Sainte-Adresse, la plage
Details
Raoul Dufy (1877-1953)
Sainte-Adresse, la plage
signé 'Raoul Dufy' (en bas à droite)
huile sur toile
46.2 x 55 cm.
Peint en 1909
signed 'Raoul Dufy' (lower right)
oil on canvas
18 1/8 x 21 5/8 in.
Painted in 1909
Sainte-Adresse, la plage
signé 'Raoul Dufy' (en bas à droite)
huile sur toile
46.2 x 55 cm.
Peint en 1909
signed 'Raoul Dufy' (lower right)
oil on canvas
18 1/8 x 21 5/8 in.
Painted in 1909
Provenance
Robert Lebel, Paris (avant 1977).
Collection particulière, France; vente, Mes Calmels, Cohen et Desbenoit, Paris, 22 juin 2005, lot 45.
Collection particilière, Allemagne (acquis au cours de cette vente); vente, Sotheby's, Londres, 4 février 2010, lot 139.
Vente, De Vusyt, Lokeren, 27 octobre 2012, lot 114.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Collection particulière, France; vente, Mes Calmels, Cohen et Desbenoit, Paris, 22 juin 2005, lot 45.
Collection particilière, Allemagne (acquis au cours de cette vente); vente, Sotheby's, Londres, 4 février 2010, lot 139.
Vente, De Vusyt, Lokeren, 27 octobre 2012, lot 114.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Literature
M. Laffaille, Raoul Dufy, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Genève, 1977, vol. IV, p. 316, no. 1813 (illustré).
Exhibited
Paris, Galerie des Beaux-Arts, Raoul Dufy, été 1962, no. 16.
Lodève, Musée de Lodève, Bonnard, Renoir, Vuillard... Chefs-d'œuvre de la collection Arkas, décembre 2013-mars 2014, p. 144, no. 47 (illustré en couleurs, p. 145).
Lodève, Musée de Lodève, Bonnard, Renoir, Vuillard... Chefs-d'œuvre de la collection Arkas, décembre 2013-mars 2014, p. 144, no. 47 (illustré en couleurs, p. 145).
Special Notice
In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further Details
« Je peignais sur la plage de Sainte-Adresse. Jusqu’alors j’avais fait des plages à la manière des impressionnistes et j’en étais arrivé à un point de saturation, comprenant que, dans cette façon de me calquer sur la nature, celle-ci me menait à l’infini, jusque dans ses méandres et ses détails les plus menus, les plus fugaces. Moi je restais en dehors du tableau. Un jour, n’y tenant plus, je sortis avec ma boîte de couleurs et une simple feuille de papier. Arrivé devant un motif quelconque de plage, je m’installai, et me mis à regarder mes tubes de couleurs, mes pinceaux. Comment, avec cela, parvenir à rendre non pas ce que je vois, mais ce qui est, ce qui existe pour moi, ma réalité ? À partir de ce jour-là, il me fut impossible de revenir à mes luttes stériles avec les éléments qui s’offraient à ma vue. Ces éléments, il n’était plus question de les représenter sous leur forme extérieure. »
R. Dufy, cité in D. Perez-Tibi, Dufy, Londres, 1989, p. 22-23.
Peint en 1909, Sainte-Adresse, la plage est une représentation éclatante du front de mer de la station balnéaire normande. Dufy exécute dès 1901-1902 plusieurs vues de la plage de Sainte-Adresse à la manière d'Eugène Boudin. C'est en 1904 qu'il découvre pour la première fois la technique divisionniste de Paul Signac, à l'occasion d'une exposition majeure à la galerie Druet, à Paris. Mais il faut attendre le séminal Salon d'Automne de 1905, lors duquel il est amené à contempler les contributions de Matisse, de Derain et de Vlaminck, pour que son art amorce un tournant radical. L'été suivant, Dufy sillonne la côte normande aux côtés d'Albert Marquet ; les deux artistes y explorent, chacun à sa manière, les possibilités expressives de la forme et de la couleur que leur évoque le spectacle des bords de mer animés du Havre et de Sainte-Adresse. Un voyage particulièrement prolifique au cours duquel Dufy assoit non seulement sa place parmi les Fauves, mais confirme aussi l'importance de Sainte-Adresse dans son œuvre. Avec son littoral aux contours accidentés, rendu avec une énergie pareille à celle de la mer agitée, la présente toile constitue un exemple remarquable du coup de pinceau frénétique et de la palette saisissante que l'artiste privilégie durant cette période. Son rapprochement avec Georges Braque vers la fin des années 1900 amène par ailleurs Dufy à incorporer des éléments proto-cubistes dans son propre travail, comme en témoigne la présente œuvre, dont l'agencement condensé des maisons, de la plage et de la mer ne sont pas sans rappeler la structure des compositions cubistes mettant à mal la perspective conventionnelle.
"I was painting on the beach of Sainte-Adresse. I had previously painted beaches in the manner of the Impressionists, and had reached saturation point, realizing that this method of copying nature was leading me off into infinity, with its twists and turns and its most subtle and fleeting details. I myself was standing outside the picture. Having arrived at some beach subject or other I would sit down and start looking at my tubes of paint and my brushes. How, using these things, could I succeed in conveying not what I see, but that which is, that which exists for me, my reality? […] From that day onwards, I was unable to return to my barren struggles with the elements that were visible to my gaze. It was no longer possible to show them in their external form".
