MARIA ELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)
MARIA ELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)

L'issue lumineuse

Details
MARIA ELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)
L'issue lumineuse
signé et daté 'Vieira da Silva 86' (en bas à gauche)
huile sur toile
130 x 97 cm. (51¼ x 38¼ in.)
Peint en 1983-1986.
Provenance
Collection privée, France
Galerie Jeanne Bucher, Paris
Galerie Alice Pauli, Lausanne
Collection privée, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 1990
Literature
J. Lassaigne-Weelen, Vieira da Silva, Paris, 1987, No. 359 (illustré).
Vieira da Silva, catalogue d'exposition de Lisbonne, Fundaçao Calouste Gulbenkian et Paris, Galeries nationales du Grand Palais, Genève, 1988, (pp. 13, 17, 102 et 104).
Vieira da Silva, 'Le petit journal des grandes expositions', Galeries nationales du Grand Palais, 1988 (illustré).
Dépliant de l'exposition personnelle du Grand Palais à Paris, 1988 (illustré).
J. M. Jorge Fernandez, 'Visitation d'une figure' Vieira da Silva dans les collections portugaises, catalogue d'exposition, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1991 (p. 22).
Exhibited
Paris, Galerie Jeanne Bucher, Vieira da Silva. Densité de la Transparence et présentation de l'ouvrage: Léopold Sédar Senghor, Elégie pour Philippe-Maguilen Senghor, octobre-novembre 1986.
Lisbonne, Fundaçao Calouste Gulbenkian; Paris, Galeries Nationales du Grand Palais, Vieira da Silva, juin-août et septembre-novembre 1988.
Further Details
'L'ISSUE LUMINEUSE'; SIGNED AND DATED LOWER LEFT; OIL ON CANVAS.

Brought to you by

Eloïse Peyre
Eloïse Peyre

Check the condition report or get in touch for additional information about this

If you wish to view the condition report of this lot, please sign in to your account.

Sign in
View condition report

Lot Essay

Maria-Helena Vieira da Silva a peint L'issue lumineuse entre 1983 et 1986, et ces dates contribuent à expliquer l'incroyable lumière au centre de cette oeuvre rayonnante. Car c'est en 1985, un an avant que cette oeuvre ne soit achevée, qu'Arpad Szenes est décédé. Il avait été le mari de Vieira da Silva pendant presque 55 ans. Ce tableau a été commencé avant la mort de Szenes, mais la luminosité de son point central, l'ouverture ménagée dans la multitude de coups de pinceau formant une grille et lui conférant une impression frappante d'espace tridimensionnel, est caractéristique de son travail de l'époque.

Au centre de L'issue lumineuse, une ouverture semble nous laisser apercevoir un monde de lumière "au-delà". Cette lumière a même pénétré de notre côté, elle se reflète et éclaire nombre des espaces de couleurs qui occupent la majorité de la surface. Cette porte évoque les mots de Vieira da Silva: " Les portes sont très importantes pour moi. Depuis longtemps, j'ai l'impression de me tenir devant une porte fermée, et que des choses importantes que je ne peux pas connaître ni voir se trouvent de l'autre côté. Seule la mort peut ouvrir cette porte..." (Vieira da Silva, citée dans G. Rosenthal, Vieira da Silva 1908 - 1992: The Quest for Unknown Space, Cologne, 1998, p. 23). Ici, pourtant, la porte semble ouverte, et laisse entrevoir le royaume de lumière de l'autre côté du mur de mosaïque qui envahit la surface du tableau.

Les tableaux de Vieira da Silva présentent souvent au spectateur un espace tridimensionnel presque tangible, qui nous place dans un lieu fictif de possibilité et de contemplation. Dans L'issue lumineuse, cet espace semble être formé d'une agglomération de coups de pinceau horizontaux de plusieurs couleurs, qui ressemblent presque à d'immenses piles de livres. Cette notion d'espace est accentuée par la porte lumineuse du centre, qui donne une impression frappante de distance vers l'autre côté, comme si elle s'ouvrait sur l'infini. L'atmosphère étouffante des formes serrées qui remplissent la toile renforcent encore cette impression. Contrairement à certains de ses "paysages" abstraits précédents, laissant plus de place à la respiration, ici le spectateur est placé dans une position d'enfermement, d'entrave, par les formes imposantes qui occupent le tableau. Vieira da Silva utilise ce procédé pour donner encore plus de relief à l'ouverture.

