拍品专文
À partir de la fn des années 1870 et durant tout le reste de la carrière d’Edgar Degas, le sujet de la femme à sa toilette occupe une place prépondérante dans son oeuvre. Des centaines de dessins, gravures, monotypes et pastels font écho à ses sculptures et témoignent de sa fascination pour ce thème. Les poses à la fois gracieuses et gauches, les attitudes aussi naturelles que contorsionnées, ont le caractère spontané et sans fard par lequel Degas recrée l’atmosphère d’intimité qui lui est chère.
Si un lien certain peut être établi entre la statuaire de Degas et celle de ses prédécesseurs classiques, il est tout particulièrement mis en évidence par Femme se frottant le dos avec une éponge, torse. En effet, elle rappelle les fragments antiques admirés par d’innombrables générations d’artistes et conservés dans les plus grands musées du monde, parmi lesquels le Louvre, où se rend fréquemment Degas pour les contempler et les croquer. Figurant un torse de femme, la présente sculpture ofre des proportions quasiclassiques, l’impression en étant accentuée par l’absence de tête et l’aspecttronqué des membres. Toutefois, la jeune femme est représentée à sa toilette, se frottant le dos, dans un acte tout à fait banal et quotidien. La modernité de cette scène contraste délibérément avec les attributs classiques de l’oeuvre, conférant une certaine poésie à ce geste prosaïque.
L’on pourrait croire que Femme se frottant le dos avec une éponge, torse est le fragment d’une oeuvre plus complète. Il n’en est rien car Degas lui-même en fit faire un plâtre, en l’état, par le fondeur Hébrard. Il est à souligner que la plupart de ses bronzes furent fondus à partir des cires retrouvées dans son atelier à sa mort, la cire (ou la terre) constituant en sculpture l’état initial, encore modifiable. Le plâtre, quant à lui, est l’état ultime avant le bronze, obtenu par destruction de la cire originale. En la faisant réaliser en plâtre de son vivant, Degas choisit donc sciemment la fgure de Femme se frottant le dos avec une éponge, torse telle qu’elle fut ensuite fondue en bronze et nous est présentée ici, comme sa forme défnitive et aboutie.
From the late 1870s to the end of his career, the bather enjoyed a persistent hold over Degas’s artistic imagination ; hundreds of drawings, etchings, monotypes, and pastels, along with sculptural compositions, bear witness to the artist’s fascination with the intimate actions of the woman at her toilette. Degas’s explorations of the bather capture postures at once graceful and awkward, natural and complex, their momentary and unafected character helping to create the appearance of intimacy which the artist sought. There is a strong link between Edgar Degas’ sculptures and those of his classical predecessors, but this is perhaps nowhere so clear as in Femme se frottant le dos avec une éponge, torse. This sculpture is reminiscent of the ancient fragments that have been so revered by artists through the ages and which feature so prominently in the museums of the world, not least the Louvre which he himself visited and indeed painted. This work comprises the torso of a woman , appearing almost classical in its proportions - all the more so because of the lack of head or limbs. The woman is shown spongeing herself, an act that is deliberately everyday: Degas has fused ancient precedent with the realities of modern life and domesticity. In this way, that prosaic action which runs like such a strong thread through so many of his most famous pictures has here been imbued with a timeless poetry.
Femme se frottant le dos avec une éponge, torse could be seen as a fragment, yet this appears to have been part of a deliberate decision of the artist himself, as this bronze was made from a plaster cast upon request of Degas by Hébrard. Revealingly, most of the bronzes that were cast of Degas’ sculptures were based on his wax sculptures found in the studio after his death. The wax is the frst step of the casting process, and can be modifed by the artist. Instead, a plaster cast is the final version before the bronze, and is obtained by destroying the original wax. The fact that Degas had already cast this work in plaster during his own lifetime, hence
choosing once and for all how it would later look in bronze, reveals an incredibly rare appreciation of the composition on the part of the artist himself.
Si un lien certain peut être établi entre la statuaire de Degas et celle de ses prédécesseurs classiques, il est tout particulièrement mis en évidence par Femme se frottant le dos avec une éponge, torse. En effet, elle rappelle les fragments antiques admirés par d’innombrables générations d’artistes et conservés dans les plus grands musées du monde, parmi lesquels le Louvre, où se rend fréquemment Degas pour les contempler et les croquer. Figurant un torse de femme, la présente sculpture ofre des proportions quasiclassiques, l’impression en étant accentuée par l’absence de tête et l’aspecttronqué des membres. Toutefois, la jeune femme est représentée à sa toilette, se frottant le dos, dans un acte tout à fait banal et quotidien. La modernité de cette scène contraste délibérément avec les attributs classiques de l’oeuvre, conférant une certaine poésie à ce geste prosaïque.
L’on pourrait croire que Femme se frottant le dos avec une éponge, torse est le fragment d’une oeuvre plus complète. Il n’en est rien car Degas lui-même en fit faire un plâtre, en l’état, par le fondeur Hébrard. Il est à souligner que la plupart de ses bronzes furent fondus à partir des cires retrouvées dans son atelier à sa mort, la cire (ou la terre) constituant en sculpture l’état initial, encore modifiable. Le plâtre, quant à lui, est l’état ultime avant le bronze, obtenu par destruction de la cire originale. En la faisant réaliser en plâtre de son vivant, Degas choisit donc sciemment la fgure de Femme se frottant le dos avec une éponge, torse telle qu’elle fut ensuite fondue en bronze et nous est présentée ici, comme sa forme défnitive et aboutie.
From the late 1870s to the end of his career, the bather enjoyed a persistent hold over Degas’s artistic imagination ; hundreds of drawings, etchings, monotypes, and pastels, along with sculptural compositions, bear witness to the artist’s fascination with the intimate actions of the woman at her toilette. Degas’s explorations of the bather capture postures at once graceful and awkward, natural and complex, their momentary and unafected character helping to create the appearance of intimacy which the artist sought. There is a strong link between Edgar Degas’ sculptures and those of his classical predecessors, but this is perhaps nowhere so clear as in Femme se frottant le dos avec une éponge, torse. This sculpture is reminiscent of the ancient fragments that have been so revered by artists through the ages and which feature so prominently in the museums of the world, not least the Louvre which he himself visited and indeed painted. This work comprises the torso of a woman , appearing almost classical in its proportions - all the more so because of the lack of head or limbs. The woman is shown spongeing herself, an act that is deliberately everyday: Degas has fused ancient precedent with the realities of modern life and domesticity. In this way, that prosaic action which runs like such a strong thread through so many of his most famous pictures has here been imbued with a timeless poetry.
Femme se frottant le dos avec une éponge, torse could be seen as a fragment, yet this appears to have been part of a deliberate decision of the artist himself, as this bronze was made from a plaster cast upon request of Degas by Hébrard. Revealingly, most of the bronzes that were cast of Degas’ sculptures were based on his wax sculptures found in the studio after his death. The wax is the frst step of the casting process, and can be modifed by the artist. Instead, a plaster cast is the final version before the bronze, and is obtained by destroying the original wax. The fact that Degas had already cast this work in plaster during his own lifetime, hence
choosing once and for all how it would later look in bronze, reveals an incredibly rare appreciation of the composition on the part of the artist himself.