Yayoi Kusama (née en 1929)
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Yayoi Kusama (née en 1929)

Infinity-Nets [AOTWX]

Details
Yayoi Kusama (née en 1929)
Infinity-Nets [AOTWX]
signé, titré et daté 'Yayoi Kusama 2008 ''INFINITY-NETS. AOTWX''' (au dos)
acrylique sur toile
194 x 259 cm.
Peint en 2008.

signed, titled and dated 'Yayoi Kusama 2008 ''INFINITY-NETS. AOTWX''' (on the reverse)
acrylic on canvas
76 3⁄8 x 102 in.
Painted in 2008.
Provenance
Ota Fina Art, Tokyo
Victoria Miro Gallery, Londres
Acquis auprès de celle-ci en 2009
Exhibited
Vienne, Winter Palace & 21er Haus des Belvedere, Love Story, Anne & Wolfgang Titze Collection, juin-octobre 2014 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 166).
Further Details
Cette œuvre est enregistrée dans les archives de Yayoi Kusama Studio et est accompagnée d'une carte d'enregistrement dans les archives du Studio de Yayoi Kusama, sous le No. 04408.

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Paul Nyzam
Paul Nyzam Head of Department

Lot Essay

Infinity-Nets (AOTWX) (2008) est un exemple à grande échelle des « Infinity Nets » de Yayoi Kusama. De délicats réseaux, aussi fins que de la dentelle, à empâtements blancs, sont comme tissés sur un fond plus sombre. Le pigment est appliqué en d’innombrables petites touches successives. Sans suivre de système rigide, les réseaux se diffusent en spirale sur la toile, à partir de différents centres nodaux. La surface organique semble tour à tour pulser, se gonfler et vibrer. Pour créer ces œuvres, Kusama peint de manière obsessionnelle, parfois pendant de nombreuses heures, dans un processus de transe méditative. « En effaçant son moi individuel, on retourne à l’univers infini » [1], a-t-elle déclaré.

Kusama a peint Infinity-Nets (AOTWX) à plus de soixante-dix ans, à une période durant laquelle elle fut reconnue par la critique. En 2006, elle a reçu le Praemium Imperiale for Painting, le prix artistique le plus prestigieux du Japon. Les formes cellulaires des « Infinity Nets » – et le pois qui leur est associé – comptent parmi les motifs les plus iconiques de l’artiste. Elles ont envahi ses peintures, ses sculptures, ses installations de miroirs et même les corps nus des participants de ses « happenings » des années 1960.

Les motifs de Kusama proviennent des hallucinations dont elle a souffert pendant son enfance au Japon. Marquée par un environnement familial difficile, elle a été frappée par des apparitions de pois, de filets et de fleurs qui menaçaient d’engloutir tout son monde : « Ma chambre, mon corps, l’univers entier étaient remplis de [motifs] », se souvient-elle. « Mon moi était éliminé, et j’étais retournée et réduite à l’infini du temps éternel et à l’absolu de l’espace. Ce n’était pas une illusion, mais la réalité ». [2] Plus tard, dans les formes répétitives et sans fin de son art, Kusama a exploité ces visions angoissantes comme un refuge et un accès vers une forme de libération.

En 1957, Kusama quitte le Japon pour New York, mais elle y présentera ses premiers « Infinity Nets » deux ans plus tard. Tout comme Infinity-Nets (AOTWX), ses premiers prototypes étaient blancs. Parmi leurs admirateurs, on trouve l’artiste et critique minimal Donald Judd. « L’expression transcende la question de savoir si elle est orientale ou américaine », écrivait-il. « Bien qu’elle ait quelque chose des deux, et certainement d’Américains tels que Rothko, Still et Newman, elle n’est pas du tout une synthèse et elle demeure tout à fait indépendante ». [2]

En effet, si ses œuvres peuvent être comparées aux surfaces immersives de l’expressionnisme abstrait, ainsi qu’aux champs visuels cinétiques d’artistes Zéro comme Günther Uecker, avec qui Kusama a partagé plusieurs expositions européennes dans les années 1960, elles relèvent d’un processus de recherche qui lui est entièrement propre. L’artiste retourne au Japon en 1973 et s’installe peu après à l’hôpital psychiatrique de Tokyo dans lequel elle vit encore aujourd’hui. Les « Infinity Nets » restent au cœur de sa pratique prolifique et ésotérique jusqu’au XXIe siècle.

