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Dubuffet, tout au long de son oeuvre, s'est évertué à enfoncer un à un tous les étalons de la peinture classique, tous les codes établis, passant du portrait (Plus beaux qu'ils croient (Portraits)) au paysage (Paysages grotesques), sans oublier le nu qu'il aborde avec une vérité et une intensité rarement égalée depuis (Corps de Dames). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) s'inscrit dans cette démarche, dans ce besoin de se confronter autant avec la matière qu'avec le poids d'une histoire de l'art, qu'il ne prend en considération que pour mieux en trouver les failles et la renouveler selon sa propre sensibilité. Ici, il convoque la longue lignée des portraits de couples qui jalonnent la peinture et la sculpture, de Mantegna à Manet, en passant par Picasso et Brancusi, dont le fameux Baiser pourrait constituer le pendant fusionnel de ce couple formé par Werner et Nora Schenk.
Peinte entre juin et octobre 1958, cette toile appartient à la série des Figures Augures que Dubuffet a entrepris en avril de la même année. Cet ensemble restreint d'une vingtaine de tableaux seulement constitue pour l'artiste une forme de respiration, de parenthèse où la figure tout à coup ressurgit, alors qu'il s'affaire à la réalisation de ses Texturologies et Topographies dans lesquelles, la matière minérale ou végétale reprend ses droits sur la peinture. Il n'existe qu'un seul autre tableau composé de deux personnages, mais Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est le seul à être nominatif et revendiqué comme un portrait à part entière. A ce titre, l'oeuvre, qui est passée entre les mains du galeriste new-yorkais Pierre Matisse, a figuré très tôt dans les plus importantes expositions consacrées à l'artiste, que ce soit au Museum of Modern Art de New York et au Los Angeles County Museum of Art, avec The work of Jean Dubuffet en 1962, ou encore au Guggenheim Museum de New York et dans les Galeries Nationales du Grand Palais pour Jean Dubuffet : a retrospective en 1973.
En juin 1958, Dubuffet travaille dans son atelier de Vence qu'il a fait construire en 1956, ainsi qu'une villa pour sa femme. Là, il retrouve un contact profond avec la nature qui l'entoure et qui transparaît dans les différentes séries qu'il y élabore, soit indirectement par une recherche formelle qui tend à imiter les multiples aspects de matières proposées par la nature, soit de manière beaucoup plus littérale en faisant pénétrer les minéraux, les végétaux et autres insectes, tels les papillons, au coeur de la peinture même. Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) semble ainsi contenir dans son tracé même les formes à la fois dessinée et sinueuses des rochers des alentours, polis par le temps et par les éléments.
Werner et Nora Schenk - couple suisse installé à Bâle - ont bien connu Dubuffet, ils l'ont fréquenté à Vence mais aussi à Paris. Dubuffet partage avec Werner sa passion pour l'art brut. Les deux hommes ont même entrepris ensemble un voyage en Allemagne quelques années avant ce portrait, en 1950, allant notamment à la rencontre du Dr Hanz Prinzhorn et de sa collection de peintures et de dessins d'aliénés. Dubuffet voit dans cet art brut une forme de création pure dont est absente toute forme d'éducation artistique, de savoir pratique et d'influences culturelles.
Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est, par conséquent, un hommage, un clin d'oeil malicieux au couple et en aucun cas une commande puisque le tableau ne leur fut pas offert après sa réalisation. Ce tableau s'avère être une des toiles les plus importantes de ces Figures Augures, que Max Loreau a d'ailleurs décrites: 'Des personnages, il en germe d'autres en ce même mois d'avril 1958 ; sur toile. D'allure très différente: massifs, d'une pièce, majestueux et lourds, grotesquement imposants ; moins remuants sans doute par le geste extérieur, mais silencieusement actifs par leur texture interne.' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XIV: Célébration du sol II, Texturologies, Topographies, Lausanne, 1969, p. 8). L'auteur poursuit en soulignant l'aspect si particulier de ces figures: 'Yeux haut placés, tête large à fleur d'épaules, blocs inspirés en qui la pensée a l'exacte ampleur du corps, porteurs d'autant de présages qu'une vieille pierre érigée ou que l'écorce. [...] Les tableaux [...] sont constitués pour la plupart par une seule figure dressée de face à la façon d'un monument - plus rarement par un couple d'ancêtres attentifs aux mouvements de la pensée qui monte (Hauts Lieux du Mariage).' (ibid.).
