PAIRE DE FAUTEUILS EN CABRIOLET D'EPOQUE LOUIS XVI
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PAIRE DE FAUTEUILS EN CABRIOLET D'EPOQUE LOUIS XVI

LA MENUISERIE ATTRIBUEE A DAVID ROENTGEN, LES BRONZES PAR FRANCOIS REMOND, LIVRES PAR JOHHANN GOTTIEB FROST, VERS 1785

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PAIRE DE FAUTEUILS EN CABRIOLET D'EPOQUE LOUIS XVI
LA MENUISERIE ATTRIBUEE A DAVID ROENTGEN, LES BRONZES PAR FRANCOIS REMOND, LIVRES PAR JOHHANN GOTTIEB FROST, VERS 1785

En acajou et placage d'acajou des Caraïbes, ornementation de bronze ciselé et doré et moulures en laiton, à décor de perlés et lames brettées, le dossier ajouré à motif de caducée sommé de part et d'autre d'une graine éclatée, les accotoirs terminés en enroulement, l'assise transformée en châssis au XIXe siècle, la ceinture parcourue de réserves rectangulaires, les pieds fuselés et cannelés, carreau couvert de cuir vert olive ; petites restaurations et petits manques
H.: 91 cm. (36 in.) ; L.: 60,5 cm. (23 ¾ in.)
Provenance
Charles de Beistegui, château de Groussay.
Literature
Bibliographie comparative :
J.-M., Greber, Abraham und David Roentgen, Möbel für Europa, Starnberg, 1980, p. 255.
D. Fabian, Roentgel Mödel aus Neuwied, Bad Neustadt,1986, p. 259, fig. 618.
D. Ledoux-Lebard, Le Mobilier Français du XIXe siècle, Paris, 1989, p. 160.
D. Fabian, Abraham und David Roentgen, Munich, 1992, p. 45, fig. 91.
G. Janneau, Les Sièges, Paris, 1993, p. 250, n° 253.
C. Baulez, "David Roentgen et François Rémond, une collaboration majeure dans l'histoire du mobilier européen", in L'Estampille - L'Objet d'Art, septembre 1996, n°305, p. 111.
Cat., Steinitz, 2004, pp. 260-263.
Cat. exp., W. Koeppe et al, Extravagant inventions : the princely furniture of the Roentgens, The Metropolitan Museum of Art, Oct. 2012 – Janv. 2013, p. 170.
Cat. exp., 18e Aux Sources du Design, chefs d'œuvres du mobilier, 1650-1790, Versailles, 2014, p. 261, n°84.
Special Notice
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Further Details
A PAIR OF LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED MAHOGANY ARMCHAIRS ATTRIBUTED TO DAVID ROENTGEN, THE MOUNTS BY FRANCOIS REMOND, SUPPLIED BY JOHANN GOTTIEB FROST, CIRCA 1785

Lot Essay

Cette paire de très élégants sièges fait partie d’une suite en acajou imaginée par David Roentgen (1743-1807) et livrée vers 1785 par l’ébéniste Jean-Gottlieb Frost (1746-1814) se caractérisant par son motif de caducée et son décor de bronze doré.

Fils d’Abraham Roentgen (1711-1793), David fut l’un des plus grands ébénistes allemands de son temps. Il rejoint l’atelier paternel en 1757 et en reprend officiellement son contrôle en 1772. Possédant un sens inné des affaires, il développe au fil des années une production tant pour le marché local allemand que tournée vers l’étranger. Deux ans plus tard il fait son premier voyage à Paris où il s’inspire et se familiarise avec le tout nouveau goût néoclassique de la capitale dont il sera bientôt l’un des plus grands représentants en Europe. Il y rencontre notamment celui qui deviendra l’un de ses plus grands mécènes Charles de Lorraine, oncle de Marie-Antoinette mais aussi gouverneur des Pays-Bas, rencontre qui lui permet d’accéder en 1785 au prestigieux titre dEbéniste mécanicien du Roi et de la Reine de France.

