Provenant d'une importante collection particulière
Giorgio Morandi (1890-1964)
Fiori
Details
Giorgio Morandi (1890-1964)
Fiori
signé 'Morandi' (en bas à gauche)
huile sur toile
20 x 18 cm.
Peint en 1949
signed 'Morandi' (lower left)
oil on canvas
8 x 7 1/8 in.
Painted in 1949
Fiori
signé 'Morandi' (en bas à gauche)
huile sur toile
20 x 18 cm.
Peint en 1949
signed 'Morandi' (lower left)
oil on canvas
8 x 7 1/8 in.
Painted in 1949
Provenance
Collection particulière, Bologne (avant 1994).
Galleria Tega, Milan.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.
Galleria Tega, Milan.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.
Literature
L. Vitali, Morandi, Dipinti, Catalogo generale, 1948/1964, Milan, 1994, vol. II, no. 656 (illustré).
Exhibited
Arezzo, Museo Civico d'Arte Moderna e Contemporanea, Da Picasso a Botero: capolavori dell'Arte del Novecento da una collezione privata, mars-juin 2004, p. 375 (illustré en couleurs, p. 234).
Further Details
Si les fleurs ont été choisies par les artistes comme un sujet de prédilection depuis fort longtemps pour la beauté des couleurs associées à ce thème, elles leur permettent également de formuler des mises en garde moralistes quant à la nature de la vanité et le caractère inéluctable de la mort.
Comme en témoigne la présente œuvre, les peintures de fleurs de Morandi peuvent être considérées comme la synthèse de ses inspirations qu'il puise à la fois dans sa compréhension de l’impasto chromatique des peintures florales de Renoir mais également de son interprétation personnelle de la «réduction du sujet à son minimum» (cité in R. Longhi, Morandi al “Fiore”, cat. exp., Florence, 1945, p. 10) en vue d’extraire le superflu et de permettre l’émergence de l’essence des choses.
Dans cette œuvre subtile et poétique peinte en 1949, Morandi utilise une palette délibérément limitée d’ocres, de blancs, de bleus et de roses pâle, dans laquelle les fleurs prennent la forme d’un peloton compact posé sur un vase blanc à rayures bleues éclairé par une lumière assez diffuse. La représentation frontale du sujet ainsi que la spontanéité des coups de pinceau confèrent un mouvement paisible aux pétales, qui semblent avoir été caressées par une secrète brise provenant de l’arrière-plan. Fiori témoigne parfaitement de l’atmosphère de calme poudroyant et de l’intemporalité qui caractérise les tableaux de Morandi desquels émane une sensation incroyable de tranquillité invitant à la contemplation et au mystère.
Avec Fiori, la notion de memento mori devient existentielle et forme un écho au climat difficile qui règne dans l’Europe d’après-guerre. Après la Seconde Guerre Mondiale, Morandi préfère en effet utiliser des fleurs séchées ou artificielles réalisées avec talent au XVIIIe siècle à Bologne. Il décide en effet de ne plus peindre de fleurs fraîches, précisément en raison de leur nature éphémère et de leur vulnérabilité face aux ravages du temps. Recherchant à cette époque un modèle immuable, l’artiste ne réalise par ailleurs plus de portraits et ne représente plus de personnages après 1927-28.
Flowers have long been chosen as a preferred subject by artists wishing both to capture the colouristic beauty of the theme and to create moralistic warnings about the nature of vanity and the inevitability of death.
As the present work testifies, Morandi’s flower paintings can be seen as the outcome of the artist’s reflection on multiple interests ranging from his understanding of the chromatic impasto in Renoir’s flower paintings to his personal assimilation of the “reduction of the subject to the minimum” (quoted in R. Longhi, Morandi al “Fiore”, exh. cat., Florence, 1945, p. 10) in order to abstract the superfluous and to allow the emergence of the essence of things.