Dans ces Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk), l'artiste joue sur les hasards des textures qu'il créé. Il couvre la surface d'une matière élaborée par ses soins et dans laquelle il découpe directement les contours des formes, les figures tracées. Puis, une fois les couleurs appliquées, il les asperge d'essence afin de provoquer cet ondoiement caractristique de la sé rie. Enfin, il rehausse les bords de l'oeuvre d'une couleur plus claire afin de faire jaillir le sujet central. Ainsi, le tableau s'anime véritablement, prend vie par le foisonnement de matières provoqué par l'artiste, par cette richesse des nuances colorées. Il donne ici corps aux époux, une présence palpable qui trouve sa source dans un retour à l'élémentaire.
Face aux spectateurs, ce couple étrange, déstabilisant, parvient pour autant à communiquer toutes les vibrations palpables qui s'établissent entre ces deux êtres. 'Une fois de plus, les hiérarchies sont ici bouleversées ; forme et hasard de matière renvoient de l'une à l'autre, s'étalent dans un même plan où nul n'a de rôle privilgié: sont pris dans le cours d'un frémissement irrépressible qui est la scansion même de leur étrange pensée - étrange, elle l'est du moins au regard de nos tournures d'esprit les plus invétérées.' conclue Max Loreau (ibid.). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est une nouvelle fois l'exemple même du caractère insaisissable de la peinture de Jean Dubuffet, ainsi que l'a écrit Georges Limbour: 'On ne peut le parquer à l'intérieur d'aucune barrière; il les démolit toutes comme un taureau furieux.' (G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958).
Throughout his work, Dubuffet set out to break down the standards of classical painting one by one -the entire set of established codes from portraits (Plus beaux qu'ils croient (Portraits)) to landscapes (Paysages grotesques), without forgetting his nudes, which he tackles with a truth and intensity rarely equalled since (Corps de Dames). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) forms part of this approach, in his need to confront both the material and the weight of an art history, which he takes on board only in order better to identify its flaws and reinvigorate it according to his own sensibilities. Here he draws on the long line of portraits of couples that populate painting and sculpture, from Mantegna to Manet, Picasso and Brancusi, whose famous Kiss could be the counterpart for the couple consisting of Werner and Nora Schenk.
Painted between June and October 1958, this painting belongs to the series of Figures Augures that Dubuffet began in April of the same year. For the artist, this restricted set of no more than twenty paintings is a form of breather, a pause during which the figure suddenly resurfaces as he works on his Texturologies and Topographies, in which mineral or vegetable material reasserts its rights over the painting. There is only one other picture consisting of two characters, but Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) is the only one to be registered and described as a full portrait. As such, this work, which passed through the hands of New York gallery owner Pierre Matisse, featured very early in the most important exhibitions dedicated to the artist, whether at the Museum of Modern Art in New York or Los Angeles County Museum of Art, with its The work of Jean Dubuffet in 1962, or at the Guggenheim Museum in New York and the Galeries Nationales du Grand Palais for Jean Dubuffet: a retrospective in 1973.
In June 1958, Dubuffet was working in the studio in Vence he had built in 1956, along with a house for his wife. There, he rediscovered a deep contact with nature that surrounds and permeates the various series he produced, either indirectly via a search for form which tended to imitate the many aspects of materials offered up by nature, or much more literally by allowing minerals, plants and other insects, such as butterflies, to penetrate the heart of the painting itself. Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) thus seems to contain in its very plan the clearly drawn and sinuous shapes of the surrounding rocks, polished by time and the elements.
