Lot Essay
« Une couleur peut avoir plusieurs significations. Toutefois, son objectivation virtuelle, c’est-à-dire son énergie intrinsèque, est atteinte lorsqu’elle fait résonner sa propre vibration ; là est sa vie, son souffle.”
“A colour can have several meanings. However, its virtual objectification, i.e., its intrinsic energy, is achieved when it strikes its own vibration; that is its life, its breath.”
Heinz Mack
Ainsi que le suggère son titre poétique, Die Vibration der Stille ou La vibration du silence est un exemple précoce de l’investigation par Heinz Mack du concept de vibration, niché au cœur de son œuvre. Créée en 1959, année de sa participation à Documenta II à Kassel et de sa plus forte implication dans le groupe d’avant-garde ZERO, qu’il fonda avec Otto Piene en 1957, la présente œuvre témoigne de l’exploration par le ZERO du pouvoir transformatif de la lumière, du reflet et du mouvement. Les artistes du ZERO attachaient une signification capitale à l’idée de vibration : le second numéro du journal ZERO de 1958 était consacré à ce thème, et présentait également le manifeste de Mack, Die Ruhe der Unruhe (la tranquillité de l’agitation), qui mettait l’accent sur le rôle de la vibration dans le travail de sape des pratiques artistiques existantes. Emblématique de l’éminente série de Mack, les Dynamischen Structuren (structures dynamiques), entamée en 1958, Die Vibration der Stille démontre son engagement à pousser la peinture jusqu’à ses limites. Une configuration sophistiquée de coups de pinceaux vifs stimule la qualité cinétique de la toile peinte et crée l’illusion d’une surface qui oscille en rythme. Dans le même temps, deux bandes gris foncé sur les extrémités horizontales de Die Vibration der Stille créent une tension entre les parties dynamique et statique de l’œuvre, faisant le clair-obscur blanc vibrer et ressortir sur l’arrière-plan. Cela illustre le fait que pour Mack, qui s’est toujours décrit comme un sculpteur plutôt que comme un peintre, sur une toile à deux dimensions, la modulation de la matière dans l’espace prime sur la création d’images. En ce sens, Die Vibration der Stille anticipe l’utilisation ultérieure de reliefs et de sculptures cinétiques par Mack, tandis que son motif blanc ondulé est particulièrement évocateur des pentes douces du désert, qui inspireraient son légendaire Sahara Project en 1958.
On ne doit pas sous-estimer l’importance de la couleur blanche utilisée pour Die Vibration der Stille et caractéristique des œuvres les plus emblématiques du ZERO. En effet, le spectre blanc monochromatique fut choisi par les artistes du groupe, qui se distanciaient de l’auto-expression abstraite, comme la plus pure articulation de la lumière, réprimant la couleur en faveur du pur dynamisme et soulignant la prédominance de la structure. Ainsi que l’expliquait l’artiste : « J’accorde une vibration à la couleur, je donne à la couleur une structure, je donne à la couleur sa forme » (ibid.). Par son association des principaux principes de l’idéologie du ZERO au style qui constitue la signature de Mack, Die Vibration der Stille apparaît comme le faîte de son ambition artistique sur la toile, un medium auquel il ne devait pas retourner avant presque trente ans.
As its poetic title suggests, Die Vibration Der Stille or The Vibration of Silence is an early example of Heinz Mack’s investigation of the concept of vibration, which lies in the heart of his oeuvre. Created in 1959, the year of Mack’s participation at Documenta II in Kassel and at the height of his involvement with the avant-garde Zero group, which he founded with Otto Piene in 1957, the present work bears witness to the Zero exploration of the transformative power of light, refection and motion. The idea of vibration held paramount 15, produced in 2003. significance for Zero artists: the second issue of ZERO journal in 1958 was dedicated to this theme and also featured Mack’s his manifesto Resting Restlessness highlighting the key role of vibration in undermining the existing artistic practices. Emblematic of Mack’s prominent Dynamic Structures series initiated in 1958, Die Vibration Der Stille demonstrates his commitment to push the boundaries of painting to the limit. A sophisticated configuration of sharp parallel strokes stimulates the kinetic quality of the painted canvas and creates an illusion of a rhythmically oscillating surface. At the same time, two bands of dark grey at the extreme horizontal edges of Die Vibration Der Stille create a tension between the works dynamic and static parts, making the white rhythmic chiaroscuro vibrate and stand out from the background. It illustrates the precedence that Mack, who has always described himself as a sculptor rather than a painter, attributes to the modulation of matter in space over the creation of images on a bi-dimensional canvas. In this sense, Die Vibration Der Stille anticipates Mack’s later use of reliefs and kinetic sculptures, while its white wavy pattern is particularly evocative of the desert’s tender slopes that would inspire Mack’s legendary Sahara Project of 1958.
Not to be underestimated is the importance of the white colour used for Die Vibration Der Stille and characteristic of most iconic Zero works. Indeed, the monochromatic white spectrum was chosen by the Zero artists, who distanced themselves from abstract self-expression, as the purest articulation of light, repressing colour in favour of pure dynamism and underlining the predominance of structure. As the artist explained: “I impart vibration to a colour, I give the colour structure, I give the colour its form” (ibid). Combining key principles of Zero ideology with Mack’s signature style, Die Vibration Der Stille thus appears as the pinnacle of his artistic ambition on canvas, a medium he would not return to for nearly thirty years
“A colour can have several meanings. However, its virtual objectification, i.e., its intrinsic energy, is achieved when it strikes its own vibration; that is its life, its breath.”