Vieira da Silva était arrivée à Paris de son Portugal natal peu avant ses vingt ans, avec sa mère. Peu après, elle rencontrait Szenes, un artiste hongrois qui avait onze ans de plus qu'elle. Ils se marièrent en 1930. Szenes peignait et enseignait, mais peu après avoir rencontré Vieira da Silva, il s'aperçut de son immense talent et sacrifia en partie sa propre carrière artistique afin de se consacrer à elle. Il a dit d'elle:" Elle est vulnérable et mélancolique, elle a besoin d'un certain soutien moral. Elle n'a jamais cru suffisament en son propre talent, qu'il s'agisse de sa vocation ou de ce dont elle est capable." (Szenes, cité dans ibid., p. 20). Il fut donc son soutien moral. C'était un couple inséparable, et cela s'est reflété dans le changement de ton des tableaux de Vieira da Silva après la mort de Szenes, avec cette lumière dont L'issue lumineuse est saturée.


Maria-Helena Vieira da Silva painted L'issue lumineuse between 1983 and 1986, and these dates help to explain the incredible sense of light that lies at the centre of this radiant work. For it was in 1985, the year before this work was completed, that Vieira da Silva's husband of almost 55 years, Arpad Szenes, had died. While this painting appears to have been begun before Szenes' death, the sense of luminosity at its heart in the opening within the grid-like accumulation of brushstrokes which lend it such an intense feeling of three-dimensional space is a hallmark of her work from this period.

At the core of L'issue lumineuse is an opening which appears to grant us a glimpse of a world of light beyond, and that light has emanated even on this side, reflecting and illuminating many of the areas of colour that occupy so much of the surface. The portal recalls Vieira da Silva's own declaration that, 'Doors are very important for me. For a long time now I have had the impression that I am standing before a locked door, and that important things that I cannot know or see are happening on the other side. Only death can open that door...' (Vieira da Silva, quoted in G. Rosenthal, Vieira da Silva 1908-1992: The Quest for Unknown Space, Cologne, 1998, p. 23). Here, though, the door appears to be open, allowing a glimpse of the realm of light that lies on the other side of the mosaic-like barrier that occupies so much of the picture surface.

Vieira da Silva's paintings often present the viewer with an almost tangible sense of three-dimensional space, placing us within a fictitious area of possibility and of contemplation. In L'issue lumineuse, that space appears to be formed from an agglomeration of horizontal brushstrokes in various colours which almost resemble towers of piled books. That sense of space is heightened by the luminous portal at the centre, which gives such a potent sense of distance beyond, as though it opens upon infinity. This is made all the more intense by the atmosphere of constraint of the densely-packed forms that fill the canvas. Unlike some of her earlier expansive abstract 'landscapes,' here the viewer is placed into a position of containment, of restraint, by the imposing forms that occupy the painting. Through the use of this device, Vieira da Silva makes the relief of the opening all the more intense.

Vieira da Silva had met Szenes, a fellow artist, shortly after her arrival in Paris in 1928; they married in 1930. Szenes, who was Hungarian, was eleven years older than Vieira da Silva, who had been in her late teens when she arrived with her mother in Paris having left her native Portugal. Szenes was both a painter and a teacher, but soon after he had met Vieira da Silva, he became aware of her immense talent and to some extent sacrificed his own artistic career in order to devote himself to her. Szenes said of her, 'She is vulnerable and melancholy, she needs a degree of moral support. She has never believed enough in her own talent, either in her vocation or in what she is capable of' (Szenes, quoted in ibid., p. 20). Accordingly, he gave her moral support. The pair seemed inseparable, and this was reflected in the shift in tone that featured in Vieira da Silva's paintings after his death, which came to feature the sense of light that saturates so much of L'issue lumineuse.

More from Art Contemporain

View All
View All