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« Bien que ces personnages mythiques portent une série d'attributs culturels importants, leur célébrité partagée provient du fait qu'ils sont des héros de l'art commercial. chacune des ces icônes culturelles est aussi une icône commerciale, un logo, le symbole d'une identité d'entreprise. Chacune est également une création artistique dont l'artiste a été effacé. »
"While these mythic figgures carry a range of important cultural attributes, their shared celebrity stature arises from their being heroes of commercial icon, a 'logo', the symbole of a corporate identity. Each is also an artistic creation from which the artist has been erased."
- Greg Metcalf
Si Andy Warhol gardait pour lui son catholicisme dévot, il ne faisait pas mystère de son amour de Noël. Ceux qui le connaissaient bien étaient au courant de son obsession de Noël. Il adorait la couleur, l’excès et le caractère festif associés à la période des vacances, comme en témoignent nombre d’illustrations kitsch et de cartes de vœux qu’il créait depuis les années 50, quand il travaillait comme illustrateur commercial, ainsi que les Polaroids de fête, comme celui de Truman Capote habillé en costume de fête.
Tout aussi fervent était son intérêt pour Santa Claus, personnage de fiction reconnaissable dans le monde entier, et, à sa façon, une « célébrité » comparable à Marilyn Monroe ou Liz Taylor. Il n’est donc pas surprenant que Warhol fît de Santa Claus l’une des dix icônes mythiques qui constituèrent sa série de 1981, Mythes. Dans cet ensemble sélectif d’images uniques et éditées de personnages de fiction, Warhol s’attaquait d’une manière nouvelle et enthousiasmante au thème de la célébrité, depuis si longtemps sa source d’inspiration. Au lieu de s’approprier le glamour des idoles des écrans, il se saisit des icônes inscrites dans l’imaginaire : les personnalités de la culture populaire, de la fiction et des mass media, de la télévision, des bandes dessinées, de la mythologie et du cinéma, dont Superman, Dracula, Mickey Mouse, Santa Claus, Oncle Sam, Mammy, Howdy Doody, la Sorcière, Greta Garbo figurant la Star et Warhol lui-même, l’Ombre.
Le mode de sélection de ces dix personnages fut éminemment rigoureux. Warhol prit en fait de nombreuses photographies et examina de nombreux documents sources, pour finir par écarter d’autres choix possibles, telles Mère l’Oie ou Petite Souris. Comme tous les portraits enjolivés de Warhol, beaucoup des Mythes eux-mêmes sont des fictions des images qu’ils sont censés représenter. Warhol commente dans son journal du 13 janvier 1981, « J’ai cherché des idées sur la série des New Myth. Mais je crois que la meilleure chose que nous ayons décidée est de faire venir les gens pour les revêtir des costumes, et nous prendrons les photos nous-mêmes, comme cela il n’y aura pas à se soucier du droit d’auteur ».
Il est impossible de savoir vraiment qui est l’homme caché derrière la barbe, sur le portrait de Santa Claus pris avec le Polaroid utilisé par Warhol pour la présente œuvre ; il semble toutefois que dans la création de ce personnage l’intention de l’artiste soit d’opposer notre idéalisme d’enfant au cynisme de l’âge adulte. Sous la typologie de Santa se dissimule un homme au sourire sournois, subversif, qui peut gagner l’affection des petits enfants avec des jouets et des délices. Comme dans le Ladies and Gentlemen de Warhol, nous avons ici affaire à un personnage qui vit dans deux mondes, le fantastique et le réel, et Warhol laisse au spectateur le soin de décider.
À la fin des années 70 et au début des années 80, Warhol se mit à choisir des sujets d’images de manière plus réfléchie et introspective. La plupart des personnages de Mythes sont issus des années 40-50, à l’époque où Warhol était un petit garçon, et nombre d’experts y voient le regard porté par Warhol sur son enfance. Surtout, les images de Mythes sont nostalgiques des représentations du passé de l’Amérique enchantée. « Chacun possède sa propre Amérique, et donc des morceaux d’une Amérique fantastique qu’il croit être là, dehors, mais qu’il ne voit pas, » observa un jour l’artiste. « On vit dans son Amérique rêvée, faite sur-mesure à partir de l’art, de la sensiblerie et des émotions, tout autant que dans l’Amérique réelle. » (cité dans A. Warhol, America, New York, 1985).
While Andy Warhol kept his devout Catholicism close to chest, his love of Christmas he did not. Those who knew Warhol well were aware of his obsession with Christmas. He adored colour, excess and festivity, associated with the holiday season, as evident in a number of kitsch illustrations and greetings cards, he created since the 1950s when working as a commercial illustrator, and the festive Polaroids, like the one with Truman Capote clad in festive garb.
