Charles Filiger (1863-1928)
Collection privée, Paris
Charles Filiger (1863-1928)

Étude pour "La Famille de pêcheurs" ou "Famille de Bretons"

細節
Charles Filiger (1863-1928)
Étude pour "La Famille de pêcheurs" ou "Famille de Bretons"
signé 'FILIGER' (en bas à gauche)
gouache, graphite et peinture dorée sur papier calque
19.8 x 15.2 cm
Exécuté en 1894

signed 'FILIGER' (lower left)
gouache, pencil and gold paint on tracing paper
7 7/8 x 6 in.
Executed in 1894
來源
François Mirabel, Paris (avant 1953); sa vente, Mes Laurin, Guilloux, Buffetaud et Tailleur, Paris, 24 juin 1988, lot 17.
Collection particulière, Londres (acquis au cours de cette vente).
Collection particulière, Paris.
出版
Lettre de l'artiste à Jules Bois, 30 juillet 1894.
Lettre de l'artiste à Alfred Jarry, août 1894.
M.-A. Anquetil, Le sentiment religieux chez trois peintres de Pont-Aven: Charles Filiger, Jan Verkade, Hogens Ballin, Paris, 1975, p. 74, 98, 110, 113, 118, 121 et 124.
Gauguin e la Bretagna, cat. exp., Naples, Castel Sant'Elmo, p. 156, no. 68 (illustré).
A. Cariou, L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin, Milan, 2003, p. 77, no. 77 (illustré).
展覽
Pont-Aven, Hôtel de Ville, Commémoration du cinquantenaire de la mort de Paul Gauguin, exposition d'œuvres de Paul Gauguin et du groupe de Pont-Aven, août-septembre 1953, no. 37.
Pont-Aven, Hôtel de Ville, Exposition Paul Gauguin et le groupe de Pont-Aven, mai 1963, no. 36 (titré 'Visages').
Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental Maurice Denis - Le Prieuré et Quimper, Musée des Beaux-Arts, Filiger, dessins, gouaches, aquarelles, novembre 1981-avril 1982, p. 67, no. 51 (illustré).
Strasbourg, Musée d'art moderne, Filiger, juin-septembre 1990, p. 216, no. 36.
Yokohama, Musée d'art de la ville; Hiroshima, Musée d'art contemporain et Kyoto, Musée d'art de la ville, Gauguin et ses amis peintres, la collection Marie Henry, Buvette de la plage, Le Pouldu en Bretagne, avril-août 1992, p. 162, no. 112 (illustré en couleurs).
Aoste, Centre de Saint-Benin, Gauguin et ses amis peintres en Bretagne, Pont-Aven - Le Pouldu, juillet-novembre 1993 (illustré, vol. I, p. 70 et illustré de nouveau en couleurs, vol. II, p. 152).
更多詳情
Étude pour Famille de pêcheurs ou Famille de Bretons (fig. 1), cette esquisse réalisée à la gouache bleue sur papier calque nous offre un témoignage saisissant des différentes influences qui bercent le travail de Charles Filiger à l’orée du XXème siècle. Si le tracé précis des contours, laissant deviner les aplats de couleur constructifs de la version finale, rappelle le cloisonnisme développé par Paul Gauguin et Émile Bernard dans les années 1890, la composition de l’œuvre fait quant à elle écho à de nombreuses émanations de l’art religieux au fil des siècles. Cerclé d’un doux liseré doré, ce multiple portrait évoque les enluminures des manuscrits du Moyen-Âge autant que les vitraux des églises et chapelles que l’artiste peut admirer aux alentours du Pouldu, où il vivra une grande partie de sa vie dans la frugalité.
Pour autant, il est une grande modernité dans la composition, à travers ce cadrage très serré et ce plan coupé sur le personnage de droite, tandis qu’une voile simplifiée et quelques ondulations figurent le décors paisiblement naïf de la scène. Les visages ovales, allongés, pensifs et au regard intériorisé illustrent, eux, l’influence des primitifs italiens sur le travail du peintre. De la Vierge et L’Enfant en majesté entourés de six anges de Cimabue qu’il a l’occasion d’admirer au Louvre, Filiger dira en effet : « Comme Cimabue a dû l’aimer, cette tête-là, pour la répéter ainsi et comme ça ! » (C. Filiger cité in J. Leclercq, ‘La Lutte pour les peintres’, in Mercure de France, novembre 1894, p. 270-271). Il semble que ce soit avec la même admiration qu’il réalise cette famille de pêcheurs, dont la mère n’est pas sans rappeler la Marie virginale de sa Sainte Famille.

A study for Famille de pêcheurs or Famille de Bretons (fig. 1), the present sketch in blue gouache on tracing paper provides us with a gripping testimony of the different influences that had a bearing on Charles Filiger's works at the turn of the 20th century. Whereas the precision of the outlines that merely suggest the solid blocks of colour, which would form the final version, call to mind the Cloisonnism developed by Paul Gauguin and Émile Bernard in the 1890s, the composition of the work itself echoes many works that have stemmed from religious art over the centuries. Surrounded by a soft golden border, this multiple portrait brings to mind the illuminations from Middle Ages manuscripts as well as the stained glass windows of the churches and chapels that the artist could have admired in the vicinity of Pouldu, where he would live, for the greater part of his life, a very frugal existence.
Yet, there is something exceptionally modern about the composition, with its very tight frame that cuts across the character on the right, whilst a simplified sail and a few waves represent the scene's peacefully naïve setting. The oval, elongated, pensive, and introspective faces illustrate the influence of the Italian Primitives on the painter's work. Of Vierge et L’Enfant en majesté entourés de six anges by Cimabue that he had the occasion of admiring at the Louvre, Filiger would effectively say: "How Cimabue must have loved that face to repeat it so and in such a fashion!" (C. Filiger quoted in Julien Leclercq's 'La Lutte pour les peintres’, in Mercure de France, November 1894, p. 270-271). It seems that it was with the same admiration that he carried out the portrait of this fishing family, of which the mother is reminiscent of the Holy Family's Virgin Mary.

榮譽呈獻

Valérie Didier Hess
Valérie Didier Hess

拍品專文

André Cariou a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.

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