拍品專文
Inédit, jamais publié, ni exposé, ce tableau est une parfaite découverte dans l’œuvre peint d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Cette très élégante composition se résume à un sobre visage, sans artifice, se détachant d’un fond brun sur lesquels ont été apposés des glacis plus bleutés. Cette façon de distinguer les visages sur des fonds peints par des touches très légères évoque les « fonds davidiens », une manière d’exécuter des portraits inspirée du peintre Jacques-Louis David et permettant de dater notre peinture dans les années 1780-1790.
Son modèle au nez étroit, aux yeux clairs et à l’air mélancolique évoque fortement la physionomie d’Elisabeth Vigée Le Brun elle-même à la fin des années 1780. La jeune peintre avait trente-quatre ans en 1789 et ses autoportraits des années 1788-1790 présentent des similitudes avec notre présent portrait. La peintre aimait attacher ses longues boucles aux reflets blonds dans des bandeaux à l’antique alors particulièrement en vogue, comme dans son sublime autoportrait la représentant enlaçant sa fille Julie, les cheveux noués par un bandeau rouge, réalisé en 1789 (Paris, musée du Louvre, inv. no. 3068).
Elisabeth Louise Vigée Le Brun était en pleine consécration en 1789. Elle avait réalisé près de dix ans plus tôt son premier portrait de la Reine MarieAntoinette (Vienne, Kunsthistorisches Musuem, inv. no. 2772), en grand habit de cour, avant de moderniser à tout jamais l’image de la souveraine. C’est bien à Vigée Le Brun, peintre favorite de Marie-Antoinette, qu’on doit d’avoir immortalisé l’image d’une reine de France vêtue d’un simple déshabillé de robe-chemises blanches devenant cet immortel symbole d’élégance (voir Marie-Antoinette en chemise ou gaulle, 1783, Kronberg, Hessisches Hausstiftung).
Les commandes se multipliaient dans les années 1780 pour Vigée Le Brun. De la duchesse de Polignac (Versailles, musée du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 8971)), à la comtesse du Barry (collection particulière) ou encore la comtesse de Ségur (Versailles, musée national du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 7020)), toutes les dames de la cour réclamaient les portraits naturels et flatteurs de l’artiste.
Quand elle ne voulait rendre hommage à l’élégance de ses modèles, c’était ses propres traits qu’elle diffusait par les nombreux autoportraits qu’elle réalisa dans cette décennie. Chaque effigie de la peintre exposait la maîtrise de son art et lui permettait de s’inscrire dans la lignée des grands portraitistes. S’assumant comme l’héritière de Van Dyck à qui elle rendait hommage dans son autoportrait « aux rubans cerises » (Fort Worth, Kimbell Art Museum, inv. no. ACK 1949.02), ses nombreux autoportraits permettaient d’asseoir sa réputation dans le milieu artistique parisien.
Malheureusement, sa trop grande connivence avec le pouvoir royal forcera la peintre à fuir la France au sommet de sa gloire en 1789. Au mois d’août de la même année, elle exposait encore au Salon du Louvre le portrait de la Duchesse d’Orléans (Paris, Banque de France), et au mois d’octobre elle fuyait en Italie entamant un long périple qui la conduira jusqu’en Russie. Provenant d’une collection particulière russe, et encore à Saint Pétersbourg au milieu du siècle dernier, il serait tentant d’imaginer que ce portrait ait pu faire partie des quelques biens que Vigée Le Brun prit avec elle afin de présenter la qualité de son art aux cours étrangères.
Nous remercions monsieur Joseph Baillio d'avoir confirmé l'attribution de l'oeuvre à Elisabeth Louise Vigée Le Brun, comme portrait de femme en robe rouge, sur base d'un examen photographique de l'oeuvre (appuyé par un constat d'état réalisé par une restauratrice extérieure) et de l'avoir situé vers 1789. Un certificat d'authenticité daté du 16 avril 2021 sera remis à l'acquéreur.
Son modèle au nez étroit, aux yeux clairs et à l’air mélancolique évoque fortement la physionomie d’Elisabeth Vigée Le Brun elle-même à la fin des années 1780. La jeune peintre avait trente-quatre ans en 1789 et ses autoportraits des années 1788-1790 présentent des similitudes avec notre présent portrait. La peintre aimait attacher ses longues boucles aux reflets blonds dans des bandeaux à l’antique alors particulièrement en vogue, comme dans son sublime autoportrait la représentant enlaçant sa fille Julie, les cheveux noués par un bandeau rouge, réalisé en 1789 (Paris, musée du Louvre, inv. no. 3068).
Elisabeth Louise Vigée Le Brun était en pleine consécration en 1789. Elle avait réalisé près de dix ans plus tôt son premier portrait de la Reine MarieAntoinette (Vienne, Kunsthistorisches Musuem, inv. no. 2772), en grand habit de cour, avant de moderniser à tout jamais l’image de la souveraine. C’est bien à Vigée Le Brun, peintre favorite de Marie-Antoinette, qu’on doit d’avoir immortalisé l’image d’une reine de France vêtue d’un simple déshabillé de robe-chemises blanches devenant cet immortel symbole d’élégance (voir Marie-Antoinette en chemise ou gaulle, 1783, Kronberg, Hessisches Hausstiftung).
Les commandes se multipliaient dans les années 1780 pour Vigée Le Brun. De la duchesse de Polignac (Versailles, musée du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 8971)), à la comtesse du Barry (collection particulière) ou encore la comtesse de Ségur (Versailles, musée national du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 7020)), toutes les dames de la cour réclamaient les portraits naturels et flatteurs de l’artiste.
Quand elle ne voulait rendre hommage à l’élégance de ses modèles, c’était ses propres traits qu’elle diffusait par les nombreux autoportraits qu’elle réalisa dans cette décennie. Chaque effigie de la peintre exposait la maîtrise de son art et lui permettait de s’inscrire dans la lignée des grands portraitistes. S’assumant comme l’héritière de Van Dyck à qui elle rendait hommage dans son autoportrait « aux rubans cerises » (Fort Worth, Kimbell Art Museum, inv. no. ACK 1949.02), ses nombreux autoportraits permettaient d’asseoir sa réputation dans le milieu artistique parisien.
Malheureusement, sa trop grande connivence avec le pouvoir royal forcera la peintre à fuir la France au sommet de sa gloire en 1789. Au mois d’août de la même année, elle exposait encore au Salon du Louvre le portrait de la Duchesse d’Orléans (Paris, Banque de France), et au mois d’octobre elle fuyait en Italie entamant un long périple qui la conduira jusqu’en Russie. Provenant d’une collection particulière russe, et encore à Saint Pétersbourg au milieu du siècle dernier, il serait tentant d’imaginer que ce portrait ait pu faire partie des quelques biens que Vigée Le Brun prit avec elle afin de présenter la qualité de son art aux cours étrangères.
Nous remercions monsieur Joseph Baillio d'avoir confirmé l'attribution de l'oeuvre à Elisabeth Louise Vigée Le Brun, comme portrait de femme en robe rouge, sur base d'un examen photographique de l'oeuvre (appuyé par un constat d'état réalisé par une restauratrice extérieure) et de l'avoir situé vers 1789. Un certificat d'authenticité daté du 16 avril 2021 sera remis à l'acquéreur.