拍品专文
Cette oeuvre appartient au thème des baigneuses qu'Edgar Degas traita largement tout au long de sa vie et qu'il explora sous les différentes techniques de la peinture, du dessin, du pastel, et même de la sculpture. Bien que le pastel et la peinture aient permis à l'artiste de retranscrire le velouté des carnations, le moelleux des étoffes ou encore la richesse des motifs ornementaux: tentures, tapisseries Degas fait part, au début des années 1890, de son souhait de se consacrer plus pleinement au fusain et à la gravure: "enfin je vais pouvoir me livrer au blanc et noir qui est ma passion" aurait-il confié à la famille Halévy (cité in catalogue d'exposition, Degas, Paris, 1988, p. 516).
Il est difficile de dater les oeuvres de Degas et particulièrement ses dessins exécutés au fusain. Toutefois, il semble que ce soit aux environs de 1895-1900 que l'artiste exécute le pastel La sortie du bain (P.-A. Lemoisne, no. 1340) et par conséquent Après le bain, femme nue s'essuyant, dessin préparatoire s'y rapportant.
L'oeuvre présentée ici montre la baigneuse s'essuyant avec une ample serviette. Le dessin, réduit à quelques lignes n'en reste pas moins vigoureux. Les rythmes de la ligne définissent les formes: modelé de la cambrure, petits traits duveteux de la chevelure, hachures suggérant la chair. Il y a dans ce dessin, une sensualité perceptible dans le tracé même des contours, dans le jeu des noirs, souvent appliqués parcimonieusement sur le papier crème.
Parallèlement, vers 1895, Degas réalise un ouvrage sculpté d'une femme assise sur un fauteuil près d'une baignoire, le bras gauche levé, s'essuyant sous la poitrine : Femme assise dans un fauteuil, s'essuyant l'aisselle gauche (S. Campbell, no. 43; fig. 1). Le modelage de la cire qu'il travaille avec des outils de fortune et modèle de ses doigts, donne au tissu du peignoir jeté sur le fauteuil la même simplicité que dans le présent dessin. Le choix de la position assise et la fragmentation des surfaces pour capter la lumière font écho au travail au fusain de l'artiste.
Le plaisir que Degas prend ici à tracer les contours de la silhouette du modèle et la sensualité du traitement révèlent l'influence d'Ingres. Lors d'un dîner donné chez les Halévy le 22 janvier 1891, Degas, racontant son entretien avec le vieil artiste, rapporta ces conseils: "Faites des lignes, jeune homme, me dit-il, faites des lignes; soit de souvenir, soit d'après nature". Il cita également à cette occasion certains aphorismes de son aîné: "La forme n'est pas sur le trait, elle est à l'intérieur du trait. L'ombre ne se met pas à côté du trait, elle se met sur le trait" (cité in Ibid, p. 499).
Après le bain, femme nue s'essuyant semble être l'illustration de ces principes. L'accent est mis sur la chevelure et la ligne sinueuse du dos de la figure, auxquelles font écho les blancs de la serviette et du fauteuil sur lequel elle est assise.
The theme explored here of women bathing is one which Degas would return to throughout his life and would explore using various painting techniques, from drawing to pastel, and even sculpture. Although the techniques of pastel and paint allowed the artist to represent the mellowness of the complexions, the softness of the fabrics and the richness of the ornamental motifs, such as hangings, tapestries, etc., at the start of the 1890s, Degas expressed a desire to focus more on works using charcoal and printing techniques: "I am finally going to be able to devote myself to black and white which is my passion" he confided to Halévy (cit in Catalogue d'exposition, Degas, Paris, 1988, p. 516).
It is difficult to date Degas's works, particularly his charcoal drawings. However, it appears that it was between 1895-1900 that the artist produced the pastel La Sortie du Bain (P.-A. Lemoisne, no. 1340) and therefore its preparatory drawing Aprés le bain, Femme nue s'essuyant, the lot presented here.
This work shows the bather drying herself with an ample towel. The drawing, although only a few lines, is not lacking in vitality. The rhythms of the line define the shapes: the curve of the back, small wavy lines for the hair, crosshatching suggesting the skin. This drawing contains a
sensuality perceptible in the very lines of the contours and in the interplay of blacks, often applied sparingly to the cream paper.
During the same period, in around 1895, Degas produced a sculpture of a woman sitting on an armchair by a bath, her left arm drying herself beneath her chest, called Femme assise dans un fauteuil, s'essuyant l'aisselle gauche (S. Campbell, no. 43; Fig. 1). The modelling of the wax, which he worked with improvised tools and shaped with his fingers, gives the fabric of the robe thrown onto the chair the same simplicity exhibited in this drawing. The choice of the seated position and the fragmentation of surfaces to capture the light are reminiscent of the artist's work in charcoal.
The pleasure that Degas takes here in tracing the outlines of the model's silhouette and the sensuality of the treatment reveal the influence of Ingres. At a dinner hosted by Halévy
on 22 January 1891, Degas, recounting his meeting with the elderly artist, who had given him the following advice: "'Draw lines, young man,' he told me. 'Draw lines, either from memory or from life.'" At the same dinner he also quoted a number of aphorisms Ingres had passed on to him: "The shape is not on the line, it is inside the line. The shadow does not sit next to the line, it runs over the line." (quoted in Catalogue d'exposition, Degas, Paris, 1988, p. 499).
