PLUTARQUE (ca 46-125). Les Vies des hommes illustres, grecs et romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque de Chaeronee, translatees premierement du Grec en François par maistre Jacques Amyot, & depuis en ceste troisieme editions reveuës en infinis passages par le mesme Translateur… Paris : Vascosan, 1567.
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PLUTARQUE (ca 46-125). Les Vies des hommes illustres, grecs et romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque de Chaeronee, translatees premierement du Grec en François par maistre Jacques Amyot, & depuis en ceste troisieme editions reveuës en infinis passages par le mesme Translateur… Paris : Vascosan, 1567.

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PLUTARQUE (ca 46-125). Les Vies des hommes illustres, grecs et romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque de Chaeronee, translatees premierement du Grec en François par maistre Jacques Amyot, & depuis en ceste troisieme editions reveuës en infinis passages par le mesme Translateur… Paris : Vascosan, 1567.

L’exemplaire de Jean Racine, dans une splendide reliure aux armes royales attribuable à Boyet.

L’intérêt de Racine pour Plutarque, et son assiduité dans sa lecture, sont bien connus. L’inventaire de prisée établi le 14 mai 1699 (édité et publié en 1964-1965 par Eneas Balmas) par les libraires Jacques Villery et Charles Osmont comporte plusieurs exemplaires de ses œuvres. Son fils Louis a laissé des mémoires, qui relatent que, les moyens financiers de son père « ne lui permettant pas d’acheter les belles éditions des auteurs grecs, il les lisoit dans les éditions faites à Bâle, sans traduction latine ».
L’édition de la traduction française des Vies de Plutarque par Amyot, en 6 volumes in-octavo, publiée en 1567 par Vascosan est une des plus belles. Si l’on se fie aux mots de Louis Racine, difficile ainsi d’imaginer que son père aurait pu s’offrir un exemplaire ; il serait donc logique de considérer que celui qui est cité dans l’inventaire de prisée (n°142 de l’édition de Balmas) lui aurait été offert.
Les mémoires contiennent à ce sujet une anecdote particulièrement savoureuse : « Si l’on entend par courtisan un homme qui ne cherche qu’à mériter l’estime de son maître, il l’était ; si l’on entend un homme qui, pour arriver à ses vues, est savant dans l’art de la dissimulation et de la flatterie, il ne l’était point, et le Roi n’en avait pas pour lui moins d’estime…Il aimait à l’entendre lire, et lui trouvait un talent singulier pour faire sentir la beauté des ouvrages qu’il lisait. Dans une indisposition qu’il eut, il lui demanda de lui chercher quelque livre propre à l’amuser : mon père proposa une des Vies de Plutarque. ‘C’est du gaulois’, répondit le Roi. Mon père répliqua qu’il tâcherait, en lisant, de changer les tours de phrases trop anciens, et de substituer les mots en usage aux mots vieillis depuis Amyot. Le Roi consentit à cette lecture ; et celui qui eut l’honneur de la faire devant lui sut si bien changer, en lisant, tout ce qui pouvait, à cause du vieux langage, choquer l’oreille de son auditeur, que le Roi écouta avec plaisir, et parut goûter toutes les beautés de Plutarque ; mais l’honneur que recevait ce lecteur sans titre fit murmurer contre lui les lecteurs en charge ».
Il faudrait ainsi interpréter la splendide reliure fleurdelysée en maroquin bleu nuit comme une marque de provenance prestigieuse de cet exemplaire, que Louis XIV aurait offert à Racine après cette entrevue. Elle présente, notamment sur son dos, quelques fers attribuables au doreur du relieur du roi Luc-Antoine Boyet.
Tout aussi séduisante que soit cette hypothèse, il reste hasardeux de l’affirmer avec certitude. Le décor de la reliure est d’ailleurs proche de réalisations « à l’imitation », faites par les ateliers royaux pour quelques amateurs de la fin du XVIIe siècle. L’inventaire ne nous permet malheureusement pas de trancher sur la datation de cette reliure : comme bien souvent avec les inventaires de prisée, il se contente d’une description laconique, sans évoquer d’éléments caractéristiques de l’exemplaire. On ignore ainsi s’il a rejoint la bibliothèque de Racine déjà relié, ou si la reliure a été exécutée après dispersion de sa bibliothèque, pour un autre amateur éclairé. Brunet, IV, col. 737-738 (« Très belle édition, dont les exemplaires bien conservés sont toujours recherchés des curieux ») ; E. Balmas, « L’inventario della biblioteca di Racine », in Annali della Facoltà di Economica e Commercio in Verona dell’Università degli Studi di Padova, 1964-1965, ser. 1, pp. 411-472 ; P. Bonnefon, « La bibliothèque de Racine », in Revue d’Histoire littéraire de la France, 5e année, n°2 (1898), pp. 169-219.

6 vol. petit in-8 (168 x 116 mm). Exemplaire réglé. Bien complet, en fin de 6e volume, des Vies de Hannibal et de Scipion l’Africain, traduites par Charles De l’Ecluse. Reliure de la seconde moitié du XVIIe siècle, attribuable à Luc-Antoine Boyet, en maroquin bleu nuit, armes de Louis XIV au centre des plats (OHR 2494, fer 9, taille moyenne) sur semis de lys, roulette dorée en encadrement, dos lisse orné, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (vol.2 : mouillure brune aux 100 premières pages, quelques frottements aux coiffes). Provenance : ex-libris manuscrit de la fin du XVIe siècle sur la page de titre : « Fontenne » -- Jean Racine (signature sur la page de titre) – Octave de Béhague (vente à Paris, 8 mars 1880, n°1486) – Henri Bordes (ex libris ; vente, 1911, n°100) – Hubert de Ganay (ex-libris).

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Adrien Legendre
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