Georges Braque (1882-1963)
In addition to the regular Buyer’s premium, a comm… Read more Provenant de la collection du Israel Museum, Jérusalem, vente au profit de leur fonds d'acquisitionSélection de la collection Charlotte Bergman
Georges Braque (1882-1963)

La Falaise d'Étretat

Details
Georges Braque (1882-1963)
La Falaise d'Étretat
signé et daté 'G Braque -1930-' (en bas à droite)
huile sur toile
43 x 73 cm.
Peint en 1930

signed and dated 'G Braque -1930-' (lower right)
oil on canvas
17 x 28 ¾ in.
Painted in 1930
Provenance
Louis et Charlotte Bergman, New York et Jérusalem (avant 1964).
Don de ceux-ci au propriétaire actuel en 1970.
Literature
M. Gieure, Georges Braque, Paris, 1956, p. 117 (illustré, pl. 72).
Maeght, éd., Catalogue de l'œuvre de Georges Braque, Peintures, 1928-1935, Paris, 1962, p. 58 (illustré).
Exhibited
New York, Paul Rosenberg & Co., Georges Braque, An American Tribute, avril-mai 1964, no. 40 (illustré).
San Diego, La Jolla Museum of Art, Louis and Charlotte Bergman Collection, juillet-septembre 1967, no. 36 (illustré).
Special Notice
In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

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Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller

Lot Essay

Peint en 1930, La Falaise d'Étretat mêle parfaitement la tradition française du paysage et la prédisposition unique de Braque pour la composition moderniste. Ici, l'artiste agence les éléments du bord de mer avec son habileté toute particulière, donnant à voir sa remarquable faculté à faire interagir les formes, les couleurs et les plans. La scène figure deux petites embarcations en bois campées sur une plage, surplombées par les fameuses falaises d’Étretat qui dominent l’ensemble. Le ciel gris insuffle une atmosphère énigmatique et ténébreuse, intensifiée par le défaut de présence humaine. Déferlant jusqu’au premier plan, la mer est composée de nuances brunes et vertes: le genre d’incongruité emblématique de l’œuvre de l’artiste. Braque possède par ailleurs une grande capacité à simuler les textures dans sa peinture; si les imitations de marbre et de bois constellent ses natures mortes, ici, dans le contexte d'un paysage, c'est la consistance massive de la roche calcaire et de ce rivage accidenté, rocailleux, qui prennent corps. Une maîtrise des matières et de leurs variations rendue plus évidente encore par les surfaces planes et lisses du ciel, de la mer et des bateaux.
Pour la première fois depuis 1905, Braque estive sur la côte normande en 1929, terre de son enfance et de sa jeunesse. Ayant quitté sa maison provençale de Sorgues en 1926, il a passé les deux étés précédents à papillonner d’une ville du Midi à l’autre, dont La Ciotat - où il avait notamment signé certaines de ses toiles fauves les plus remarquables, en 1907. Son retour en Normandie s'avère d'autant plus prometteur qu'il annonce un regain d'intérêt pour le paysage (exercice auquel Braque ne s’est guère prêté depuis son séjour à Céret en 1911) et une réceptivité nouvelle à la lumière et aux couleurs de la campagne, bannies de sa peinture depuis ses premiers élans cubistes.
«L'éclat moite et argenté du littoral normand, ses falaises, ses plages interminables et ses horizons dégagés, si chers à Boudin ou à Monet, se mettent désormais à exercer leur charme sur Braque - avec, sans doute, une pointe de nostalgie. En 1931, il s'installe à Varengeville, près de Dieppe, dans une demeure dessinée et bâtie spécialement pour lui, dans le plus pur style normand. C’est là que Braque passe l’essentiel de ses dernières années. Or c’est dès 1929, lorsqu’il remet les pieds à Dieppe pour la première fois, qu’il initie ce qui deviendra une série épisodique de petites scènes de plage, auxquelles il travaille sporadiquement tout au long des dernières décennies de sa vie» (E. Mullins, The Art of Georges Braque, Londres, 1968, p. 121).

Painted in 1930, La Falaise d'Étretat brilliantly combines Braque’s incomparable feeling for modernist composition with the French landscape painting tradition. Here, he arranges the elements of a seaside landscape with characteristic deftness, displaying his remarkable sense of how plane, form and color interact. The scene depicts two small wooden boats drawn up on a beach, with the famous cliffs of Etretat overwhelming the composition. The gray sky instills a feeling of nocturnal mystery, heightened by the lack of human presence. The sea, stretching to the front of the picture plane, is brown and green: an incongruous element typical of his works. Braque possessed a great ability to simulate material surfaces in paint; marble and wood in the case of his still lifes, and here, in the context of landscape, he conveys the texture and mass of the chalky cliffs and weathered, gravelly shore. His masterly variation of texture is evident in the contrast offered by the smooth, flat planes of the sea, sky and boats.
"For the first time since 1905 Braque spent part of the summer of 1929 on the Normandy coast where he had been brought up and had lived as a young man. Braque had given up his Provençal house at Sorgues after 1926, and had spent the next two summers at various places in the south including La Ciotat, where he had painted some of his finest Fauve pictures back in 1907. His return to Normandy was propitious, for it signalled a renewal of interest in landscape (he had not tackled a landscape since Céret in 1911), and a new receptivity to the light and colour of the countryside, banished from his paintings since the early Cubist days.
The moist silvery light of the Normandy coast, its cliffs, broad beaches and clear horizons which had meant so much to Boudin and Monet, now began to exert their appeal on Braque—tinged doubtless with a certain nostalgia. In 1931 he moved into a house specially designed and built for him in traditional Norman style at Varengeville, near Dieppe, and it was here that Braque spent much of the remainder of his life. But already on his first return visit to Dieppe in 1929 he had begun what was to become an infrequent series of small beach scenes spread over the remaining decades of his life" (E. Mullins, The Art of Georges Braque, London, 1968, p. 121).

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