Equally ardent was Warhol’s interest in Santa Claus, a fictitious character recognizable around the world, and in this sense, a ‘celebrity’ as much as Marilyn Monroe or Liz Taylor. Thus it comes as so surprise that Warhol made Santa Claus one of ten mythical icons that constituted his 1981 Myths series. In this selective group of unique and editioned images of fictitious figures, Warhol tackled the theme of celebrity that had for so long been his source of inspiration in an exciting new way. Instead of appropriating the glamour of screen idols, he captured icons of an imaginary sort. These were the personalities of popular culture, of fiction and mass media, of television, comics, mythology and film, featuring Superman, Dracula, Mickey Mouse, Santa Claus, Uncle Sam, Mammy, Howdy Doody, The Witch, Greta Garbo as The Star and Warhol himself as The Shadow.
The process of selection for these ten characters was hugely rigorous. Warhol in fact took many photographs and scanned many source materials, eventually discarding other possibilities such as Mother Goose and the Tooth Fairy. Like all of Warhol’s embellished portraits, many of the Myths themselves are fictions of the image that they are meant to portray. Warhol comments in his diary on 13
January 1981, “I looked for ideas on the New Myth series...But I think the best thing we decided to do is to have people come and dress up in the costumes and we’ll take the pictures ourselves, because that way there’s no copyright to worry about”.
It is impossible to truly know the man behind the beard on the Polaroid portrait of Santa Claus that Warhol used for the present work, however it seems that the artist’s intent in creating this character is to pit our childhood idealism against the cynicism of adulthood. Beneath the typology of “Santa” there lurks a man with a sly, subversive smile that can win the affections of small children with toys and treats. Like in Warhol’s Ladies and Gentlemen, we are facing here a figure that lives in two worlds, fantasy and reality, and Warhol leaves the viewer with the option open.
In the late 1970s and early 1980s Warhol began to choose subjects for his images in a more refective and self-reflexive way. Most of Myths’s characters are from the 1940-50s, when Warhol was a boy, and many experts see it as a look by Warhol at his childhood. Above all, the imagery of the Myths are nostalgic representations of America’s enchanted past. “Everybody has their own America, and then they have pieces of a fantasy America that they think is out there but they can’t see,” the artist once observed. “You live in your dream America that you’ve custommade from art and schmaltz and emotions just as much as you live in your real one.” (quoted in A. Warhol, America, New York, 1985).
"While these mythic figgures carry a range of important cultural attributes, their shared celebrity stature arises from their being heroes of commercial icon, a 'logo', the symbole of a corporate identity. Each is also an artistic creation from which the artist has been erased."
- Greg Metcalf
Si Andy Warhol gardait pour lui son catholicisme dévot, il ne faisait pas mystère de son amour de Noël. Ceux qui le connaissaient bien étaient au courant de son obsession de Noël. Il adorait la couleur, l’excès et le caractère festif associés à la période des vacances, comme en témoignent nombre d’illustrations kitsch et de cartes de vœux qu’il créait depuis les années 50, quand il travaillait comme illustrateur commercial, ainsi que les Polaroids de fête, comme celui de Truman Capote habillé en costume de fête.
Tout aussi fervent était son intérêt pour Santa Claus, personnage de fiction reconnaissable dans le monde entier, et, à sa façon, une « célébrité » comparable à Marilyn Monroe ou Liz Taylor. Il n’est donc pas surprenant que Warhol fît de Santa Claus l’une des dix icônes mythiques qui constituèrent sa série de 1981, Mythes. Dans cet ensemble sélectif d’images uniques et éditées de personnages de fiction, Warhol s’attaquait d’une manière nouvelle et enthousiasmante au thème de la célébrité, depuis si longtemps sa source d’inspiration. Au lieu de s’approprier le glamour des idoles des écrans, il se saisit des icônes inscrites dans l’imaginaire : les personnalités de la culture populaire, de la fiction et des mass media, de la télévision, des bandes dessinées, de la mythologie et du cinéma, dont Superman, Dracula, Mickey Mouse, Santa Claus, Oncle Sam, Mammy, Howdy Doody, la Sorcière, Greta Garbo figurant la Star et Warhol lui-même, l’Ombre.