R. Dufy, cité in D. Perez-Tibi, Dufy, Londres, 1989, p. 22-23.
Painted in 1909, Sainte-Adresse, la plage is a wonderfully vibrant image of the sea-front of Sainte-Adresse. In 1901-02, Dufy executed several views of the beach at Sainte-Adresse in the manner of Eugène Boudin, and in 1904 he first became familiar with the divisionist technique of Paul Signac, during a major exhibition at the Galerie Druet in Paris. It was not until Dufy visited the seminal 1905 Salon d'Automne, and saw Matisse, Derain and de Vlaminck’s contributions, that his own art changed dramatically. The following year during the summer, Dufy travelled in the company of Albert Marquet along the Normandy coast, each artist exploring in his own way the expressive potential of colour and form evoked by the scenes they encountered in the popular resorts of Le Havre and Sainte-Adresse. This highly productive trip confirmed Dufy’s place amongst the Fauves, and the artistic significance of Sainte-Adresse within his œuvre. The present work is a remarkable example of the frenetic brushwork and striking palette that Dufy employed at the time, with the rugged forms of the coastline executed with similar energy as the choppy sea. Dufy’s contact with Georges Braque towards the end of the decade led him to incorporate certain proto-cubist elements into his own work, as exemplified by the present work with its concentrated arrangement of houses, beach and sea which emphasises the structural content rather than conventional perspective.
R. Dufy, cité in D. Perez-Tibi, Dufy, Londres, 1989, p. 22-23.
Peint en 1909, Sainte-Adresse, la plage est une représentation éclatante du front de mer de la station balnéaire normande. Dufy exécute dès 1901-1902 plusieurs vues de la plage de Sainte-Adresse à la manière d'Eugène Boudin. C'est en 1904 qu'il découvre pour la première fois la technique divisionniste de Paul Signac, à l'occasion d'une exposition majeure à la galerie Druet, à Paris. Mais il faut attendre le séminal Salon d'Automne de 1905, lors duquel il est amené à contempler les contributions de Matisse, de Derain et de Vlaminck, pour que son art amorce un tournant radical. L'été suivant, Dufy sillonne la côte normande aux côtés d'Albert Marquet ; les deux artistes y explorent, chacun à sa manière, les possibilités expressives de la forme et de la couleur que leur évoque le spectacle des bords de mer animés du Havre et de Sainte-Adresse. Un voyage particulièrement prolifique au cours duquel Dufy assoit non seulement sa place parmi les Fauves, mais confirme aussi l'importance de Sainte-Adresse dans son œuvre. Avec son littoral aux contours accidentés, rendu avec une énergie pareille à celle de la mer agitée, la présente toile constitue un exemple remarquable du coup de pinceau frénétique et de la palette saisissante que l'artiste privilégie durant cette période. Son rapprochement avec Georges Braque vers la fin des années 1900 amène par ailleurs Dufy à incorporer des éléments proto-cubistes dans son propre travail, comme en témoigne la présente œuvre, dont l'agencement condensé des maisons, de la plage et de la mer ne sont pas sans rappeler la structure des compositions cubistes mettant à mal la perspective conventionnelle.
"I was painting on the beach of Sainte-Adresse. I had previously painted beaches in the manner of the Impressionists, and had reached saturation point, realizing that this method of copying nature was leading me off into infinity, with its twists and turns and its most subtle and fleeting details. I myself was standing outside the picture. Having arrived at some beach subject or other I would sit down and start looking at my tubes of paint and my brushes. How, using these things, could I succeed in conveying not what I see, but that which is, that which exists for me, my reality? […] From that day onwards, I was unable to return to my barren struggles with the elements that were visible to my gaze. It was no longer possible to show them in their external form".
R. Dufy, cité in D. Perez-Tibi, Dufy, Londres, 1989, p. 22-23.
Painted in 1909, Sainte-Adresse, la plage is a wonderfully vibrant image of the sea-front of Sainte-Adresse. In 1901-02, Dufy executed several views of the beach at Sainte-Adresse in the manner of Eugène Boudin, and in 1904 he first became familiar with the divisionist technique of Paul Signac, during a major exhibition at the Galerie Druet in Paris. It was not until Dufy visited the seminal 1905 Salon d'Automne, and saw Matisse, Derain and de Vlaminck’s contributions, that his own art changed dramatically. The following year during the summer, Dufy travelled in the company of Albert Marquet along the Normandy coast, each artist exploring in his own way the expressive potential of colour and form evoked by the scenes they encountered in the popular resorts of Le Havre and Sainte-Adresse. This highly productive trip confirmed Dufy’s place amongst the Fauves, and the artistic significance of Sainte-Adresse within his œuvre. The present work is a remarkable example of the frenetic brushwork and striking palette that Dufy employed at the time, with the rugged forms of the coastline executed with similar energy as the choppy sea. Dufy’s contact with Georges Braque towards the end of the decade led him to incorporate certain proto-cubist elements into his own work, as exemplified by the present work with its concentrated arrangement of houses, beach and sea which emphasises the structural content rather than conventional perspective.
Brought to you by
Valérie Didier