KONRAD KLAPHECK (NÉ EN 1935)
PROPERTY FROM THE ISRAEL MUSEUM, JERUSALEM, SOLD TO BENEFIT THE ACQUISITION FUND
KONRAD KLAPHECK (NÉ EN 1935)

Die Terroristin

Details
KONRAD KLAPHECK (NÉ EN 1935)
Die Terroristin
signé et daté ‘Klapheck 71’ (au dos); titré ‘die Terroristin’ (sur le châssis)
huile sur toile
100 x 90 cm. (39 3/8 x 35 3/8 in.)
Peint en 1971.
Provenance
Collection Vera et Arturo Schwarz, Milan
Don de celle-ci au Israel Museum, Jérusalem, en 1998
Exhibited
Rotterdam, Museum Boymans van Beuningen (septembre-novembre); Bruxelles, Palais des Beaux-Arts (novembre-janvier); Düsseldorf, Städtische Kunsthalle (février-mars), Konrad Klapheck, No. 76, p. 172 (illustré p. 173).
Milan, Palazzo Reale (juin-septembre); Francfort, Schirn Kunsthalle (décembre-janvier); I Surrealisti, 1989-1990 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 547).
Jérusalem, The Israel Museum, Dreaming with Open Eyes, The Vera and Arturo Schwarz Collection of Dada and Surrealist Art in the Israel Museum, décembre 2000-janvier 2001, No. 383 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 174).
Rome, Complesso Monumentale del Vittoriano, Dada e Surrealismo riscoperti, octobre 2009-février 2010 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 423).
Further Details
'DIE TERRORISTIN'; SIGNED AND DATED ON THE REVERSE; TITLED ON THE STRETCHER; OIL ON CANVAS.

Brought to you by

Valentine Legris
Valentine Legris

Lot Essay

« À l’égard des machines, Konrad Klapheck se tient dans la pose - et montre toutes les ressources - du charmeur : sur l’air de
musique qui lui est secrètement dévolu, il a le pouvoir de faire danser le serpent sous tout un lustre d’oiseaux chanteurs. »

“In the face of machines, Konrad Klapheck takes up the position of, and demonstrates all the resources of a charmer: with a secret melody that only he knows, he has the power to make the snake dance beneath a whole chandelier of songbirds”

ANDRÉ BRETON

Né en 1935 à Düsseldorf, Konrad Klapheck a connu une trajectoire à part en tant qu’artiste. Éduqué dès son plus jeune âge à l’art par des parents professeurs à l’Académie des Beaux- Arts de Düsseldorf, Klapheck montre un intérêt particulier pour la peinture française, notamment Matisse, Braque ou Picasso, mais également la littérature moderne avec Kafka ou encore le jazz qui le passionne. En 1954, il se rend à Paris où il rencontre Max Ernst. L’année suivante, il peint pour la toute première fois une machine à écrire dans un plus strict respect du réalisme et à rebours de tout ce qui se fait alors en peinture. Cette rupture est confortée par un nouveau séjour en 1956-1957 à Paris où il découvre l’oeuvre de Marcel Duchamp. Son vocabulaire plastique s’attaque à tous les instruments mécaniques d’une société de consommation populaire en plein essor : machine à coudre, fer à repasser, combiné téléphonique, calculatrice, caisse enregistreuse, machine-outil d’usine. Cependant, s’il aurait pu se rapprocher, par sa vision du monde qui l’entoure, des Nouveaux Réalistes ou du Pop-Art naissant, son travail trouve en réalité des accointances avec le milieu surréaliste, notamment en raison des titres qu’il donne à ses oeuvres et qui anthropomorphisent les machines qu’il dépeint. En effet, en 1961, il fait la connaissance d’André Breton qui lui achète une toile et entreprend d’écrire sur son oeuvre. Cette rencontre aboutira à la préface de sa première exposition personnelle chez Ileana Sonnabend en 1965 que Breton signe : « Démasquée ou non, tant que c’est l’appétit de progrès technique qui même le monde, on ne saurait attendre de la machine qu’elle renonce à son rôle de vamp... À l’égard des machines, Konrad Klapheck se tient dans la pose - et montre toutes les ressources - du charmeur : sur l’air de musique qui lui est secrètement dévolu, il a le pouvoir de faire danser le serpent sous tout un lustre d’oiseaux chanteurs. ».

