Lot Essay
La surface de Corrugation III (2011) par Tauba Auerbach évoque la forme d’une vague ondulée. Un spectre de lumière rouge et jaune la traverse, mettant en relief son motif strié. En réalité, l’œuvre est plate : son aspect sinueux n’est qu’une illusion.
Les Corrugations d’Auerbach sont liées à la série « Folds » qui ont propulsé l’artiste sur le devant de la scène. En 2011, peu de temps après sa création, Corrugation III a été présentée avec d’autres œuvres de cette série lors de la grande exposition « Tauba Auerbach : Tetrachromat ». Celle-ci a été inaugurée au Bergen Kunsthall, en Norvège, avant de s’installer au Malmö Konsthall, en Suède, et au Wiels Contemporary Art Center, à Bruxelles.
Pour réaliser ces œuvres, Auerbach explique : « Je contorsionne et plie la toile, en la repassant ou en la laissant reposer sous des poids pour fixer les plis. Au bout de quelques jours, j’étale librement le tissu plié sur le sol et je le pulvérise dans le sens voulu avec de la peinture acrylique appliquée à l’aide d’un pulvérisateur industriel – un procédé dans lequel le pigment agit comme une lumière rasante. Lorsque la peinture est sèche, je tends la toile. La surface plane qui en résulte porte une empreinte presque parfaite de l’ancien aspect tridimensionnel de la toile ; la surface semble toujours ridée ou pliée ». [1]
Installée à New York, Auerbach expérimente plusieurs médiums, notamment la photographie, la typographie, la conception d’instruments de musique, le tissage, la sculpture sur verre et la vidéo. Une grande partie de la pratique de l’artiste explore les comportements des matériaux, inventant souvent de nouveaux outils et techniques pour les observer. « Dans les ‘Folds’ et les œuvres apparentées », explique Auerbach, « la toile se développe comme une photo au fur et à mesure que je peins ». [2] L’image émerge lentement, comme dans une chambre noire. La peinture devient une sorte de technologie. Les résultats sont à la fois factuels et fictifs.
[1] T. Auerbach, citée dans Folds, catalogue d’exposition, Bergen Kunsthall, Bergen 2012, p. 105.
[2] T. Auerbach, citée dans C. Bedford, ‘’Five Non-Figurative Artists on Abstraction’’, dans Frieze, Londres, 1er février 2012.
The surface of Tauba Auerbach’s Corrugation III (2011) looks like a rippled wave. A spectrum of red and yellow light pans across it, throwing its ridged pattern into relief. In reality, however, the work is flat. Its corrugated appearance is just an illusion.
Auerbach’s Corrugations are related to the ‘’Folds’’ series that propelled the artist to public acclaim. In 2011, shortly after its creation, the present example featured alongside works from this series in the major exhibition ‘’Tauba Auerbach: Tetrachromat.’’ The show opened at the Bergen Kunsthall, Norway before travelling to the Malmö Konsthall, Sweden and Wiels Contemporary Art Center, Brussels.
To make these works, Auerbach explains: “I contort and fold the canvas, ironing it or letting it sit under weights to set the creases. After a few days I loosely spread the creased fabric on the floor and spray it directionally with acrylic paint put through an industrial house paint sprayer—a process in which pigment acts like raking light. When the paint is dry I stretch the canvas taut. The resulting flat surface carries a near-perfect imprint of the canvas’ previous three-dimensional self; the surface still appears wrinkled or folded.” [1]
Based in New York, Auerbach works across multiple media, including photography, typography, musical instrument design, weaving, glass sculpture and video. Much of the artist’s practice explores the behaviours of different materials, often inventing new tools and techniques to observe them. “In the ‘Folds’ and related works,” explains Auerbach, “the canvas develops like a photo as I paint.” [2] The image emerges slowly, as if in a darkroom. Paint becomes a kind of technology. The results are both factual and fictional.
[1] T. Auerbach, quoted in Folds, exhibition catalog, Bergen Kunsthall, Bergen, 2012, p. 105.
