Jean (Hans) Arp (1886-1966)
Provenant d’une collection privée parisienne
Jean (Hans) Arp (1886-1966)

Torse-profil

Details
Jean (Hans) Arp (1886-1966)
Torse-profil
marbre blanc
Hauteur: 30 cm.
Exécuté en 1958; cette œuvre est unique

white marble
Height: 11 ¾ in.
Executed in 1958; this work is unique
Provenance
Galerie Pierre, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par la famille du propriétaire actuel, en décembre 1960.
Literature
E. Trier et F. Arp, Jean Arp Sculpture, 1957-1966, Londres, 1968, p. 109, no. 176 (illustré, p. 108).
I. Jianou, Jean Arp, Paris, 1973, p. 76, no. 185 (la version en bronze illustrée, pl. 12).
A. Hartog et K. Fischer, Hans Arp, Sculptures - A Critical Survey, Ostfildern, 2012, p. 139, no. 185 (la version en bronze illustrée).
Further Details
Après avoir exploré les possibilités offertes par l’abstraction dans ses reliefs muraux, Hans Arp revient à une inspiration plus biomorphique à partir de 1930. Se développe alors son intérêt pour le corps humain, et plus particulièrement pour les torses, sur le modèle d’Auguste Rodin. Il établit alors des parallèles entre l’exploration du corps et les formes organiques plus végétales. Dans Torse-profil, ce marbre taillé d’un bloc semble exprimer la même vitalité qu’une cellule qui se déploie sous nos yeux. Les œuvres de cette période reflètent en effet la préoccupation constante de l’artiste pour le processus naturel de croissance. Il réalisera ainsi plusieurs séries sur le même sujet, dont Torse-feuille constitue la métamorphose la plus aboutie du corps humain en plante.
Dans la présente œuvre, on semble en revanche distinguer les épaules, les cuisses ou encore la poitrine. En même temps la simplification des membres entraîne une certaine ambiguïté : on ne sait pas immédiatement de quel côté du corps l’on se situe. Toutefois, l’ondulation quasi lascive qui anime le marbre laisse penser qu’il s’agit d’un buste de femme, suivant ainsi une forme de tradition plus classique selon laquelle le corps féminin incarne le mieux la beauté sensuelle.
Avec Torse-profil, Arp entre dans une nouvelle étape de sa création artistique, où il travaille pour la forme en elle-même et non pour l’interprétation qu’il lui donne, où la finalité se trouve dans le déploiement de cette forme et non plus dans le sens qu’elle peut ou doit porter. « Souvent, je pars (…) d’une ligne dont je n’avais pas tiré le maximum, j’intensifie, je développe: j’obtiens une forme nouvelle... Regardez ce torse par exemple... je ne me suis pas dit: je vais faire un torse. Non, je me lance au hasard en état d’innocence. Ici naissent des formes qui s’ordonnent sans moi. » (Jean Arp cité in J. Clay, ‘La singularité ascension de Jean Arp’ in Réalités, no. 180, 1981).

After 1930, having explored the possibilities offered by abstraction in his mural reliefs, Jean Arp returned to a more biomorphic inspiration. His concern with the human body, and in torsos in particular, then developed with a particular interest in the work of Auguste Rodin. Arp began to establish parallels between the exploration of the body and of more vegetable organic forms. Torse-profil, a marble carved from a single block, seems to express the same vitality as a cell unfolding before our eyes. Arp’s works of the period in fact reflect the artist’s constant preoccupation with the natural process of growth. He thus produced several series on the same subject, including Torse-feuille which is the most successful metamorphosis of the human body into a plant.
In the present work, however, it seems possible to distinguish the shoulders, thighs and even the chest of the model. At the same time, the simplification of the limbs induces a certain ambiguity: we cannot immediately tell on which side of the body we are standing, However, the almost sensual undulation which animates this work suggests it is a bust of a woman, thus following a more classical tradition in which the female body best incarnates sensual beauty.
With Torse-profil, Arp entered a new creative phase where his work concerned the form itself, that is where the goal being pursued lay in the deployment of that form rather than in the meaning it might or should contain. “Often, I start (…) from a line from which I had not derived the maximum possibilities, I intensify, I develop: I obtain a new form. Look at this torso, for example … I didn’t say to myself: I’m going to make a torso. No, I set off at random, in a state of innocence, and the forms were born and arranged themselves without me”. (J. Arp quoted in J. Clay, ‘La singulière ascension de Jean Arp’ in Réalités, no. 180, 1981).

Brought to you by

Valentine LEGRIS
Valentine LEGRIS

Lot Essay

L'œuvre est accompagnée d'un certificat de l'artiste daté du 25 novembre 1960.

More from Paris Avant-Garde

View All
View All