拍品專文
Peint en 1892, Le Verger, incarne l’adhésion de Maurice Denis au mouvement stylistique novateur développé par Paul Gauguin et Émile Bernard à Pont-Aven au cours de l'été 1888. Avec Sérusier et un certain nombre de ses contemporains partageant les mêmes idées à l'Académie Julian, à l'instar de Pierre Bonnard, Édouard Vuillard et d'autres, Denis s’oppose fondamentalement au naturalisme recommandé par ses professeurs académiques. Ceux-ci forment alors le mouvement Nabi, une confrérie artistique dédiée à une forme de symbolisme pictural qui s'inspire entre des innovations synthétiques de Gauguin et Bernard.
Fervent défenseur du synthétisme proné par Paul Gauguin et de l'épure, Maurice Denis hisse au rang de manifeste le traitement en aplats et l’utilisation de couleurs anti-naturalistes: "il est bon de se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une anecdote quelconque - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs assemblées dans un certain ordre " (M. Denis cité in 'Définition du néo-traditionnisme', in Art et Critique, Paris, 1890, cité in H.B. Chipp, éd., Theories of Modern Art, Berkeley, 1968, p. 94).
Véritable tour de force opéré par l'artiste, l’orchestration de la composition - caractérisée par des surfaces planes "recouvertes de couleurs", par les arabesques formant les contours des formes et les harmonies de couleurs vibrantes - est manifeste de la singularité du style Nabi de Maurice Denis.
L'artiste dévoile ici l'une de ses sources inépuisables d'inspiration, l'un des motifs les plus emblématiques sa carrière, sa Bretagne. Le lieu des villégiatures estivales de son enfance est ainsi métamorphosé par la sensibilité de Denis aux estampes japonaises, alors très en vogue en France, par l'usage d'un cadrage resserré, d'une perspective innovante et de l'absence de profondeur de champ,
Enfin, le symbolisme cher à l'artiste, fervent chrétien, revêt toute sa puissance dans le traitement du verger, jardin clos aux pommiers stylisés duquel émane une forte spiritualité et symbolique religieuse. Ce mysticisme est renforcé par la façon dont l'artiste a composé ses visages, peints de manière quasi abstraite et qui renforcent ainsi la vision selon la spiritualité gomme les différences et unifie les destins.
Painted in 1892, Le Verger symbolises Maurice Denis’s adherence to the innovative stylistic movement developed by Paul Gauguin and Émile Bernard in Pont-Aven in the summer of 1888. Along with Sérusier and a number of his like-minded contemporaries at the Académie Julian, such as Pierre Bonnard, Édouard Vuillard and others, Denis fundamentally opposed the naturalism advocated by his teachers at the academy. They formed the Nabi movement, an artistic brotherhood dedicated to a kind of pictorial symbolism inspired by the Synthetist innovations of Gauguin and Bernard.
A fervent defender of the Synthetism championed by Paul Gauguin as well as of spareness, Maurice Denis elevated to the rank of manifesto the treatment of flat tints and the use of anti-naturalist colours: “It is worth recalling that a painting — before it is a warhorse, a naked woman or some anecdote — is essentially a flat surface covered with colours assembled in a certain order” (M. Denis, quoted in 'Définition du Néo-Traditionnisme', in Art et Critique, Paris, 1890, quoted in H. B. Chipp, ed., Theories of Modern Art, Berkeley, 1968, p. 94).
A real tour de force by the artist, the orchestration of the composition — characterised by flat surfaces “covered in colours”, by the arabesques shaping the contours of the forms and the harmonies of vibrant colours — is apparent in Maurice Denis’s singular Nabi style.
Here the artist reveals one of his inexhaustible sources of inspiration, one of the most emblematic motifs of his career: Brittany. The place where Denis spent his childhood summers is thus transformed by his sensibility for Japanese prints — then in vogue in France —through the use of tight framing, an innovative perspective and the absence of depth of field.
