拍品專文
« Le lundi 16 février 1981, j'ai été engagée comme femme de chambre pour un remplacement de trois semaines dans un hôtel vénitien. Au cours de mes heures de ménage, j'ai observé par le détail des vies qui me restaient étrangères. Le vendredi 6 mars 1981 mon remplacement pris fin »
“On Monday 16 February 1981, I was taken on as a relief chambermaid for three weeks at a Venetian hotel. During the hours I spent cleaning, I observed in detail lives that remained foreign to me. On Friday 6 March 1981 my temporary job came to an end”
— SOPHIE CALLE
Dans ce diptyque issu de la série L’hôtel (1981), Sophie Calle mélange texte et photographie, à la manière d’un détective ou d’un reporter. Les images dressent un inventaire des objets appartenant à un couple de clients anonymes – valises entrebâillées, carnet ouvert, vêtements abandonnés nonchalamment sur un lit défait –, tandis que le texte décrit la chambre d’hôtel où ces objets se trouvent et le contexte dans lequel l’artiste les a découverts. Tel un voyeur, le spectateur s’immisce alors, comme par effraction, dans le quotidien de l’homme et de la femme qui habitent cette chambre. Décrivant avec une minutie froide pyjamas, cartable, calepin et chocolats, Sophie Calle brouille ainsi les frontières entre les sphères de l’intime et du public, bousculant les notions mêmes d’identité et d’anonymat.
In this diptych from the series L’hôtel (1981), Sophie Calle mixes text and photography, like a detective or reporter. The images draw up an inventory of things belonging to anonymous guests – half open suitcases, an open notebook, clothes casually abandoned on an unmade bed – while the text describes the hotel room where these things are and the context in which the artist found them. Like a voyeur, the viewer gets drawn in, like an intruder, into the daily life of the man and woman occupying the room. Describing in objective and minute detail pyjamas, briefcase, notebook and chocolates, Sophie Calle blurs the boundary between the private and the public spheres, disrupting the very notions of identity and anonymity.
“On Monday 16 February 1981, I was taken on as a relief chambermaid for three weeks at a Venetian hotel. During the hours I spent cleaning, I observed in detail lives that remained foreign to me. On Friday 6 March 1981 my temporary job came to an end”
— SOPHIE CALLE
Dans ce diptyque issu de la série L’hôtel (1981), Sophie Calle mélange texte et photographie, à la manière d’un détective ou d’un reporter. Les images dressent un inventaire des objets appartenant à un couple de clients anonymes – valises entrebâillées, carnet ouvert, vêtements abandonnés nonchalamment sur un lit défait –, tandis que le texte décrit la chambre d’hôtel où ces objets se trouvent et le contexte dans lequel l’artiste les a découverts. Tel un voyeur, le spectateur s’immisce alors, comme par effraction, dans le quotidien de l’homme et de la femme qui habitent cette chambre. Décrivant avec une minutie froide pyjamas, cartable, calepin et chocolats, Sophie Calle brouille ainsi les frontières entre les sphères de l’intime et du public, bousculant les notions mêmes d’identité et d’anonymat.
In this diptych from the series L’hôtel (1981), Sophie Calle mixes text and photography, like a detective or reporter. The images draw up an inventory of things belonging to anonymous guests – half open suitcases, an open notebook, clothes casually abandoned on an unmade bed – while the text describes the hotel room where these things are and the context in which the artist found them. Like a voyeur, the viewer gets drawn in, like an intruder, into the daily life of the man and woman occupying the room. Describing in objective and minute detail pyjamas, briefcase, notebook and chocolates, Sophie Calle blurs the boundary between the private and the public spheres, disrupting the very notions of identity and anonymity.