拍品專文
Artiste rare et pourtant paysagiste de tout premier ordre dans la France du XVIIe siècle, Francisque Millet fait partie, avec Claude Lorrain, Nicolas Poussin et Gaspard Dughet, des peintres qui ont renouvelé et enrichi considérablement l’art du paysage peint dans le milieu du siècle, posant les bases d’une tradition qui devait perdurer, malgré certaines éclipses, jusqu’au milieu du XIXe siècle.
D’origine française mais né à Anvers, Francisque Millet se forme auprès d’artistes flamands tout d’abord dans sa ville natale, puis à Paris, chez Abraham Genoels. Rapidement se fait sentir chez lui l’impact de l’art des paysagistes français installés en Italie, l’influence de Poussin en particulier, dont les œuvres ornent les cabinets des amateurs parisiens. Cette influence l’amène à faire évoluer sa conception du paysage peint vers un art plus construit, inspiré des paysages italiens et baigné d’une luminosité méridionale, tout en gardant un certain goût pour un naturalisme qu’il tient probablement de sa formation nordique. C’est probablement cette mixité qui fait de lui l’un des paysagistes les plus originaux et les plus marquants de son temps. Son œuvre, qui attend encore la réhabilitation qu’il mérite, en fait – aux côtés de Dughet peut-être – le troisième grand peintre de paysage français au XVIIe siècle.
Resté dans la même famille depuis le XIXe siècle, le tableau avait déjà été décrit sous le nom de Francisque Millet dès 1859 dans l’inventaire de la collection de Monsieur Henri Tardieu, à Bordeaux. Non vu depuis lors, ce paysage de Millet partage de fortes similarités avec l’un des plus célèbres tableaux du peintre, lui aussi au sujet énigmatique, et où apparaissent ces mêmes orangers : le Paysage dit « aux baigneurs » de l'Alte Pinakothek de Munich (inv. Nr. 400). Daté des environs de 1670, il a souvent été mis en rapport avec une planche de « Théodore », ce graveur resté anonyme qui exécuta vingt-huit planches d’après des tableaux de Millet. Cette planche (ill. 1) présente en effet le même fond de paysage, avec ces hautes montagnes sur la gauche qui s’avancent graduellement dans la mer. Or cette même composition se retrouve dans la présente œuvre, tandis que les premiers plans des trois œuvres diffèrent…
Quant à l’iconographie de la scène représentée ici, centrée autour de figures cueillant des oranges, elle nous échappe malheureusement, mais il est très probable qu’elle soit en réalité bien précise et tirée d’une source antique, peut-être en rapport avec les pommes d’or de l’Atlas ou le jardin des Hespérides.
D’origine française mais né à Anvers, Francisque Millet se forme auprès d’artistes flamands tout d’abord dans sa ville natale, puis à Paris, chez Abraham Genoels. Rapidement se fait sentir chez lui l’impact de l’art des paysagistes français installés en Italie, l’influence de Poussin en particulier, dont les œuvres ornent les cabinets des amateurs parisiens. Cette influence l’amène à faire évoluer sa conception du paysage peint vers un art plus construit, inspiré des paysages italiens et baigné d’une luminosité méridionale, tout en gardant un certain goût pour un naturalisme qu’il tient probablement de sa formation nordique. C’est probablement cette mixité qui fait de lui l’un des paysagistes les plus originaux et les plus marquants de son temps. Son œuvre, qui attend encore la réhabilitation qu’il mérite, en fait – aux côtés de Dughet peut-être – le troisième grand peintre de paysage français au XVIIe siècle.
Resté dans la même famille depuis le XIXe siècle, le tableau avait déjà été décrit sous le nom de Francisque Millet dès 1859 dans l’inventaire de la collection de Monsieur Henri Tardieu, à Bordeaux. Non vu depuis lors, ce paysage de Millet partage de fortes similarités avec l’un des plus célèbres tableaux du peintre, lui aussi au sujet énigmatique, et où apparaissent ces mêmes orangers : le Paysage dit « aux baigneurs » de l'Alte Pinakothek de Munich (inv. Nr. 400). Daté des environs de 1670, il a souvent été mis en rapport avec une planche de « Théodore », ce graveur resté anonyme qui exécuta vingt-huit planches d’après des tableaux de Millet. Cette planche (ill. 1) présente en effet le même fond de paysage, avec ces hautes montagnes sur la gauche qui s’avancent graduellement dans la mer. Or cette même composition se retrouve dans la présente œuvre, tandis que les premiers plans des trois œuvres diffèrent…
Quant à l’iconographie de la scène représentée ici, centrée autour de figures cueillant des oranges, elle nous échappe malheureusement, mais il est très probable qu’elle soit en réalité bien précise et tirée d’une source antique, peut-être en rapport avec les pommes d’or de l’Atlas ou le jardin des Hespérides.