Le mode de sélection de ces dix personnages fut éminemment rigoureux. Warhol prit en fait de nombreuses photographies et examina de nombreux documents sources, pour finir par écarter d’autres choix possibles, telles Mère l’Oie ou Petite Souris. Comme tous les portraits enjolivés de Warhol, beaucoup des Mythes eux-mêmes sont des fictions des images qu’ils sont censés représenter. Warhol commente dans son journal du 13 janvier 1981, « J’ai cherché des idées sur la série des New Myth. Mais je crois que la meilleure chose que nous ayons décidée est de faire venir les gens pour les revêtir des costumes, et nous prendrons les photos nous-mêmes, comme cela il n’y aura pas à se soucier du droit d’auteur ».
Il est impossible de savoir vraiment qui est l’homme caché derrière la barbe, sur le portrait de Santa Claus pris avec le Polaroid utilisé par Warhol pour la présente œuvre ; il semble toutefois que dans la création de ce personnage l’intention de l’artiste soit d’opposer notre idéalisme d’enfant au cynisme de l’âge adulte. Sous la typologie de Santa se dissimule un homme au sourire sournois, subversif, qui peut gagner l’affection des petits enfants avec des jouets et des délices. Comme dans le Ladies and Gentlemen de Warhol, nous avons ici affaire à un personnage qui vit dans deux mondes, le fantastique et le réel, et Warhol laisse au spectateur le soin de décider.
À la fin des années 70 et au début des années 80, Warhol se mit à choisir des sujets d’images de manière plus réfléchie et introspective. La plupart des personnages de Mythes sont issus des années 40-50, à l’époque où Warhol était un petit garçon, et nombre d’experts y voient le regard porté par Warhol sur son enfance. Surtout, les images de Mythes sont nostalgiques des représentations du passé de l’Amérique enchantée. « Chacun possède sa propre Amérique, et donc des morceaux d’une Amérique fantastique qu’il croit être là, dehors, mais qu’il ne voit pas, » observa un jour l’artiste. « On vit dans son Amérique rêvée, faite sur-mesure à partir de l’art, de la sensiblerie et des émotions, tout autant que dans l’Amérique réelle. » (cité dans A. Warhol, America, New York, 1985).
While Andy Warhol kept his devout Catholicism close to chest, his love of Christmas he did not. Those who knew Warhol well were aware of his obsession with Christmas. He adored colour, excess and festivity, associated with the holiday season, as evident in a number of kitsch illustrations and greetings cards, he created since the 1950s when working as a commercial illustrator, and the festive Polaroids, like the one with Truman Capote clad in festive garb.
Equally ardent was Warhol’s interest in Santa Claus, a fictitious character recognizable around the world, and in this sense, a ‘celebrity’ as much as Marilyn Monroe or Liz Taylor. Thus it comes as so surprise that Warhol made Santa Claus one of ten mythical icons that constituted his 1981 Myths series. In this selective group of unique and editioned images of fictitious figures, Warhol tackled the theme of celebrity that had for so long been his source of inspiration in an exciting new way. Instead of appropriating the glamour of screen idols, he captured icons of an imaginary sort. These were the personalities of popular culture, of fiction and mass media, of television, comics, mythology and film, featuring Superman, Dracula, Mickey Mouse, Santa Claus, Uncle Sam, Mammy, Howdy Doody, The Witch, Greta Garbo as The Star and Warhol himself as The Shadow.
The process of selection for these ten characters was hugely rigorous. Warhol in fact took many photographs and scanned many source materials, eventually discarding other possibilities such as Mother Goose and the Tooth Fairy. Like all of Warhol’s embellished portraits, many of the Myths themselves are fictions of the image that they are meant to portray. Warhol comments in his diary on 13
January 1981, “I looked for ideas on the New Myth series...But I think the best thing we decided to do is to have people come and dress up in the costumes and we’ll take the pictures ourselves, because that way there’s no copyright to worry about”.
It is impossible to truly know the man behind the beard on the Polaroid portrait of Santa Claus that Warhol used for the present work, however it seems that the artist’s intent in creating this character is to pit our childhood idealism against the cynicism of adulthood. Beneath the typology of “Santa” there lurks a man with a sly, subversive smile that can win the affections of small children with toys and treats. Like in Warhol’s Ladies and Gentlemen, we are facing here a figure that lives in two worlds, fantasy and reality, and Warhol leaves the viewer with the option open.
In the late 1970s and early 1980s Warhol began to choose subjects for his images in a more refective and self-reflexive way. Most of Myths’s characters are from the 1940-50s, when Warhol was a boy, and many experts see it as a look by Warhol at his childhood. Above all, the imagery of the Myths are nostalgic representations of America’s enchanted past. “Everybody has their own America, and then they have pieces of a fantasy America that they think is out there but they can’t see,” the artist once observed. “You live in your dream America that you’ve custommade from art and schmaltz and emotions just as much as you live in your real one.” (quoted in A. Warhol, America, New York, 1985).