Nora and Werner Schenk - a Swiss couple living in Basel - knew Dubuffet well and visited him in both Vence and Paris. Dubuffet shared Werner's passion for Art Brut. The two men even undertook a journey together in Germany a few years before this portrait in 1950, which included a meeting with Dr Hanz Prinzhorn and his collection of the paintings and drawings of the insane. Dubuffet saw Art Brut as a form of pure creation free of any sort of art education, practical knowledge and cultural influence.
Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) is, therefore, a tribute, a mischievous nod to the couple and was certainly not a commission, as the picture was never presented to them following its completion. This picture proved to be one of the most important paintings of the Figures Augures, which Max Loreau also described as follows: 'More characters would emerge in the same month of April 1958, on canvas. Very different in appearance, solid, in one piece, majestic and heavy, grotesquely imposing, less boisterous no doubt in terms of external gesture, but silently active through their internal texture.' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XIV: Célébration du sol II, Texturologies, Topographies , Lausanne, 1969, p. 8). The author goes on to emphasise the most particular aspect of these figures: 'Eyes placed high up, a broad head level with the shoulders, inspired blocks in which the thought occupies the exact same space as the body, bearing as many omens as old standing stone or bark. [...] The pictures [...] consist mostly of a single figure standing before us like a monument - and more rarely of a couple of ancestors attentive to the movements of thoughts as they rise.' (Hauts Lieux du Mariage), (ibid.).
In the Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk), the artist plays on the chance textures he creates. He covers the surface with a material he himself has developed and into which he directly cuts the outlines of shapes and faces. Then, once the colours are applied, he sprinkles them with gasoline to cause the undulation characteristic of the series. Finally, he touches up the edges of the work in a lighter colour in order to bring out the central subject. Thus, the picture truly comes to life through the abundance of material introduced by the artist, this wealth of varied hues. He gives body to the couple here - a palpable presence that finds its source in a return to the elementary.
To the onlooker, this strange unsettling couple manages to communicate all the tangible vibrations that exist between them. 'Once again, hierarchies are disrupted; here form and random material play off each other, spread out in a plane where no one has a special role and are caught up in the an irrepressible thrill, which perfectly matches the strangeness of their thought, or at least it seems strange, given our entrenched cast of mind,' concludes Max Loreau (ibid.). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) once again epitomises the elusive character of Jean Dubuffet's painting, as Georges Limbour notes: 'We can not lodge it inside any pigeon-hole, it demolishes them all like a raging bull.'(G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958). (G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958).
Peinte entre juin et octobre 1958, cette toile appartient à la série des Figures Augures que Dubuffet a entrepris en avril de la même année. Cet ensemble restreint d'une vingtaine de tableaux seulement constitue pour l'artiste une forme de respiration, de parenthèse où la figure tout à coup ressurgit, alors qu'il s'affaire à la réalisation de ses Texturologies et Topographies dans lesquelles, la matière minérale ou végétale reprend ses droits sur la peinture. Il n'existe qu'un seul autre tableau composé de deux personnages, mais Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est le seul à être nominatif et revendiqué comme un portrait à part entière. A ce titre, l'oeuvre, qui est passée entre les mains du galeriste new-yorkais Pierre Matisse, a figuré très tôt dans les plus importantes expositions consacrées à l'artiste, que ce soit au Museum of Modern Art de New York et au Los Angeles County Museum of Art, avec The work of Jean Dubuffet en 1962, ou encore au Guggenheim Museum de New York et dans les Galeries Nationales du Grand Palais pour Jean Dubuffet : a retrospective en 1973.
En juin 1958, Dubuffet travaille dans son atelier de Vence qu'il a fait construire en 1956, ainsi qu'une villa pour sa femme. Là, il retrouve un contact profond avec la nature qui l'entoure et qui transparaît dans les différentes séries qu'il y élabore, soit indirectement par une recherche formelle qui tend à imiter les multiples aspects de matières proposées par la nature, soit de manière beaucoup plus littérale en faisant pénétrer les minéraux, les végétaux et autres insectes, tels les papillons, au coeur de la peinture même. Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) semble ainsi contenir dans son tracé même les formes à la fois dessinée et sinueuses des rochers des alentours, polis par le temps et par les éléments.