[1] Y. Kusama, citée dans G. Turner, “Yayoi Kusama”, dans BOMB, Volume 66, New York, hiver 1999, p. 64.
[2] Y. Kusama, citée dans L. Hoptman et U. Kultermann, Yayoi Kusama, New York, 2000, p. 36.
[3] D. Judd, cité dans “Reviews and previews: new names this month”, dans Art News, octobre 1959, dans Donald Judd Complete Writings 1959-1975, New York, 2015, p. 2.



Infinity-Nets (AOTWX) (2008) is a large-scale example of Yayoi Kusama’s “Infinity Nets”. Delicate, lacy webs of white impasto are woven across a dark backdrop. The pigment is applied in countless small, looping strokes. Following no rigid system, they spiral out from various nodal centres across the canvas. The organic, all-consuming surface appears to pulse, billow and vibrate. To create these works Kusama paints obsessively, sometimes for many hours at a time, in a process of meditative transcendence. “By obliterating one’s individual self,” she has said, “one returns to the infinite universe.” [1]

Infinity-Nets (AOTWX) was painted when Kusama was in her late seventies and enjoying increasing critical acclaim. In 2006 she was awarded the Praemium Imperiale for Painting, Japan’s most prestigious international art prize. The cellular forms of the ‘'Infinity Nets’'—and the related polka dot—are among her most recognisable motifs. They have swarmed over her paintings, her sculptures, her mirror installations, and even the nude bodies of participants in her 1960s “happenings”.

Kusama’s patterns stem from hallucinations that she suffered during her childhood in Japan. Traumatised by a distressing home environment, she was struck by apparitions of dots, nets and flowers that threatened to swallow her whole world.” My room, my body, the entire universe was filled with [patterns],” she recalled; “my self was eliminated, and I had returned and been reduced to the infinity of eternal time and the absolute of space. This was not an illusion but reality.” [2] Later, in her art’s endless, repetitive forms, Kusama harnessed these overwhelming visions as a means of refuge and release.

Kusama left Japan for New York in 1957, and debuted her first ‘'Infinity Nets’' there two years later. Like the present work, these early examples were white. Their admirers included the Minimalist artist and critic Donald Judd. “The expression transcends the question of whether it is Oriental or American,” he wrote. “Although it is something of both, certainly of such Americans as Rothko, Still and Newman, it is not at all a synthesis and is thoroughly independent.” [3]


Indeed, while these works bear comparison to the immersive, all-over surfaces of Abstract Expressionism—as well as to the kinetic visual fields of Zero artists like Günther Uecker, with whom Kusama shared several European exhibitions during the 1960s—they form part of an investigation that is entirely Kusama’s own. The artist returned to Japan in 1973, and soon afterwards took up residence in the Tokyo psychiatric hospital where she still lives today. The ‘’Infinity Nets’’ remain at the heart of her prolific, esoteric practice well into the twenty-first century.

[1] Y. Kusama, quoted in G. Turner, ‘‘Yayoi Kusama’’, in BOMB, Volume 66, New York, Winter 1999, p. 64.
[2] Y. Kusama, quoted in L. Hoptman and U. Kultermann, Yayoi Kusama, New York, 2000, p. 36.
[3] D. Judd, quoted in ‘’Reviews and previews: new names this month’’, in Art News, October 1959, in Donald Judd Complete Writings 1959-1975, New York, 2015, p. 2.

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