PAIRE DE CACHE-POTS D'EPOQUE REGENCE
PAIRE DE CACHE-POTS D'EPOQUE REGENCE

VERS 1720

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PAIRE DE CACHE-POTS D'EPOQUE REGENCE
VERS 1720
En porcelaine bleu blanc, Chine, dynastie Qing, époque Kangxi (1662-1722), la monture en bronze ciselé et doré, à décor de paysages lacustres dans des réserves alternés de fleurs, les anses en mufles de lion retenant un anneau, la base circulaire godronnée ; un vase restauré
H.: 17 cm. (6 ¾ in.) ; D.: 21 cm. (8 ½ in.)
Provenance
Vente Me Ader, Paris (Palais Galliera), 27 mars 1965, lot 39 bis.
Literature
E. Schlumberger, « Révélation d’un salon voué aux fastes de l’Empire », in Connaissance des Arts, juillet 1965, p. 36.
M. Burckhardt, Mobilier Louis XVI, Paris, n.d. (v. 1976), p. 57.
Further Details
A PAIR OF REGENCE ORMOLU-MOUNTED CHINESE PORCELAIN CACHE-POTS, CIRCA 1720

Lot Essay

Cette magnifique paire de cache-pots en porcelaine de Chine montée en bronze atteste des deux phénomènes qui marquent les arts décoratifs de l’époque Régence : le soin et le raffinement croissant des intérieurs et les échanges commerciaux et culturels intenses entre la France et la Chine.
Tradition multiséculaire dans les arts décoratifs français, la monture de métal précieux mettant en valeur un objet de collection connaît pendant la Régence un succès tout particulier. La transformation de pièces de porcelaine chinoise, à la forme parfois relativement simple, en superbes pièces ornementales, grâce à l’adjonction de bronze doré, compte parmi les plus grandes réussites de l’activité des marchands-merciers parisiens du XVIIIème siècle.
Ces derniers s’approvisionnaient à Nantes et Lorient où étaient organisées les ventes de la Compagnie française des Indes Orientales, qui, créée par Colbert en 1664, détenait le monopole du commerce avec l’Extrême-Orient. Ils s’adressaient ensuite aux bronziers pour réaliser des montures sur mesure et revendaient les pièces au détail à une clientèle fortunée.
Une nouvelle classe aisée de financiers émerge pendant la Régence qui amasse grâce au système de Law notamment une fortune considérable ; et cette période de paix fut également propice au développement du goût pour les arts décoratifs chez les princes de sang. Ceci explique l’explosion du marché alimenté par les marchands-merciers et le succès de ces « chines montés » qui figurent aux inventaires de tous les grands collectionneurs de l’époque. Pierre Crozat, Jean de Julienne, le comte de Toulouse, le duc de Bourbon, le Régent, le futur roi ont tous fait l’acquisition de porcelaines orientales montées de bronze ciselé et doré.
Comme sur le mobilier qui connaît le même sort, la monture de bronze assurait un triple rôle : ornemental, fonctionnel et protecteur. Trois types de monture sont alors courantes : les prises en anses mobiles visibles notamment sur un vase du Getty Museum de (ill. L. Scheurleer, Chinesisches und japanisches Porzellan in europäischen Fassungen, Würzburg, 1990, p.252) celles en sirène utilisées sur la paire de bols couverts conservée au Louvre (inv. OA 11959 – 11960), et celles en mufles de lion retenant un anneau qui est le modèle retenu sur notre paire de cache-pots. L’organisation rigoureuse du décor bleu blanc de la porcelaine chinoise s’adapte parfaitement au décor Régence du bronze qui répond aux mêmes principes de verticalité et de symétrie.

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