Fort de sa réputation Roentgen investit à Paris rue de Grenelle dès 1781. Jusqu’ici son commerce était entre les mains du marchand miroitier Brébant. A partir de cette date la boutique et notamment la vente et la promotion de ses meubles seront confiées à Johann Gottlieb Frost (1746-1814). Egalement d’origine allemande, il aurait été l’élève de Roentgen et se prétendait même être son successeur comme en témoigne une de ses publications du Journal Général de France du 25 décembre 1785 où il est écrit « Le sieur Frost, successeur du sieur David Roentgen, ébéniste-méchanicien du Roi et de la Reine, tient à présent rue Croix des-Petits-Champs, le grand magasin d’ébénisterie que ce dernier avait ci-devant rue de Grenelle Saint-Honoré, et continue de vendre des meubles très recherchés par leur forme et leur poli » (Journal Général de France, 25 décembre 1785, p. 3453).
Outre l’estampille de Frost trouvée sur un des sièges de cette série, l’attribution peut être confirmée par les livres de comptes du bronzier François Rémond (1747-1812). Ceux-ci listent à Paris de 1782 de nombreuses livraisons à Frost, avec des comptes et paiements distincts de ceux de Roentgen. Plusieurs mentions concernent des garnitures de sièges en bronze doré, notamment des « boutons à graine ». On relève ainsi :

Le 3 août 1785. Frost doit pour dorure de la garniture dun fauteuil, 24L.
Pour deux boutons à graines, fonte, ciselure et dorure, 7L.
Le 24 août 1785 [] pour ciselure dun bouton à graine pour modèle, 3L10.
Pour dorure dor moulu de la garniture dun fauteuil, 24L.
Pour ciselure de deux boutons pour fauteuil à 2L pièce, 4L.
Le 24 octobre 1785. Frost doit pour dorure dor moulu des garnitures de six chaises, 144L.

Signalons que dans les comptes de Rémond, les seules mentions de sièges garnis en bronze doré concernent Frost. Toutefois, l’idée de sièges en acajou et bronze doré était certainement une invention de Roentgen dont on sait qu’il en réalisa pour sa clientèle étrangère, rendant les attributions parfois difficiles. Dans son annonce commerciale de 1781, Roentgen mentionnait des « bureaux de différentes formes » avec « des fauteuils de cabinet » assortis. Les documents anciens relatifs aux sièges de ce type réalisés par Roentgen indiquent qu’il s’agissait des sièges tournants emportés par Roentgen lors de son voyage de 1786 à Saint-Pétersbourg afin d’être présentés à Catherine II :
N°32. Deux petits fauteuils tournants, garnis en or mat très riche, chaque, 90 roubles.
N°25. Huit fauteuils tournants, ronds, chaque, 36 roubles.

A ce jour, la suite à laquelle appartient notre lot se trouve dispersée entre plusieurs collections.
Une paire de fauteuils et quatre chaises se trouvent dans une collection privée en Auvergne. L’un de ces sièges également estampillés de Frost, figurait à l’exposition 18e Aux Sources du Design à Versailles (ill. cat. expo. 18e Aux Sources du Design, chefs d’œuvres du mobilier, 1650-1790, Versailles, octobre 2014, p. 261, n°84). Mentionnons également le siège illustré par C. Baulez comme provenant du marquis de Vibraye (« David Roentgen et François Rémond, une collaboration majeure dans l’histoire du mobilier », in Lobjet dArt, septembre 1996, p. 11 fig. 17), ainsi qu'une paire de fauteuils de la collection Neuze, Brême.
Une partie de cette suite fut également dispersée sur le marché au cours de ces dernières années : un fauteuil est passé en vente chez Christie’s, Londres, le 20 juin 2015, lot 89 ; un fauteuil ainsi qu’une chaise ont été vendus, Sotheby’s, New York, le 28 avril 2010 lot 313.

On a souvent évoqué pour ces sièges une possible provenance, celle d’Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794). Mais le mobilier du célèbre chimiste était des plus simples ; les inventaires mentionnent des sièges en bois peint et velours, des commodes de noyer ou en « bois de placage », des armoires de sapin et des tables de bois noirci. Le laboratoire et les instruments scientifiques du savant occupaient nettement plus de place que l’ameublement. A défaut de collection d’objets d’art, il avait réuni des collections minéralogiques et de coquillages. Les seuls meubles cossus étaient deux beaux secrétaires à cylindre ornés de bronze doré et une suite de bibliothèques d’acajou à mi-hauteur. A ces meubles d’acajou répondaient six fauteuils dans le même bois, à siège carré et dossier rond (mais non ajouré).

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