de 40 ans. Dans son recueil Le temps déborde, ode à sa muse, Paul Eluard illustre son poème Extase du portrait original de sa femme par Dora Maar. Consumé, il termine sa dernière strophe par ces lignes :

‘Je suis devant ce paysage féminin
Comme une branche dans le feu’


Dora Maar began her artistic career as a photographer. In the early Thirties, she set up a studio in the Rue Campagne Première, where she shared the dark room with Brassaï. In these early years, she experimented while earning a living through advertising campaigns and as a still photographer. On the set of Renoir’s film Le crime de Monsieur Lange, Paul Eluard introduced her to Pablo Picasso, with whom she had a nine-year relationship, and in whose shadow she lived until her death in 1997.

Her affinities with the Surrealist movement made her both muse and creator. For example, Man Ray asked her to pose for him. He took a memorable portrait of her lying with her hand placed lasciviously on her forehead, her forefinger pointing suggestively between her eyes. In the same year, 1936, Dora Maar created the photomontage we see here, as an echo to Man Ray’s picture. Onto her portrait of Nusch Eluard from 1935, which shows the model in all her femininity, Maar superimposes a spiders’ web, placing the creature on the “third eye”, which becomes the centre of the target. The web blends with the face in shades of grey, encircling Nusch’s gaze, and focusing the eye on the spider. Nusch’s long fingers are placed on her chin, like spider’s legs taking possession of her. The title of the work, Les années vous guettent, evokes a Vanity. Time, like a sword of Damocles, threatens the youth and beauty of the model, caught in the double trap of men’s gaze, and passing time altering her power. Nusch Eluard becomes both a femme fatale with hypnotic beauty and the prisoner of her condition.

The association between the female figure and the insect goes back to the myth of Arachne, who was changed into a spider by Athena, jealous of the weaver’s talents. The collective imagination perpetuates an image of this spider woman as a femme fatale. Like a praying mantis devouring her male after mating. The Surrealists were fascinated by this concept connecting Eros and Thanatos, the two primordial impulses described by Freud. Between seduction and destruction, the web becomes a broken mirror. Is Dora Maar
questioning the status of muse?

The work seems to presage Nusch’s sudden death in 1946 at the age of 40. In his collection of poems Le temps déborde, an ode to his muse, Paul Eluard illustrates his poem Extase with Dora Maar’s original portrait of his wife. Broken by sorrow, he ends the last verse with these lines:

‘Je suis devant ce paysage féminin
Comme une branche dans le feu’
(‘I am before this female landscape, As a branch in the fre’)


更多來自 Shalom Shpilman為Shpilman攝影藝術學院籌募之攝影典藏

查看全部
查看全部