Werner et Nora Schenk - couple suisse installé à Bâle - ont bien connu Dubuffet, ils l'ont fréquenté à Vence mais aussi à Paris. Dubuffet partage avec Werner sa passion pour l'art brut. Les deux hommes ont même entrepris ensemble un voyage en Allemagne quelques années avant ce portrait, en 1950, allant notamment à la rencontre du Dr Hanz Prinzhorn et de sa collection de peintures et de dessins d'aliénés. Dubuffet voit dans cet art brut une forme de création pure dont est absente toute forme d'éducation artistique, de savoir pratique et d'influences culturelles.
Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est, par conséquent, un hommage, un clin d'oeil malicieux au couple et en aucun cas une commande puisque le tableau ne leur fut pas offert après sa réalisation. Ce tableau s'avère être une des toiles les plus importantes de ces Figures Augures, que Max Loreau a d'ailleurs décrites: 'Des personnages, il en germe d'autres en ce même mois d'avril 1958 ; sur toile. D'allure très différente: massifs, d'une pièce, majestueux et lourds, grotesquement imposants ; moins remuants sans doute par le geste extérieur, mais silencieusement actifs par leur texture interne.' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XIV: Célébration du sol II, Texturologies, Topographies, Lausanne, 1969, p. 8). L'auteur poursuit en soulignant l'aspect si particulier de ces figures: 'Yeux haut placés, tête large à fleur d'épaules, blocs inspirés en qui la pensée a l'exacte ampleur du corps, porteurs d'autant de présages qu'une vieille pierre érigée ou que l'écorce. [...] Les tableaux [...] sont constitués pour la plupart par une seule figure dressée de face à la façon d'un monument - plus rarement par un couple d'ancêtres attentifs aux mouvements de la pensée qui monte (Hauts Lieux du Mariage).' (ibid.).
Dans ces Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk), l'artiste joue sur les hasards des textures qu'il créé. Il couvre la surface d'une matière élaborée par ses soins et dans laquelle il découpe directement les contours des formes, les figures tracées. Puis, une fois les couleurs appliquées, il les asperge d'essence afin de provoquer cet ondoiement caractristique de la sé rie. Enfin, il rehausse les bords de l'oeuvre d'une couleur plus claire afin de faire jaillir le sujet central. Ainsi, le tableau s'anime véritablement, prend vie par le foisonnement de matières provoqué par l'artiste, par cette richesse des nuances colorées. Il donne ici corps aux époux, une présence palpable qui trouve sa source dans un retour à l'élémentaire.
Face aux spectateurs, ce couple étrange, déstabilisant, parvient pour autant à communiquer toutes les vibrations palpables qui s'établissent entre ces deux êtres. 'Une fois de plus, les hiérarchies sont ici bouleversées ; forme et hasard de matière renvoient de l'une à l'autre, s'étalent dans un même plan où nul n'a de rôle privilgié: sont pris dans le cours d'un frémissement irrépressible qui est la scansion même de leur étrange pensée - étrange, elle l'est du moins au regard de nos tournures d'esprit les plus invétérées.' conclue Max Loreau (ibid.). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) est une nouvelle fois l'exemple même du caractère insaisissable de la peinture de Jean Dubuffet, ainsi que l'a écrit Georges Limbour: 'On ne peut le parquer à l'intérieur d'aucune barrière; il les démolit toutes comme un taureau furieux.' (G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958).
Throughout his work, Dubuffet set out to break down the standards of classical painting one by one -the entire set of established codes from portraits (Plus beaux qu'ils croient (Portraits)) to landscapes (Paysages grotesques), without forgetting his nudes, which he tackles with a truth and intensity rarely equalled since (Corps de Dames). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) forms part of this approach, in his need to confront both the material and the weight of an art history, which he takes on board only in order better to identify its flaws and reinvigorate it according to his own sensibilities. Here he draws on the long line of portraits of couples that populate painting and sculpture, from Mantegna to Manet, Picasso and Brancusi, whose famous Kiss could be the counterpart for the couple consisting of Werner and Nora Schenk.
