Serge Ferat (1881-1958)
Beyond Boundaries: Avant-Garde Masterworks from a European Collection
Serge Ferat (1881-1958)

Le Livre

细节
13 7/8 x 9 5/8 in. (35.9 x 24.5 cm.)
来源
Anon. sale, Sotheby & Co., London, 13 July 1960, lot 63.
Andrea Electronics Corporation, United States.
Anon. sale, Sotheby Parke Bernet, Inc., New York, 19 May 1978, lot 332.
Galerie Tarica, Paris (acquired at the above sale).
Acquired from the above by the family of the present owners, circa 1980.
展览
Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, Paris-Moscou, 1900-1930, May-November 1979, p. 129 (illustrated).

荣誉呈献

Vanessa Fusco
Vanessa Fusco

拍品专文

Les siècles sont au peuple ; eux, ils ont le moment,
Ils en usent. O lutte étrange ! Acharnement !
Chacun à grand bruit coupe une branche de l’arbre.
Là, des éclats d’airain, là, des éclats de marbre ;
La colonne romaine ainsi que l’arc français
Tombent. Que dirait-on de toi si tu faisais
Envoler ton lion de Saint-Marc, ô Venise !
L’histoire est balafrée et la gloire agonise.
Quoi qu’on puisse penser de la France d’hier,
De cette rude armée et de ce peuple fier,
Et de ce que ce siècle à son troisième lustre
Avait rêvé, tenté, voulu, c’était illustre.
Pourquoi l’effacement ? qu’a-t-on créé d’ailleurs
Pour les déshérités et pour les travailleurs ?
A-t-on fermé le bagne ? A-t-on ouvert l’école ?
On détruit Marengo, Lodi, Wagram, Arcole ;
A-t-on du moins fondé le droit universel ?
Le pauvre a-t-il le toit, le feu, le pain, le sel ?
A-t-on mis l’atelier, a-t-on mis la chaumière
Sous une immense loi de vie et de lumière ?
A-t-on déshonoré la guerre en renonçant
A l’effusion folle et sinistre du sang ?
A-t-on refait le code à l’image du juste ?
A-t-on bâti l’autel de la clémence auguste ?
A-t-on édifié le temple où la clareté
Se condense en raison et deviant liberté ?
A-t-on doté l’enfant et délivré la femme ?
A-t-on planté dans l’homme, au plus profond de l’âme,
L’arbre du vrai, croissant de l’erreur qui décroît ?
Offre-t-on au progrès, toujours trop à l’étroit,
Quelque élargissement d’horizon et de route ?
Non; des ruines; rien. Soit. Quant à moi, je doute
Ce qu’on fait est petit, mais ce qu’on brise est grand.

Victor Hugo, “Les siècles sont au peuple…,” L’Année terrible, 1872.


In 1913, Serge Férat was one of a few foreign-born artists in Paris primarily interested in Cubism. He arrived in the French capital in 1901 under the name Serguei Zhastrebzov with his close friend, the Baroness Hélène d’Oettingen, the widow of a Polish nobleman née Yelena Zhadviga Mionteska or possibly Miaczinscka. Once settled on the Boulevard Berthier, the Baroness’s well-attended literary salon led Zhastrebzov to meet the notable characters of the Parisian avant-garde, most significantly Pablo Picasso and Guillaume Apollinaire. It was Apollinaire who encouraged the artist to change his name to Serge Férat and shepherded him into the artistic community. After briefly studying under William-Adolphe Bouguereau, Férat faced difficulty finding his own style. He amassed a collection of works by Le Douanier Rousseau, Picasso, Giorgio de Chirico, among others. Run by Apollinaire, Les Soirées de Paris, the literary and artistic magazine, was at the center of the avant-garde in Montparnasse before World War I. Apollinaire invited his wealthy friends Férat and the Baroness to collaborate on the publication after falling out with André Salmon and André Billy over his own support for Cubism and Futurism. The first issue edited by Férat and the Baroness in November 1913 included Apollinaire’s review of the Salon d’Automne, a poem written by the Baroness under her pseudonym Roch Grey and a handful of cubist constructions by Picasso.
Emulating the Barbizon School, the Nabis and the Fauves without significant success, Férat did not commit to any particular style until he developed his own version of Cubism around 1913. With its flattened perspective, use of trompe-l’oeil and inclusion of text, Le Livre represents Férat’s systematic application of Cubism in the early teens. The printed excerpt of Les siècles sont au peuple, from Victor Hugo’s L’Année terrible, an 1872-published series of poems based on the horrible events of 1870—for both France as a nation with the loss of the Franco-Prussian War and the establishment of the Paris Commune as well as for Hugo with the death of his son, Charles. This gripping series of poems positioned Hugo as a national hero and symbol of Republicanism in France. In Le Livre, the main collage element is a poignant reference to a politically-charged poem at a time when the nation was on the brink of World War I, a war in which Férat served in the same Foreign Legion regiment as Apollinaire. With its bold tonality and use of collage, this work is among the finest examples of the artist's own Cubist vision.

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