Dès 1960, Arturo Schwarz le remarque et lui offre sa première exposition à l’étranger dans sa galerie de Milan. Léo Castelli lui rend visite également dès 1962 et lui achète quelques toiles alors qu’il est en train de faire du Pop-Art un mouvement de tout premier ordre aux Etats-Unis. Cette reconnaissance le conforte à poursuivre cette exploration de la ressource visuelle offerte par la machine pour traduire aussi bien la sensualité et la sexualité qui animent ses congénères que la violence et les conflits qui les tiraillent. « Il m’est difficile de m’exprimer sur mes représentations érotiques en écrivant, parce que ce sont mes tableaux qui contiennent tout ce que je pourrais dire sur l’amour. Chez moi, peinture et amour sont en échange permanent. Si je regarde ma femme, je songe aux courbes sensuelles des machines à coudre que je désire dessiner et mes tableaux achevés me donnent des révélations sur l’amour. » explique-t-il.

Peint en 1971, Die Terroristin (La Terroriste) montre parfaitement la préoccupation qui anime Konrad Klapheck de donner corps à l’outil mécanique, ici un rasoir électrique dont les lames circulaires deviennent menaçantes en écho au titre donné par l’artiste. Il traite avec une certaine monumentalité ces mécaniques en supprimant toute notion d’échelle pour mieux les personnifier, leur donner corps, symbole paradoxale d’une femme engagée dans un combat violent sous les traits d’un accessoire contemporain des plus virils et masculins. L’humour et la dérision ne sont jamais loin chez Klapheck.

Born in Düsseldorf in 1935, Konrad Klapheck’s career as an artist was an unusual one. Educated in art from a very young age by his parents, who were both teachers at Düsseldorf’s academy of fine arts, Klapheck displayed a particular interest in French painting, especially Matisse, Braque and Picasso, but also in modern literature like Kafka and jazz, which he was passionate about. In 1954, he visited Paris for the first time and met Max Ernst. The following year, he painted the very first of his typewriters, sticking closely to a realist style which went in the opposite direction to everything that was happening in painting at the time. The artist was encouraged in this direction on his return to Paris in 1956-1957, when he discovered the work of Marcel Duchamp. Klapheck applied his visual vocabulary to all the mechanical instruments of a booming consumer society: a sewing machine, an iron, a telephone handset, a calculator, a cash register, a factory machine tool. However, although his work might have gravitated towards the New Realists and the emerging Pop Art movement through his vision of the world around him, in reality his art had ties with the surrealist world, especially because of the titles that he gave to some of his works, anthropomorphizing the machines that he painted. Indeed, in 1961, he made the acquaintance of André Breton, who bought one of his canvasses and began to write about his work. This meeting would result in Breton writing the preface for Klapheck’s first personal exhibition at the Ileana Sonnabend gallery in 1965, in which he wrote: “Exposed or not, as long as the world is ruled by the appetite for technical progress, we cannot expect the machine to give up its role as the seductress... In the face of machines, Konrad Klapheck takes up the position of, and demonstrates all the resources of a charmer: with a secret melody that only he knows, he has the power to make the snake dance beneath a whole chandelier of songbirds.”

In 1960, Arturo Schwarz noticed the artist and offered him his first exhibition abroad, in his gallery in Milan. Léo Castelli also visited him and bought several of his canvasses in 1962, when he was in the process of elevating the Pop Art movement in the United States. This recognition encouraged the artist to continue his exploration of the visual resources offered by machines and he began to use it to translate the sensuality and sexuality that moved his fellow humans as well as the violence and conflict that tore them apart. “I find it difficult to express my thoughts about my erotic imagery in writing because everything I could ever say about love is in my paintings. For me, painting and love are in constant dialogue. When I look at my wife, I think about the sensual curves of the sewing machines that I want to draw, and my finished paintings give me insights into love”, he explains.

Painted in 1971, Die Terroristin (The Female Terrorist) is a perfect illustration of Konrad Klapheck’s preoccupation with giving mechanical tools body. Here, the circular blades of an electric razor take on a menacing appearance, echoing the title that the artist has given his painting. He treats his mechanical subjects with a certain monumentality, removing any idea of scale in order to better personify them and give them body - and so we have the paradoxical symbol of a woman engaged in violent combat in the guise of one of the most virile and masculine of modern accessories. Humour and mockery are never far away in Klapheck’s work.

More from POST-WAR AND CONTEMPORARY ART Paris, Day Sale

View All
View All