拍品專文
Écrivaine prolixe, Etel Adnan s’est essayée à tous les genres littéraires : poésie, roman, essai, récit épistolaire, autobiographie. Née d’un père ottoman musulman et d’une mère grecque chrétienne, elle grandit dans une société arabophone. Parlant grec et turc, elle est éduquée dans des écoles religieuses françaises : le français devient donc sa première langue d’écriture. Très jeune, elle apprend aussi l’anglais, qu’elle utilise désormais dans la plupart de ses œuvres. Peut-être ce mélange linguistique l’amène-t-il à utiliser d’abord la peinture comme mode d’expression : couleurs et lignes de l’art abstrait y remplacent les mots. Elle suit des études de lettres et de philosophie à Beyrouth, à Paris et aux États-Unis, où elle enseignera par la suite la philosophie de l’art.
Ses premières œuvres sont des compositions abstraites en aplats de couleurs directement sorties du tube et appliquées au couteau à peindre. Puis, au cours des années 1960, elle découvre l’existence des leporellos japonais, les livres-accordéons. Elle explore alors ce nouveau support et en fait un mode d’expression qui mêle intimement dessin, peinture et écriture et dont elle dit aujourd’hui qu’il constitue son apport spécifique à la peinture, permettant un déploiement de la vision dans le temps, une narration recomposable du poème, dans un dialogue avec le dessin, l’encre, l’aquarelle ou au graphite.
Allah, réalisée en 1976, est le reflet d’une période tumultueuse pour l’artiste, qui rédige L’Apocalypse arabe en 1975, résultant de la guerre civile au Liban, alors qu’elle réside à Paris. Elle y mêle de manière originale divers signes : mots remplacés par des dessins, lignes entières composées de points, de flèches ou de rectangles noircis, pour dire un réel au-delà des mots.
The prolific writer Etel Adnan tried her hand at every literary genre: poetry, novel, essay, epistolary narrative, autobiography... Born to an Ottoman Muslim father and a Greek Christian mother, she grew up in an Arabic-speaking society. She spoke Greek and Turkish and was educated in French religious schools, thus French became her first language in writing. At a very young age, she learned English, which she began using in most of her works. Perhaps this linguistic hodgepodge is what prompted her to first use painting as a mode of expression: the colours and lines in abstract art replace words. She studied letters and philosophy in Beirut, Paris and the United States, where she subsequently taught art philosophy.
Her first works were abstract compositions with blocks of colour applied straight from the tube with a palette knife. Then, in the 1960s, she discovered the existence of Japanese leporellos, or accordion books. She began exploring this new medium and made it into a form of expression that intimately blends drawing, painting and writing. Today, she says it is her specific contribution to painting, allowing for the unfurling of her vision in time, the recomposable narrative of a poem, in conversation with drawing, ink, watercolour or graphite.
Allah, produced in 1976, reflects a tumultuous period for the artist, who wrote The Arab Apocalypse in 1975, in response to the civil war in Lebanon, during which she was living in Paris. In it, she mixes various signs with originality ‒ words replaced by drawings, entire lines comprised of dots, arrows or shaded rectangles ‒ to describe a reality beyond words.
Ses premières œuvres sont des compositions abstraites en aplats de couleurs directement sorties du tube et appliquées au couteau à peindre. Puis, au cours des années 1960, elle découvre l’existence des leporellos japonais, les livres-accordéons. Elle explore alors ce nouveau support et en fait un mode d’expression qui mêle intimement dessin, peinture et écriture et dont elle dit aujourd’hui qu’il constitue son apport spécifique à la peinture, permettant un déploiement de la vision dans le temps, une narration recomposable du poème, dans un dialogue avec le dessin, l’encre, l’aquarelle ou au graphite.
Allah, réalisée en 1976, est le reflet d’une période tumultueuse pour l’artiste, qui rédige L’Apocalypse arabe en 1975, résultant de la guerre civile au Liban, alors qu’elle réside à Paris. Elle y mêle de manière originale divers signes : mots remplacés par des dessins, lignes entières composées de points, de flèches ou de rectangles noircis, pour dire un réel au-delà des mots.
The prolific writer Etel Adnan tried her hand at every literary genre: poetry, novel, essay, epistolary narrative, autobiography... Born to an Ottoman Muslim father and a Greek Christian mother, she grew up in an Arabic-speaking society. She spoke Greek and Turkish and was educated in French religious schools, thus French became her first language in writing. At a very young age, she learned English, which she began using in most of her works. Perhaps this linguistic hodgepodge is what prompted her to first use painting as a mode of expression: the colours and lines in abstract art replace words. She studied letters and philosophy in Beirut, Paris and the United States, where she subsequently taught art philosophy.
Her first works were abstract compositions with blocks of colour applied straight from the tube with a palette knife. Then, in the 1960s, she discovered the existence of Japanese leporellos, or accordion books. She began exploring this new medium and made it into a form of expression that intimately blends drawing, painting and writing. Today, she says it is her specific contribution to painting, allowing for the unfurling of her vision in time, the recomposable narrative of a poem, in conversation with drawing, ink, watercolour or graphite.
Allah, produced in 1976, reflects a tumultuous period for the artist, who wrote The Arab Apocalypse in 1975, in response to the civil war in Lebanon, during which she was living in Paris. In it, she mixes various signs with originality ‒ words replaced by drawings, entire lines comprised of dots, arrows or shaded rectangles ‒ to describe a reality beyond words.