Heinz Mack
Ainsi que le suggère son titre poétique, Die Vibration der Stille ou La vibration du silence est un exemple précoce de l’investigation par Heinz Mack du concept de vibration, niché au cœur de son œuvre. Créée en 1959, année de sa participation à Documenta II à Kassel et de sa plus forte implication dans le groupe d’avant-garde ZERO, qu’il fonda avec Otto Piene en 1957, la présente œuvre témoigne de l’exploration par le ZERO du pouvoir transformatif de la lumière, du reflet et du mouvement. Les artistes du ZERO attachaient une signification capitale à l’idée de vibration : le second numéro du journal ZERO de 1958 était consacré à ce thème, et présentait également le manifeste de Mack, Die Ruhe der Unruhe (la tranquillité de l’agitation), qui mettait l’accent sur le rôle de la vibration dans le travail de sape des pratiques artistiques existantes. Emblématique de l’éminente série de Mack, les Dynamischen Structuren (structures dynamiques), entamée en 1958, Die Vibration der Stille démontre son engagement à pousser la peinture jusqu’à ses limites. Une configuration sophistiquée de coups de pinceaux vifs stimule la qualité cinétique de la toile peinte et crée l’illusion d’une surface qui oscille en rythme. Dans le même temps, deux bandes gris foncé sur les extrémités horizontales de Die Vibration der Stille créent une tension entre les parties dynamique et statique de l’œuvre, faisant le clair-obscur blanc vibrer et ressortir sur l’arrière-plan. Cela illustre le fait que pour Mack, qui s’est toujours décrit comme un sculpteur plutôt que comme un peintre, sur une toile à deux dimensions, la modulation de la matière dans l’espace prime sur la création d’images. En ce sens, Die Vibration der Stille anticipe l’utilisation ultérieure de reliefs et de sculptures cinétiques par Mack, tandis que son motif blanc ondulé est particulièrement évocateur des pentes douces du désert, qui inspireraient son légendaire Sahara Project en 1958.
On ne doit pas sous-estimer l’importance de la couleur blanche utilisée pour Die Vibration der Stille et caractéristique des œuvres les plus emblématiques du ZERO. En effet, le spectre blanc monochromatique fut choisi par les artistes du groupe, qui se distanciaient de l’auto-expression abstraite, comme la plus pure articulation de la lumière, réprimant la couleur en faveur du pur dynamisme et soulignant la prédominance de la structure. Ainsi que l’expliquait l’artiste : « J’accorde une vibration à la couleur, je donne à la couleur une structure, je donne à la couleur sa forme » (ibid.). Par son association des principaux principes de l’idéologie du ZERO au style qui constitue la signature de Mack, Die Vibration der Stille apparaît comme le faîte de son ambition artistique sur la toile, un medium auquel il ne devait pas retourner avant presque trente ans.
As its poetic title suggests, Die Vibration Der Stille or The Vibration of Silence is an early example of Heinz Mack’s investigation of the concept of vibration, which lies in the heart of his oeuvre. Created in 1959, the year of Mack’s participation at Documenta II in Kassel and at the height of his involvement with the avant-garde Zero group, which he founded with Otto Piene in 1957, the present work bears witness to the Zero exploration of the transformative power of light, refection and motion. The idea of vibration held paramount 15, produced in 2003. significance for Zero artists: the second issue of ZERO journal in 1958 was dedicated to this theme and also featured Mack’s his manifesto Resting Restlessness highlighting the key role of vibration in undermining the existing artistic practices. Emblematic of Mack’s prominent Dynamic Structures series initiated in 1958, Die Vibration Der Stille demonstrates his commitment to push the boundaries of painting to the limit. A sophisticated configuration of sharp parallel strokes stimulates the kinetic quality of the painted canvas and creates an illusion of a rhythmically oscillating surface. At the same time, two bands of dark grey at the extreme horizontal edges of Die Vibration Der Stille create a tension between the works dynamic and static parts, making the white rhythmic chiaroscuro vibrate and stand out from the background. It illustrates the precedence that Mack, who has always described himself as a sculptor rather than a painter, attributes to the modulation of matter in space over the creation of images on a bi-dimensional canvas. In this sense, Die Vibration Der Stille anticipates Mack’s later use of reliefs and kinetic sculptures, while its white wavy pattern is particularly evocative of the desert’s tender slopes that would inspire Mack’s legendary Sahara Project of 1958.
Not to be underestimated is the importance of the white colour used for Die Vibration Der Stille and characteristic of most iconic Zero works. Indeed, the monochromatic white spectrum was chosen by the Zero artists, who distanced themselves from abstract self-expression, as the purest articulation of light, repressing colour in favour of pure dynamism and underlining the predominance of structure. As the artist explained: “I impart vibration to a colour, I give the colour structure, I give the colour its form” (ibid). Combining key principles of Zero ideology with Mack’s signature style, Die Vibration Der Stille thus appears as the pinnacle of his artistic ambition on canvas, a medium he would not return to for nearly thirty years