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拍品专文
Cette oeuvre est enregistrée aux archives Marca-Relli, Parme, sous le No. MARE-06031.
La scène se déroule en 1956 dans les Hamptons, à The Springs, petite localité où toute une partie de l'avant-garde new yorkaise des années 1950 s'est installée. Conrad Marca-Relli y réside alors avec son épouse et s'est lié d'amitié pour son voisin, Jackson Pollock : "Une fois, le peintre anglais Alan Davie et le marchand Gimpel étaient venus rendre visite à Jackson. Je les avais rejoints et, après un moment, ils suggérèrent d'aller voir mes oeuvres dans mon atelier. Ils les regardèrent pendant un certain temps faisant quelques commentaires polis et me demandèrent la permission de regarder de plus près l'une de mes toiles, en tournant autour et en la retournant, peut-être pour y chercher la trace d'éléments figuratifs. Quoiqu'il en soit, ceci sembla profondément irriter Jackson, il marcha jusqu'à la toile, se retourna et dit dans un grognement : 'Il l'a peinte de cette façon, vous devez donc la regarder ainsi.' Je fus particulièrement touché par son attitude protectrice."
Membre à part entière de la nouvelle génération d'artistes américains qui remettent en cause tous les fondements de la peinture au tournant des années 1940 et 1950, Marca-Relli fait cependant figure à part lorsque l'on regarde attentivement son oeuvre. Très proche de Kline, Pollock ou encore De Kooning, il fréquente également l'avant-garde italienne et notamment Burri lors d'un séjour à Rome en 1951. De cette double identité naît une peinture totalement renouvelée qui prend appui sur la technique du collage qui l'a influencé, notamment les travaux cubistes de Picasso et de Braque. Pour autant - Ornations, réalisé en 1957, en est un parfait exemple - Marca-Relli s'approprie cette technique pour mieux la dépasser. En utilisant des morceaux de toiles collés dont les contours sont cernés d'un noir intense qui dessine la composition, en opposant des nuances de bleus intenses, des tons bruns et des éclats de jaunes ponctuant la surface, il parvient ici à faire la synthèse entre la force de l'expressionnisme abstrait et la profonde remise en question de la peinture comme medium, jetant ici un pont entre la scène américaine et l'Europe tout comme le fera Cy Twombly dans son propre langage. Face à cette remise en cause totale, Marca-Relli répondait simplement : "La peinture pour moi était un problème qui trouvait mille solutions possibles.".
The scene was 1956 in the Hamptons, in Springs, a neighbourhood which many of the 1950s New York avant-garde set had moved to. Conrad Marca-Relli was living there at the time with his wife and became friends with his neighbour, Jackson Pollock: "Once the English painter Alan Davie and the dealer Gimpel came to visit Jackson. I had joined them and, after a while, they suggested looking at my paintings in my studio. They looked at them for a while, making some polite comments, and asked my permission to look at one of my canvases closer up, turning it around this way and that, perhaps looking for traces of figurative elements. Whatever the case, this seemed to deeply irritate Jackson, who walked up to the painting, turned around and growled: 'He painted it that way, so look at it that way.' I was very touched by his protective attitude."
Although he was a fully-fledged member of the new generation of American artists that questioned all the fundamentals of painting at the end of the 1940s and early 1950s, Marca-Relli's work nevertheless stands out when examined closely. He was very close to Kline, Pollock and De Kooning, but also associated with the Italian avant-garde, particularly Burri during his trip to Rome in 1951. From this dual identity emerged a totally new form of painting drawing on the technique of collage which had influenced him, particularly in the Cubist works of Picasso and Braque. However, Marca-Relli appropriated this technique in order to move beyond it and Ornations, produced in 1957, is a perfect example of this. By using pieces of glued canvas, with contours outlined in an intense black, to outline the composition, by adding shades of intense blue, browns and bursts of yellow punctuating the surface, he succeeds here in combining the strength of abstract expressionism and the profound questioning of painting as a medium, creating a bridge between the American scene and Europe, just as Cy Twombly would do in his own language. In response to this total questioning, Marca-Relli replied simply: "For me painting was a problem which had a thousand possible solutions."
