Further Details
« J’ai toujours été passionné par le mariage de l’ordre et du désordre, que ce soit l’un qui produise ou perturbe l’autre ou l’autre qui produise ou perturbe l’un. »
"I've always been fascinated by the union between order and disorder, whether the one produces and disturbs the other or the other produces and disturbs the one."
François Morellet
« Si en une phrase je devais résumer ‘l’esprit’ dans lequel j’ai réalisé mes œuvres […], je pourrais dire que j’ai toujours cherché à réduire au minimum mes décisions subjectives et mon intervention artisanale pour laisser agir librement mes systèmes simples, évidents, et de préférence absurde ».
"If I had to sum up the 'mindset' behind my works [...] I'd say I've always tried to keep my subjective decisions and craftsman's hand to a minimum to give free rein to my simple, self-evident and preferably absurd systems."
François Morellet
En 1952, François Morellet découvre l’Alhambra de Grenade et y subit un choc esthétique qui exercera une influence déterminante sur son travail. Impressionné par ce qu’il considère comme « l’art le plus intelligent, le plus précis, le plus raffiné, le plus systématique qui ait jamais existé », il commence à développer quelques années plus tard son système de trames, réseau de lignes droites ou courbes qui se croisent ou s’enchevêtrent sur toile, et dont 2 simples trames 0° 10° offre un exemple emblématique. Les outils qu’emploie l’artiste – le compas, la règle, l’équerre, la plume-réservoir, la roulette, le rouleau ou le pistolet – sont davantage ceux de l’industriel (sa formation d’origine et l’occupation qu’il conservera tout au long de sa carrière) du peintre dans son acception classique. Le hasard tient ici un rôle fondamental, Morellet souhaitant retirer à l’œuvre sa dimension subjective. L’idée même de composition est mise à mal dans les œuvres de l’artiste, leurs surfaces étant occupées par la géométrie des formes ou des traits de façon homogène, annihilant de ce fait toute idée de centre ou de marges, d’arrière ou de premier plans. Le motif, autonome, se décline dès lors à l’infini et semble prêt à se prolonger au-delà des limites de la toile.
In 1952 François Morellet visited the Alhambra in Grenada (Spain) where he underwent an aesthetic shock that left a lasting impression on his work. Moved by what he called "the most intelligent, most precise, most sophisticated, most systemic work of art there has ever been", he began some years later to develop his meshwork system of criss-crossing, tangled straight or curved lines set on canvas, of which 2 simples trames 0° 10° is a typical example. His tools – compasses, ruler, set square, fountain pen & inkpot, cutting wheel, roller and spray gun – were rather those of the maker (inspired perhaps by his dual occupation at the family-owned toymaking firm) than of the painter in its classical sense. Morellet wanted chance to play a fundamental role in his work, thus stripping it of its subjective dimension. The very idea of composition is given short shrift with surfaces occupied by homogeneous geometric forms or lines that obliterate centre and margins, foreground and background alike. The pattern emerges on its own, unfathomable and seemingly on the verge of breaking out of the canvas.