In this subtle, poetic work painted in 1949, Morandi has used a deliberately restrained palette of ochre, white, blue and pale pink in which flowers appear as a tight ball above the white and blue striped vase illuminated by a fairly diffused light. The view is frontal and the brushstrokes move the petals as if there were caressed by a secret breeze wafting from the background. This picture perfectly conveys the atmosphere of dusty stillness and timelessness that characterises Morandi's paintings as well as incredible sense of tranquillity to create an object of contemplation and of mystery.
In Fiori, the notion of the memento mori takes on an existential tone, more suited to the atmosphere of post-war Europe in which it was painted. Although Morandi preferred to use dried or silk flowers - made with great skill in 18th-century Bologna - after the war, he no longer painted fresh ones precisely because of their transient nature, swiftly subject to the ravages of time. As he was at this time looking for a model that never changes, the artist made therefore no further portraits nor did he depict figures after 1927-28.
Comme en témoigne la présente œuvre, les peintures de fleurs de Morandi peuvent être considérées comme la synthèse de ses inspirations qu'il puise à la fois dans sa compréhension de l’impasto chromatique des peintures florales de Renoir mais également de son interprétation personnelle de la «réduction du sujet à son minimum» (cité in R. Longhi, Morandi al “Fiore”, cat. exp., Florence, 1945, p. 10) en vue d’extraire le superflu et de permettre l’émergence de l’essence des choses.
Dans cette œuvre subtile et poétique peinte en 1949, Morandi utilise une palette délibérément limitée d’ocres, de blancs, de bleus et de roses pâle, dans laquelle les fleurs prennent la forme d’un peloton compact posé sur un vase blanc à rayures bleues éclairé par une lumière assez diffuse. La représentation frontale du sujet ainsi que la spontanéité des coups de pinceau confèrent un mouvement paisible aux pétales, qui semblent avoir été caressées par une secrète brise provenant de l’arrière-plan. Fiori témoigne parfaitement de l’atmosphère de calme poudroyant et de l’intemporalité qui caractérise les tableaux de Morandi desquels émane une sensation incroyable de tranquillité invitant à la contemplation et au mystère.
Avec Fiori, la notion de memento mori devient existentielle et forme un écho au climat difficile qui règne dans l’Europe d’après-guerre. Après la Seconde Guerre Mondiale, Morandi préfère en effet utiliser des fleurs séchées ou artificielles réalisées avec talent au XVIIIe siècle à Bologne. Il décide en effet de ne plus peindre de fleurs fraîches, précisément en raison de leur nature éphémère et de leur vulnérabilité face aux ravages du temps. Recherchant à cette époque un modèle immuable, l’artiste ne réalise par ailleurs plus de portraits et ne représente plus de personnages après 1927-28.
Flowers have long been chosen as a preferred subject by artists wishing both to capture the colouristic beauty of the theme and to create moralistic warnings about the nature of vanity and the inevitability of death.
As the present work testifies, Morandi’s flower paintings can be seen as the outcome of the artist’s reflection on multiple interests ranging from his understanding of the chromatic impasto in Renoir’s flower paintings to his personal assimilation of the “reduction of the subject to the minimum” (quoted in R. Longhi, Morandi al “Fiore”, exh. cat., Florence, 1945, p. 10) in order to abstract the superfluous and to allow the emergence of the essence of things.
In this subtle, poetic work painted in 1949, Morandi has used a deliberately restrained palette of ochre, white, blue and pale pink in which flowers appear as a tight ball above the white and blue striped vase illuminated by a fairly diffused light. The view is frontal and the brushstrokes move the petals as if there were caressed by a secret breeze wafting from the background. This picture perfectly conveys the atmosphere of dusty stillness and timelessness that characterises Morandi's paintings as well as incredible sense of tranquillity to create an object of contemplation and of mystery.
In Fiori, the notion of the memento mori takes on an existential tone, more suited to the atmosphere of post-war Europe in which it was painted. Although Morandi preferred to use dried or silk flowers - made with great skill in 18th-century Bologna - after the war, he no longer painted fresh ones precisely because of their transient nature, swiftly subject to the ravages of time. As he was at this time looking for a model that never changes, the artist made therefore no further portraits nor did he depict figures after 1927-28.
Brought to you by
Anika Guntrum