La scène se déroule en 1956 dans les Hamptons, à The Springs, petite localité où toute une partie de l'avant-garde new yorkaise des années 1950 s'est installée. Conrad Marca-Relli y réside alors avec son épouse et s'est lié d'amitié pour son voisin, Jackson Pollock : "Une fois, le peintre anglais Alan Davie et le marchand Gimpel étaient venus rendre visite à Jackson. Je les avais rejoints et, après un moment, ils suggérèrent d'aller voir mes oeuvres dans mon atelier. Ils les regardèrent pendant un certain temps faisant quelques commentaires polis et me demandèrent la permission de regarder de plus près l'une de mes toiles, en tournant autour et en la retournant, peut-être pour y chercher la trace d'éléments figuratifs. Quoiqu'il en soit, ceci sembla profondément irriter Jackson, il marcha jusqu'à la toile, se retourna et dit dans un grognement : 'Il l'a peinte de cette façon, vous devez donc la regarder ainsi.' Je fus particulièrement touché par son attitude protectrice."
Membre à part entière de la nouvelle génération d'artistes américains qui remettent en cause tous les fondements de la peinture au tournant des années 1940 et 1950, Marca-Relli fait cependant figure à part lorsque l'on regarde attentivement son oeuvre. Très proche de Kline, Pollock ou encore De Kooning, il fréquente également l'avant-garde italienne et notamment Burri lors d'un séjour à Rome en 1951. De cette double identité naît une peinture totalement renouvelée qui prend appui sur la technique du collage qui l'a influencé, notamment les travaux cubistes de Picasso et de Braque. Pour autant - Ornations, réalisé en 1957, en est un parfait exemple - Marca-Relli s'approprie cette technique pour mieux la dépasser. En utilisant des morceaux de toiles collés dont les contours sont cernés d'un noir intense qui dessine la composition, en opposant des nuances de bleus intenses, des tons bruns et des éclats de jaunes ponctuant la surface, il parvient ici à faire la synthèse entre la force de l'expressionnisme abstrait et la profonde remise en question de la peinture comme medium, jetant ici un pont entre la scène américaine et l'Europe tout comme le fera Cy Twombly dans son propre langage. Face à cette remise en cause totale, Marca-Relli répondait simplement : "La peinture pour moi était un problème qui trouvait mille solutions possibles.".
The scene was 1956 in the Hamptons, in Springs, a neighbourhood which many of the 1950s New York avant-garde set had moved to. Conrad Marca-Relli was living there at the time with his wife and became friends with his neighbour, Jackson Pollock: "Once the English painter Alan Davie and the dealer Gimpel came to visit Jackson. I had joined them and, after a while, they suggested looking at my paintings in my studio. They looked at them for a while, making some polite comments, and asked my permission to look at one of my canvases closer up, turning it around this way and that, perhaps looking for traces of figurative elements. Whatever the case, this seemed to deeply irritate Jackson, who walked up to the painting, turned around and growled: 'He painted it that way, so look at it that way.' I was very touched by his protective attitude."
Although he was a fully-fledged member of the new generation of American artists that questioned all the fundamentals of painting at the end of the 1940s and early 1950s, Marca-Relli's work nevertheless stands out when examined closely. He was very close to Kline, Pollock and De Kooning, but also associated with the Italian avant-garde, particularly Burri during his trip to Rome in 1951. From this dual identity emerged a totally new form of painting drawing on the technique of collage which had influenced him, particularly in the Cubist works of Picasso and Braque. However, Marca-Relli appropriated this technique in order to move beyond it and Ornations, produced in 1957, is a perfect example of this. By using pieces of glued canvas, with contours outlined in an intense black, to outline the composition, by adding shades of intense blue, browns and bursts of yellow punctuating the surface, he succeeds here in combining the strength of abstract expressionism and the profound questioning of painting as a medium, creating a bridge between the American scene and Europe, just as Cy Twombly would do in his own language. In response to this total questioning, Marca-Relli replied simply: "For me painting was a problem which had a thousand possible solutions."