Aprés le bain, femme nue s'essuyant seems to illustrate these principles. The emphasis is placed on the hair and the sinuous line of the figure's back, echoed by the whites of the towel and the armchair on which she is sitting.
Il est difficile de dater les oeuvres de Degas et particulièrement ses dessins exécutés au fusain. Toutefois, il semble que ce soit aux environs de 1895-1900 que l'artiste exécute le pastel La sortie du bain (P.-A. Lemoisne, no. 1340) et par conséquent Après le bain, femme nue s'essuyant, dessin préparatoire s'y rapportant.
L'oeuvre présentée ici montre la baigneuse s'essuyant avec une ample serviette. Le dessin, réduit à quelques lignes n'en reste pas moins vigoureux. Les rythmes de la ligne définissent les formes: modelé de la cambrure, petits traits duveteux de la chevelure, hachures suggérant la chair. Il y a dans ce dessin, une sensualité perceptible dans le tracé même des contours, dans le jeu des noirs, souvent appliqués parcimonieusement sur le papier crème.
Parallèlement, vers 1895, Degas réalise un ouvrage sculpté d'une femme assise sur un fauteuil près d'une baignoire, le bras gauche levé, s'essuyant sous la poitrine : Femme assise dans un fauteuil, s'essuyant l'aisselle gauche (S. Campbell, no. 43; fig. 1). Le modelage de la cire qu'il travaille avec des outils de fortune et modèle de ses doigts, donne au tissu du peignoir jeté sur le fauteuil la même simplicité que dans le présent dessin. Le choix de la position assise et la fragmentation des surfaces pour capter la lumière font écho au travail au fusain de l'artiste.
Le plaisir que Degas prend ici à tracer les contours de la silhouette du modèle et la sensualité du traitement révèlent l'influence d'Ingres. Lors d'un dîner donné chez les Halévy le 22 janvier 1891, Degas, racontant son entretien avec le vieil artiste, rapporta ces conseils: "Faites des lignes, jeune homme, me dit-il, faites des lignes; soit de souvenir, soit d'après nature". Il cita également à cette occasion certains aphorismes de son aîné: "La forme n'est pas sur le trait, elle est à l'intérieur du trait. L'ombre ne se met pas à côté du trait, elle se met sur le trait" (cité in Ibid, p. 499).
Après le bain, femme nue s'essuyant semble être l'illustration de ces principes. L'accent est mis sur la chevelure et la ligne sinueuse du dos de la figure, auxquelles font écho les blancs de la serviette et du fauteuil sur lequel elle est assise.
The theme explored here of women bathing is one which Degas would return to throughout his life and would explore using various painting techniques, from drawing to pastel, and even sculpture. Although the techniques of pastel and paint allowed the artist to represent the mellowness of the complexions, the softness of the fabrics and the richness of the ornamental motifs, such as hangings, tapestries, etc., at the start of the 1890s, Degas expressed a desire to focus more on works using charcoal and printing techniques: "I am finally going to be able to devote myself to black and white which is my passion" he confided to Halévy (cit in Catalogue d'exposition, Degas, Paris, 1988, p. 516).
It is difficult to date Degas's works, particularly his charcoal drawings. However, it appears that it was between 1895-1900 that the artist produced the pastel La Sortie du Bain (P.-A. Lemoisne, no. 1340) and therefore its preparatory drawing Aprés le bain, Femme nue s'essuyant, the lot presented here.
This work shows the bather drying herself with an ample towel. The drawing, although only a few lines, is not lacking in vitality. The rhythms of the line define the shapes: the curve of the back, small wavy lines for the hair, crosshatching suggesting the skin. This drawing contains a
sensuality perceptible in the very lines of the contours and in the interplay of blacks, often applied sparingly to the cream paper.
During the same period, in around 1895, Degas produced a sculpture of a woman sitting on an armchair by a bath, her left arm drying herself beneath her chest, called Femme assise dans un fauteuil, s'essuyant l'aisselle gauche (S. Campbell, no. 43; Fig. 1). The modelling of the wax, which he worked with improvised tools and shaped with his fingers, gives the fabric of the robe thrown onto the chair the same simplicity exhibited in this drawing. The choice of the seated position and the fragmentation of surfaces to capture the light are reminiscent of the artist's work in charcoal.
The pleasure that Degas takes here in tracing the outlines of the model's silhouette and the sensuality of the treatment reveal the influence of Ingres. At a dinner hosted by Halévy
on 22 January 1891, Degas, recounting his meeting with the elderly artist, who had given him the following advice: "'Draw lines, young man,' he told me. 'Draw lines, either from memory or from life.'" At the same dinner he also quoted a number of aphorisms Ingres had passed on to him: "The shape is not on the line, it is inside the line. The shadow does not sit next to the line, it runs over the line." (quoted in Catalogue d'exposition, Degas, Paris, 1988, p. 499).
Aprés le bain, femme nue s'essuyant seems to illustrate these principles. The emphasis is placed on the hair and the sinuous line of the figure's back, echoed by the whites of the towel and the armchair on which she is sitting.