IMPORTANTE COLONNE EN IVOIRE TOURNÉ
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IMPORTANTE COLONNE EN IVOIRE TOURNÉ

GEORG FRIEDEL (ACTIF À DRESDE 1610-1619), ALLEMAGNE, VERS 1610-1620

細節
IMPORTANTE COLONNE EN IVOIRE TOURNÉ
GEORG FRIEDEL (ACTIF À DRESDE 1610-1619), ALLEMAGNE, VERS 1610-1620
Composée d'une superposition de disques et d'anneaux aux formes géometriques et naturalistes, surmontée d'une tulipe ouvragée ; reposant sur une base en bois doré avec une cloche de verre d'époque postérieure
H. : 55 cm. (21 2/3 in.)
來源
Galerie Jean-Michel Gueneau, Paris, 25 novembre, 1997 ;
Collection privée française.
出版
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE:
D. Syndram, A. Scherner, Princely splendor : the Dresden court 1580-1620, (cat. exp. New York, Metropolitan Museum of Arts, 2004), Staatliche Kunstsammlungen Dresden, 2004, pp. 195-197.
T. W. Gaehtgens, D. Syndram, B. Saule, Splendeurs de la cour de Saxe, Dresde à Versailles, (cat. exp. Versailles, château de Versailles, 2006), Réunion des musées nationaux, 2006, pp. 185-190.
Das Grüne Gewölbe zu Dresden, Deutscher Kunstverlag, 2009.
注意事項
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country.
更多詳情
AN IMPORTANT TURNED IVORY COLUMN, GEORG FRIEDEL (ACTIVE IN DRESDEN 1610-1619), GERMANY, CIRCA 1610-1620

