Lot Essay
Cette oeuvre est enregistrée aux archives Marca-Relli, Parme, sous le numéro MARE-9967.
© Archivio Marca-Relli, Parma.
Tel un trait d’union en pointillé entre la scène artistique américaine de l’Expressionnisme Abstrait et l’école italienne du Spatialisme et de l’Arte Povera, Conrad Marca-Relli est une figure à part et remarquable de l’histoire de la recherche plastique de la seconde moitié du XXe siècle. En effet, s’il côtoie la génération de Pollock, De Kooning, Guston ou Kline, il trouve dans le lien qu’il possède avec l’Italie – et plus largement l’Europe – une échappatoire, une porte pour ne pas se laisser enfermer dans une école ou un mouvement défini. Black Board 2 souligne ce parcours si singulier de l’artiste. En effet, alors qu’il vient de passer la majorité de son temps au cours des années 1970 en Europe et plus particulièrement à Ibiza où il a installé un de ses ateliers, Marca-Relli ressent le besoin, au tournant des années 1980 de se rapprocher de nouveau des villes qui ont marqué son parcours et tout particulièrement de New York : « Je commençais à ressentir le manque des grande villes qui m’avaient toujours offert une source nécessaire de stimulation ». Réalisé en 1984, Black Board 2 est ainsi caractéristique de cette période où l’artiste se replonge avec passion dans les collages qu’il a réalisés au cours des années 1950 et leur offre un nouveau souffle à travers la maturité artistique qu’il a gagnée. La composition de pièces de toiles peintes dans des variations de gris et de gris bleutés est soulignée par une ligne subtile blanche qui vient dessiner un réseau de formes comme un langage plastique dont il a le secret. Il est intéressant de noter que la référence au « black board » trouve ici un écho à deux artistes qui ont marqué la décennie précédente : Cy Twombly, qui partage avec lui son amour de l’Italie, et Joseph Beuys, tous deux ayant exploré le potentiel artistique et sémantique du tableau noir parcouru de craie blanche. Avec sa démarche unique et identifiable entre toutes, Marca-Relli tisse également des liens avec toute une génération d’artistes qui ont fait de la matière brute, simple et réelle, une des clefs de leur travail d’Alberto Burri à Jannis Kounellis, jusqu’aux créations les plus contemporaines, à l’instar de Theaster Gates. « Je me souviens avoir lu quelque part : ‘L’expérience, c’est comme avoir un billet pour un train qui est déjà parti’. Peut-être que c’est tout ce dont il s’agit au fond. »
Like a stippled hyphen between the American Abstract Expressionist art scene and the Italian Spacialist and Arte Povera schools, Conrad Marca-Relli is an outstanding and remarkable figure in the history of late 20th century plastic experimentation. In fact, although he rubbed shoulders with the generation of Pollock, De Kooning, Guston and Kline, he found an escape-hatch in his link with Italy – and with Europe more generally – a door to avoid being slotted into a defend school or movement. Black Board 2 emphasises the artist’s highly unusual career. Although he had spent most of his time during the 1970s in Europe and more especially in Ibiza where he set up one of his studios, in the early 1980s Marca-Belli felt the need to return to the cities which had marked his career and more particularly to New York. “I was beginning to miss the great cities which had always offered me a necessary source of stimulation.
Thus, Black Board 2, painted in 1984, is typical of the period when the artist plunged passionately back into the collages he had created in the 1950s and breathed new life into them through the artistic maturity he had gained. The composition of pieces of cloth painted in variations of grey and greyish blue is emphasised by a subtle white line which defines a network of shapes like a plastic language whose secret the artist knows. It is interesting to note that the reference to the “black board” here echoes two artists who had marked the preceding decade: Cy Twombly, who shared Marca-Relli’s love for Italy, and Joseph Beuys, both of whom had explored the artistic and semantic potential of the blackboard drawn on in white chalk. With his unique method, distinguishable from all others, Marca-Relli also weaves links with a whole generation of artists who considered that the raw material, simple and real, was one of the keys to their work, from Alberto Burri and Jannis Kounellis to the most modern of creations, like those of Theaster Gates. “I remember reading somewhere: ‘Experience is like having a ticket for a train which has already left’. Perhaps that’s basically what it’s all about”.
