拍品專文
Cette œuvre est enregistrée dans les Archives de François Morellet sous le No. 75086.
Depuis 1952, François Morellet est guidé dans son art par la volonté de réduire les interventions subjectives de l’artiste et de rendre perceptible les choix qui déterminent la réalisation d’une oeuvre. Il réussit ainsi à donner naissance à une oeuvre d’art systématique, ne renvoyant qu’à elle-même et répondant à une logique précise, définie au préalable. Néanmoins, comme l’illustre parfaitement la présente peinture, le hasard y joue un rôle déterminant. Morellet introduit très tôt cet élément clé dans son travail - en 1958 - alors qu’il éprouve le besoin de casser la rigidité des structures déterminées au préalable, sans vouloir cesser de les employer. Il écrit à ce sujet en 1983 : « J’ai toujours été passionné par le mariage de l’ordre et du désordre que ce soit l’un qui produise ou perturbe l’autre ou l’autre qui produise ou perturbe l’un » (in S. Lemoine, François Morellet, Paris, 1996).
10 lignes au hasard est à ce titre une oeuvre emblématique, issue d’une série de Lignes au hasard que Morellet initie en 1971 et dont il déclinera les variations en peinture et en sculpture jusque dans les années 2000. Elle s’inscrit plus particulièrement dans une famille plus restreinte de tableaux réalisés en 1975, dans lesquels Morellet décline dix fois dix lignes au hasard en dix exemplaires. Comme l’indique le titre, voulu par Morellet neutre et descriptif, la peinture donne à voir un réseau enchevêtré de lignes sur fond blanc, dont les positions ont été déterminées de façon parfaitement aléatoire. Le recours au hasard permet ici à Morellet d’approfondir ses recherches sur l’abstraction et sa réflexion de fond sur les notions de sensibilité et de subjectivité. Les lignes tracées continuent en dehors du champ du tableau, rappelant que cette oeuvre n’est qu’un échantillon, un exemple de l’application de son système, qui, quant à lui, se poursuit « à l’infini ».
Starting from 1952, François Morellet’s art was guided by his desire to reduce the subjective trace of the artist in his works while making perceptible the choices that determine the creation of a work. He thus succeeded in creating a system of artworks, which referred exclusively to itself and responded to a precise inner logic defined beforehand. Nonetheless, as the present painting perfectly illustrates, Morellet chose to let the chance play a decisive role in his works. He introduced this key element in his art very early, in 1958, when he felt the need to break the rigidity of the determined structures he created before, without wanting to stop using them. As he wrote about it later in 1983, “I have always been fascinated by the marriage of order and disorder whether this be the one that produces and disrupts the other, or the other produces and disrupts the first one” (in S. Lemoine, François Morellet, Paris, 1996).
10 lignes au hazard [10 lines at random] is an emblematic work of this kind, belonging to the series of Lignes au hasard that Morellet began in 1971 and variations of which he produced in painting and sculpture until the 2000s. More specifically, it belongs to a smaller group of paintings from 1975, in which Morellet created ten copies of ten versions of ten randomly placed lines. As the title, which Morellet intentionally wanted to be neutral and descriptive, suggests, the painting presents white ground covered with a tangled network of lines, whose positions were determined by chance. Resorting to chance here allows Morellet to further his reflection on abstraction and the general notions of sensibility and subjectivity in art. The lines extend beyond the edges of the canvas, reminding us that this work is only a sample, an example of the application of his system, which, for his part, continues “to infinity”.
Depuis 1952, François Morellet est guidé dans son art par la volonté de réduire les interventions subjectives de l’artiste et de rendre perceptible les choix qui déterminent la réalisation d’une oeuvre. Il réussit ainsi à donner naissance à une oeuvre d’art systématique, ne renvoyant qu’à elle-même et répondant à une logique précise, définie au préalable. Néanmoins, comme l’illustre parfaitement la présente peinture, le hasard y joue un rôle déterminant. Morellet introduit très tôt cet élément clé dans son travail - en 1958 - alors qu’il éprouve le besoin de casser la rigidité des structures déterminées au préalable, sans vouloir cesser de les employer. Il écrit à ce sujet en 1983 : « J’ai toujours été passionné par le mariage de l’ordre et du désordre que ce soit l’un qui produise ou perturbe l’autre ou l’autre qui produise ou perturbe l’un » (in S. Lemoine, François Morellet, Paris, 1996).
10 lignes au hasard est à ce titre une oeuvre emblématique, issue d’une série de Lignes au hasard que Morellet initie en 1971 et dont il déclinera les variations en peinture et en sculpture jusque dans les années 2000. Elle s’inscrit plus particulièrement dans une famille plus restreinte de tableaux réalisés en 1975, dans lesquels Morellet décline dix fois dix lignes au hasard en dix exemplaires. Comme l’indique le titre, voulu par Morellet neutre et descriptif, la peinture donne à voir un réseau enchevêtré de lignes sur fond blanc, dont les positions ont été déterminées de façon parfaitement aléatoire. Le recours au hasard permet ici à Morellet d’approfondir ses recherches sur l’abstraction et sa réflexion de fond sur les notions de sensibilité et de subjectivité. Les lignes tracées continuent en dehors du champ du tableau, rappelant que cette oeuvre n’est qu’un échantillon, un exemple de l’application de son système, qui, quant à lui, se poursuit « à l’infini ».
Starting from 1952, François Morellet’s art was guided by his desire to reduce the subjective trace of the artist in his works while making perceptible the choices that determine the creation of a work. He thus succeeded in creating a system of artworks, which referred exclusively to itself and responded to a precise inner logic defined beforehand. Nonetheless, as the present painting perfectly illustrates, Morellet chose to let the chance play a decisive role in his works. He introduced this key element in his art very early, in 1958, when he felt the need to break the rigidity of the determined structures he created before, without wanting to stop using them. As he wrote about it later in 1983, “I have always been fascinated by the marriage of order and disorder whether this be the one that produces and disrupts the other, or the other produces and disrupts the first one” (in S. Lemoine, François Morellet, Paris, 1996).
10 lignes au hazard [10 lines at random] is an emblematic work of this kind, belonging to the series of Lignes au hasard that Morellet began in 1971 and variations of which he produced in painting and sculpture until the 2000s. More specifically, it belongs to a smaller group of paintings from 1975, in which Morellet created ten copies of ten versions of ten randomly placed lines. As the title, which Morellet intentionally wanted to be neutral and descriptive, suggests, the painting presents white ground covered with a tangled network of lines, whose positions were determined by chance. Resorting to chance here allows Morellet to further his reflection on abstraction and the general notions of sensibility and subjectivity in art. The lines extend beyond the edges of the canvas, reminding us that this work is only a sample, an example of the application of his system, which, for his part, continues “to infinity”.