拍品專文

La haute colonne en ivoire tourné ici présente, attribuée à Georg Friedel, est le témoin d’un savoir-faire prestigieux, particulièrement recherché à la cour de Saxe où l’on retrouve huit exemplaires comparables conservés dans la Voûte verte (« Grünes Gewölbe ») de Dresde. L'attachement du prince électeur de Saxe, Auguste II Le Fort (1670-1733), pour les arts et les matières précieuses ont fait dire à Voltaire que la cour de Saxe était la plus brillante d’Europe après celle de Louis XIV.
Georg Friedel, un maître tourneur virtuose
Il fut le seul à exécuter ces longues colonnes virtuoses dont il possédait le « brevet ». L’esthétique unique de ces colonnes est immédiatement reconnaissable. Ces œuvres savantes sont réalisées selon un principe constructif qui se retrouve dans chacun de ses exemplaires. Ainsi, la colonne s’articule autour d’une tringle en bois insérée dans un socle tourné. Une vingtaine de disques en ivoire aux formes complexes et variées, percés d’un trou en leur milieu, sont ensuite assemblés, séparés entre eux par des anneaux en ivoire. La disposition des disques décoratifs est variable et les disques sont interchangeables, permettant des assemblages de fantaisie au gré de l’inspiration du maître tourneur.
Notre exemplaire fait 55 cm de haut (les huit colonnes conservées à Dresde font entre 50 et 55 cm). Certains détails diffèrent, comme la présence d’anneaux suspendus et l’agencement inhabituel des motifs floraux, disposés ici dans un sens contraire. Les formes employées et la finesse d’exécution sont toutefois extrêmement similaires. Il est probable que ces éléments aient été montés différemment dès leur origine ou bien qu’ils aient été modifiés par la suite puisque les disques sont interchangeables.
Plusieurs colonnes en ivoire similaires à la nôtre sont également répertoriées dans l’inventaire du Kunstkammer de Dresde de 1619 sous le nom de l’artiste de cour Jacob Zeller. Cependant, il semblerait qu’il ne les ait ni conçus, ni fabriqués, car les gravures au trait noirci représentant un héron tenant dans son bec un poisson, visibles aux pieds de chaque colonne, identifient clairement ces créations à Georg Friedel. Notre exemplaire ne porte quant à lui aucune marque identifiable mais son aspect le rapproche formellement des créations du maître tourneur. Peu d’informations nous sont parvenues concernant Georg Friedel. Actif à Dresde entre 1610 et 1619, il fut l’un des collaborateurs les plus talentueux de Jacob Zeller au sein de l’atelier du château de Dresde. La raison pour laquelle son nom n’est pas conservé dans l’inventaire du Kunstkammer reste encore obscur.
L’ivoire tourné : un art de prestige
Les maîtres tourneurs sur ivoire apparaissent en Europe à la fin du XVIe siècle. Le milanais Giovanni Ambrogio Maggiore (1550-1617) est considéré comme l’inventeur de cette technique qui fut rapidement diffusée en Europe par ses élèves. Cet art du tour fut ensuite porté à son plus haut degré de perfection au XVIIe siècle en Allemagne. Les maîtres tourneurs sur ivoire étaient très recherchés et travaillaient essentiellement pour les cours royales. Ainsi, Georg Wecker, Egidius Lobenigk et Jacob Zeller se succédèrent à la cour de Saxe de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Habiles artisans dotés d’un esprit scientifique, ils élaboraient eux-mêmes les outils nécessaires au tournage de l’ivoire, créant toutes sortes de motifs sophistiqués. Le tour permet en effet de réaliser des formes complexes, d’une grande perfection géométrique, impossibles à réaliser autrement. Chaque réalisation en ivoire exige l’emploi d’une multitude d’outils spéciaux et adaptés ainsi que des connaissances pointues en mathématiques afin d’obtenir les formes désirées.
L’art du tour était également un divertissement princier et faisait partie de l’éducation de la haute société. Le prince électeur Auguste de Saxe (1526-1586) pratiquait cet art prestigieux et initia également son fils. En France, Louis XVI (1754-1793), le comte de Provence (1755-1824) et le comte d’Artois (1757-1836) s’étaient exercés dans cette discipline. Des ouvrages consacrés apparaissent également, témoignant de l’engouement extraordinaire pour cet art à la fois mécanique et mathématique. Nous pouvons citer celui du Père Charles Plumier (1646-1701), L’Art de tourner, ou de faire en perfection toutes sortes d’ouvrages au tour (première publication en 1701) ou celui de Johann Martin Teuber, Vollständiger Unterricht Von Der gemeinen und höheren Dreh-Kunst (1740).
Ces objets prestigieux en ivoire tourné étaient conservés dans des cabinets de curiosités.
Le cabinet de curiosités
Le cabinet de curiosités – appelé Studiolo en italien, Kunstkammer (chambre des arts) ou Wunderkammer (chambre des merveilles) en allemand – apparaît à la Renaissance. Le terme de cabinet désigne à la fois une pièce spécialement aménagée et un meuble précieux où étaient présentés toutes sortes d’objets insolites.
Le cabinet de curiosités est conçu comme un microcosme du monde, une vision de la Création en abrégé. La classification d’une accumulation d’objets est d’abord personnelle, chaque curieux organisant son propre théâtre du monde. Les curiosités sont choisies pour leur aspect remarquable et leur rareté, elles peuvent être d’origine naturelle ou artificielle, c’est-à-dire créées par la main de l’homme. Parmi les curiosités, les ouvrages en ivoire tourné comme notre colonne étaient particulièrement recherchés.
Les princes et les puissants sont les premiers à concevoir ces lieux fabuleux et intimes, accessibles à quelques privilégiés. Les cabinets de curiosités les plus célèbres sont ceux de François Ier de Medicis (1541-1587) à Florence, de Rodolphe II (1552-1612) à Vienne ou encore d’Auguste II Le Fort (1670-1733) à Dresde. Cependant, le cabinet de curiosités n’est pas l’apanage des princes et l’on retrouve ce même désir d’accumulation de merveilles chez les apothicaires, les nobles, les ecclésiastiques, les médecins, les voyageurs ou encore les commerçants, chacun organisant sa collection selon ses goûts personnels et ses moyens financiers. Le cabinet de curiosités de l’apothicaire napolitain Ferrante Imperato (1550-1625) en est un fameux exemple. Au siècle des Lumières, le cabinet de curiosités devient plus normé, avec une visée davantage scientifique, chaque salle ayant sa propre spécialité. Ainsi, la Voûte verte à Dresde présente une salle dédiée exclusivement aux objets en ivoire, ouverte au public dès 1729. La classification et l’ordination méthodique des salles de la Voûte verte en fait un précurseur de nos musées actuels. Les étonnantes juxtapositions des siècles précédents disparaissent alors peu à peu au profit de nouvelles formes d’exposition et de nouvelles institutions.
Notre colonne en ivoire, aux formes baroques et aux délicates corolles tournées, est typique de l’art de Georg Friedel. Elle est l’illustration d’un art du tournage porté à son plus haut niveau d’excellence au XVIIe siècle en Allemagne. Le XVIIIe siècle voit cet art du tournage perdurer avant de disparaître au cours du XIXe siècle par le développement des procédés industriels qui marquent l’arrêt de la grande tradition des maîtres tourneurs.

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