© Archivio Marca-Relli, Parma.
Tel un trait d’union en pointillé entre la scène artistique américaine de l’Expressionnisme Abstrait et l’école italienne du Spatialisme et de l’Arte Povera, Conrad Marca-Relli est une figure à part et remarquable de l’histoire de la recherche plastique de la seconde moitié du XXe siècle. En effet, s’il côtoie la génération de Pollock, De Kooning, Guston ou Kline, il trouve dans le lien qu’il possède avec l’Italie – et plus largement l’Europe – une échappatoire, une porte pour ne pas se laisser enfermer dans une école ou un mouvement défini. Black Board 2 souligne ce parcours si singulier de l’artiste. En effet, alors qu’il vient de passer la majorité de son temps au cours des années 1970 en Europe et plus particulièrement à Ibiza où il a installé un de ses ateliers, Marca-Relli ressent le besoin, au tournant des années 1980 de se rapprocher de nouveau des villes qui ont marqué son parcours et tout particulièrement de New York : « Je commençais à ressentir le manque des grande villes qui m’avaient toujours offert une source nécessaire de stimulation ». Réalisé en 1984, Black Board 2 est ainsi caractéristique de cette période où l’artiste se replonge avec passion dans les collages qu’il a réalisés au cours des années 1950 et leur offre un nouveau souffle à travers la maturité artistique qu’il a gagnée. La composition de pièces de toiles peintes dans des variations de gris et de gris bleutés est soulignée par une ligne subtile blanche qui vient dessiner un réseau de formes comme un langage plastique dont il a le secret. Il est intéressant de noter que la référence au « black board » trouve ici un écho à deux artistes qui ont marqué la décennie précédente : Cy Twombly, qui partage avec lui son amour de l’Italie, et Joseph Beuys, tous deux ayant exploré le potentiel artistique et sémantique du tableau noir parcouru de craie blanche. Avec sa démarche unique et identifiable entre toutes, Marca-Relli tisse également des liens avec toute une génération d’artistes qui ont fait de la matière brute, simple et réelle, une des clefs de leur travail d’Alberto Burri à Jannis Kounellis, jusqu’aux créations les plus contemporaines, à l’instar de Theaster Gates. « Je me souviens avoir lu quelque part : ‘L’expérience, c’est comme avoir un billet pour un train qui est déjà parti’. Peut-être que c’est tout ce dont il s’agit au fond. »
Like a stippled hyphen between the American Abstract Expressionist art scene and the Italian Spacialist and Arte Povera schools, Conrad Marca-Relli is an outstanding and remarkable figure in the history of late 20th century plastic experimentation. In fact, although he rubbed shoulders with the generation of Pollock, De Kooning, Guston and Kline, he found an escape-hatch in his link with Italy – and with Europe more generally – a door to avoid being slotted into a defend school or movement. Black Board 2 emphasises the artist’s highly unusual career. Although he had spent most of his time during the 1970s in Europe and more especially in Ibiza where he set up one of his studios, in the early 1980s Marca-Belli felt the need to return to the cities which had marked his career and more particularly to New York. “I was beginning to miss the great cities which had always offered me a necessary source of stimulation.
Thus, Black Board 2, painted in 1984, is typical of the period when the artist plunged passionately back into the collages he had created in the 1950s and breathed new life into them through the artistic maturity he had gained. The composition of pieces of cloth painted in variations of grey and greyish blue is emphasised by a subtle white line which defines a network of shapes like a plastic language whose secret the artist knows. It is interesting to note that the reference to the “black board” here echoes two artists who had marked the preceding decade: Cy Twombly, who shared Marca-Relli’s love for Italy, and Joseph Beuys, both of whom had explored the artistic and semantic potential of the blackboard drawn on in white chalk. With his unique method, distinguishable from all others, Marca-Relli also weaves links with a whole generation of artists who considered that the raw material, simple and real, was one of the keys to their work, from Alberto Burri and Jannis Kounellis to the most modern of creations, like those of Theaster Gates. “I remember reading somewhere: ‘Experience is like having a ticket for a train which has already left’. Perhaps that’s basically what it’s all about”.