Painted between June and October 1958, this painting belongs to the series of Figures Augures that Dubuffet began in April of the same year. For the artist, this restricted set of no more than twenty paintings is a form of breather, a pause during which the figure suddenly resurfaces as he works on his Texturologies and Topographies, in which mineral or vegetable material reasserts its rights over the painting. There is only one other picture consisting of two characters, but Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) is the only one to be registered and described as a full portrait. As such, this work, which passed through the hands of New York gallery owner Pierre Matisse, featured very early in the most important exhibitions dedicated to the artist, whether at the Museum of Modern Art in New York or Los Angeles County Museum of Art, with its The work of Jean Dubuffet in 1962, or at the Guggenheim Museum in New York and the Galeries Nationales du Grand Palais for Jean Dubuffet: a retrospective in 1973.
In June 1958, Dubuffet was working in the studio in Vence he had built in 1956, along with a house for his wife. There, he rediscovered a deep contact with nature that surrounds and permeates the various series he produced, either indirectly via a search for form which tended to imitate the many aspects of materials offered up by nature, or much more literally by allowing minerals, plants and other insects, such as butterflies, to penetrate the heart of the painting itself. Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) thus seems to contain in its very plan the clearly drawn and sinuous shapes of the surrounding rocks, polished by time and the elements.
Nora and Werner Schenk - a Swiss couple living in Basel - knew Dubuffet well and visited him in both Vence and Paris. Dubuffet shared Werner's passion for Art Brut. The two men even undertook a journey together in Germany a few years before this portrait in 1950, which included a meeting with Dr Hanz Prinzhorn and his collection of the paintings and drawings of the insane. Dubuffet saw Art Brut as a form of pure creation free of any sort of art education, practical knowledge and cultural influence.
Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) is, therefore, a tribute, a mischievous nod to the couple and was certainly not a commission, as the picture was never presented to them following its completion. This picture proved to be one of the most important paintings of the Figures Augures, which Max Loreau also described as follows: 'More characters would emerge in the same month of April 1958, on canvas. Very different in appearance, solid, in one piece, majestic and heavy, grotesquely imposing, less boisterous no doubt in terms of external gesture, but silently active through their internal texture.' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XIV: Célébration du sol II, Texturologies, Topographies , Lausanne, 1969, p. 8). The author goes on to emphasise the most particular aspect of these figures: 'Eyes placed high up, a broad head level with the shoulders, inspired blocks in which the thought occupies the exact same space as the body, bearing as many omens as old standing stone or bark. [...] The pictures [...] consist mostly of a single figure standing before us like a monument - and more rarely of a couple of ancestors attentive to the movements of thoughts as they rise.' (Hauts Lieux du Mariage), (ibid.).
In the Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk), the artist plays on the chance textures he creates. He covers the surface with a material he himself has developed and into which he directly cuts the outlines of shapes and faces. Then, once the colours are applied, he sprinkles them with gasoline to cause the undulation characteristic of the series. Finally, he touches up the edges of the work in a lighter colour in order to bring out the central subject. Thus, the picture truly comes to life through the abundance of material introduced by the artist, this wealth of varied hues. He gives body to the couple here - a palpable presence that finds its source in a return to the elementary.
To the onlooker, this strange unsettling couple manages to communicate all the tangible vibrations that exist between them. 'Once again, hierarchies are disrupted; here form and random material play off each other, spread out in a plane where no one has a special role and are caught up in the an irrepressible thrill, which perfectly matches the strangeness of their thought, or at least it seems strange, given our entrenched cast of mind,' concludes Max Loreau (ibid.). Hauts lieux du mariage (Portraits de Werner et Nora Schenk) once again epitomises the elusive character of Jean Dubuffet's painting, as Georges Limbour notes: 'We can not lodge it inside any pigeon-hole, it demolishes them all like a raging bull.'(G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958). (G. Limbour, Art International, No. 2-3, 1958).