Ultimately, the symbolism dear to the artist, who was a fervent Christian, takes on all its power in the depiction of the orchard, an enclosed garden with stylised apple trees from which emanate a strong spirituality and religious symbolism. This mysticism was accentuated by the way the artist composed his faces, painted in an almost abstract way, and thus reinforcing the view that spirituality erases differences and unifies destinies.
Fervent défenseur du synthétisme proné par Paul Gauguin et de l'épure, Maurice Denis hisse au rang de manifeste le traitement en aplats et l’utilisation de couleurs anti-naturalistes: "il est bon de se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une anecdote quelconque - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs assemblées dans un certain ordre " (M. Denis cité in 'Définition du néo-traditionnisme', in Art et Critique, Paris, 1890, cité in H.B. Chipp, éd., Theories of Modern Art, Berkeley, 1968, p. 94).
Véritable tour de force opéré par l'artiste, l’orchestration de la composition - caractérisée par des surfaces planes "recouvertes de couleurs", par les arabesques formant les contours des formes et les harmonies de couleurs vibrantes - est manifeste de la singularité du style Nabi de Maurice Denis.
L'artiste dévoile ici l'une de ses sources inépuisables d'inspiration, l'un des motifs les plus emblématiques sa carrière, sa Bretagne. Le lieu des villégiatures estivales de son enfance est ainsi métamorphosé par la sensibilité de Denis aux estampes japonaises, alors très en vogue en France, par l'usage d'un cadrage resserré, d'une perspective innovante et de l'absence de profondeur de champ,
Enfin, le symbolisme cher à l'artiste, fervent chrétien, revêt toute sa puissance dans le traitement du verger, jardin clos aux pommiers stylisés duquel émane une forte spiritualité et symbolique religieuse. Ce mysticisme est renforcé par la façon dont l'artiste a composé ses visages, peints de manière quasi abstraite et qui renforcent ainsi la vision selon la spiritualité gomme les différences et unifie les destins.
Painted in 1892, Le Verger symbolises Maurice Denis’s adherence to the innovative stylistic movement developed by Paul Gauguin and Émile Bernard in Pont-Aven in the summer of 1888. Along with Sérusier and a number of his like-minded contemporaries at the Académie Julian, such as Pierre Bonnard, Édouard Vuillard and others, Denis fundamentally opposed the naturalism advocated by his teachers at the academy. They formed the Nabi movement, an artistic brotherhood dedicated to a kind of pictorial symbolism inspired by the Synthetist innovations of Gauguin and Bernard.
A fervent defender of the Synthetism championed by Paul Gauguin as well as of spareness, Maurice Denis elevated to the rank of manifesto the treatment of flat tints and the use of anti-naturalist colours: “It is worth recalling that a painting — before it is a warhorse, a naked woman or some anecdote — is essentially a flat surface covered with colours assembled in a certain order” (M. Denis, quoted in 'Définition du Néo-Traditionnisme', in Art et Critique, Paris, 1890, quoted in H. B. Chipp, ed., Theories of Modern Art, Berkeley, 1968, p. 94).
A real tour de force by the artist, the orchestration of the composition — characterised by flat surfaces “covered in colours”, by the arabesques shaping the contours of the forms and the harmonies of vibrant colours — is apparent in Maurice Denis’s singular Nabi style.
Here the artist reveals one of his inexhaustible sources of inspiration, one of the most emblematic motifs of his career: Brittany. The place where Denis spent his childhood summers is thus transformed by his sensibility for Japanese prints — then in vogue in France —through the use of tight framing, an innovative perspective and the absence of depth of field.
Ultimately, the symbolism dear to the artist, who was a fervent Christian, takes on all its power in the depiction of the orchard, an enclosed garden with stylised apple trees from which emanate a strong spirituality and religious symbolism. This mysticism was accentuated by the way the artist composed his faces, painted in an almost abstract way, and thus reinforcing the view that spirituality erases differences and unifies destinies.