[2] T. Auerbach, quoted in C. Bedford, ‘‘Five Non-Figurative Artists on Abstraction’’, in Frieze, London, 1 February 2012.
Les Corrugations d’Auerbach sont liées à la série « Folds » qui ont propulsé l’artiste sur le devant de la scène. En 2011, peu de temps après sa création, Corrugation III a été présentée avec d’autres œuvres de cette série lors de la grande exposition « Tauba Auerbach : Tetrachromat ». Celle-ci a été inaugurée au Bergen Kunsthall, en Norvège, avant de s’installer au Malmö Konsthall, en Suède, et au Wiels Contemporary Art Center, à Bruxelles.
Pour réaliser ces œuvres, Auerbach explique : « Je contorsionne et plie la toile, en la repassant ou en la laissant reposer sous des poids pour fixer les plis. Au bout de quelques jours, j’étale librement le tissu plié sur le sol et je le pulvérise dans le sens voulu avec de la peinture acrylique appliquée à l’aide d’un pulvérisateur industriel – un procédé dans lequel le pigment agit comme une lumière rasante. Lorsque la peinture est sèche, je tends la toile. La surface plane qui en résulte porte une empreinte presque parfaite de l’ancien aspect tridimensionnel de la toile ; la surface semble toujours ridée ou pliée ». [1]
Installée à New York, Auerbach expérimente plusieurs médiums, notamment la photographie, la typographie, la conception d’instruments de musique, le tissage, la sculpture sur verre et la vidéo. Une grande partie de la pratique de l’artiste explore les comportements des matériaux, inventant souvent de nouveaux outils et techniques pour les observer. « Dans les ‘Folds’ et les œuvres apparentées », explique Auerbach, « la toile se développe comme une photo au fur et à mesure que je peins ». [2] L’image émerge lentement, comme dans une chambre noire. La peinture devient une sorte de technologie. Les résultats sont à la fois factuels et fictifs.
[1] T. Auerbach, citée dans Folds, catalogue d’exposition, Bergen Kunsthall, Bergen 2012, p. 105.
[2] T. Auerbach, citée dans C. Bedford, ‘’Five Non-Figurative Artists on Abstraction’’, dans Frieze, Londres, 1er février 2012.
The surface of Tauba Auerbach’s Corrugation III (2011) looks like a rippled wave. A spectrum of red and yellow light pans across it, throwing its ridged pattern into relief. In reality, however, the work is flat. Its corrugated appearance is just an illusion.
Auerbach’s Corrugations are related to the ‘’Folds’’ series that propelled the artist to public acclaim. In 2011, shortly after its creation, the present example featured alongside works from this series in the major exhibition ‘’Tauba Auerbach: Tetrachromat.’’ The show opened at the Bergen Kunsthall, Norway before travelling to the Malmö Konsthall, Sweden and Wiels Contemporary Art Center, Brussels.
To make these works, Auerbach explains: “I contort and fold the canvas, ironing it or letting it sit under weights to set the creases. After a few days I loosely spread the creased fabric on the floor and spray it directionally with acrylic paint put through an industrial house paint sprayer—a process in which pigment acts like raking light. When the paint is dry I stretch the canvas taut. The resulting flat surface carries a near-perfect imprint of the canvas’ previous three-dimensional self; the surface still appears wrinkled or folded.” [1]
Based in New York, Auerbach works across multiple media, including photography, typography, musical instrument design, weaving, glass sculpture and video. Much of the artist’s practice explores the behaviours of different materials, often inventing new tools and techniques to observe them. “In the ‘Folds’ and related works,” explains Auerbach, “the canvas develops like a photo as I paint.” [2] The image emerges slowly, as if in a darkroom. Paint becomes a kind of technology. The results are both factual and fictional.
[1] T. Auerbach, quoted in Folds, exhibition catalog, Bergen Kunsthall, Bergen, 2012, p. 105.
[2] T. Auerbach, quoted in C. Bedford, ‘‘Five Non-Figurative Artists on Abstraction’’, in Frieze, London, 1 February 2012.