Max Ernst (1891-1976)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … 显示更多 Face à faceDe Léger à Magritte, de Picasso à PoliakoffGrands maîtres du XXe siècle
Max Ernst (1891-1976)

La Forêt et la lune bleue

细节
Max Ernst (1891-1976)
La Forêt et la lune bleue
signé 'max ernst' (en bas à droite)
huile et grattage sur papier marouflé sur toile
36 x 24.7 cm.
Peint en 1927

signed 'max ernst' (lower right)
oil and grattage on paper laid down on canvas
14 ¼ x 9 ¾ in.
Painted in 1927
来源
Sir Rex de Charembac Nan Kivell, Londres.
Redfern Gallery, Londres.
Galerie Beyeler, Bâle (acquis auprès de celle-ci le 21 novembre 1977).
Claus Runkel, Londres (acquis auprès de celle-ci le 24 février 1989).
Alain Lesieutre, Paris; vente, Me Briest, Paris, 24 novembre 1992, lot 39.
Galerie Cazeau-Béraudière, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en mars 2006.
展览
Londres, Redfern Gallery, 47th Summer Exhibition, juin 1967, no. 158.
Bâle, Galerie Beyeler, Petits formats, mai-juillet 1978, no. 44 (illustré en couleurs).
Bâle, Galerie Beyeler, Max Ernst, Landschaften, juin-septembre 1985, no. 14 (illustré en couleurs).
Bonn, Städtisches Kunstmuseum, Max Ernst, Landschaften, novembre 1985-janvier 1986, no. 14 (illustré en couleurs).
Brême, Graphisches Kabinett Kunsthandel Wolfgang Werner, Max Ernst, Werke aus den Jahren 1920-1940, octobre-décembre 1986, no. 14 (illustré en couleurs).
Londres, Runkel-Hue-Williams Ltd., Max Ernst, Paintings, Sculptures and Works on Paper, novembre 1988-février 1989, p. 14 (illustré en couleurs, p. 15).
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
更多详情
Alliant sa technique novatrice du grattage et l'un des thèmes de prédilection de son œuvre, La Forêt et la lune bleue révèle un Max Ernst au sommet de ses facultés créatives, et témoigne de sa contribution exceptionnelle au mouvement surréaliste. Ernst a d'ailleurs déclaré que son but était de «révéler au grand jour le fruit de ses expéditions dans l'inconscient» et d'«enregistrer ce que l'on voit... à la frontière entre le monde intérieur et le monde extérieur» (cité in J. Russell, The Essential Max Ernst, Londres, 1972, p. 105). L'univers sylvestre symbolise à ses yeux la lisière nébuleuse qui sépare le connu de l'inconnu. Pour l'artiste d'origine allemande qui a grandi aux abords d'un bois à Brühle, en Rhénanie, la forêt reste une image particulièrement puissante. En revenant sur son enfance dans son autobiographie, il décrit «les sentiments ambivalents» qu'il ressentait «en pénétrant dans une forêt pour la première fois: un plaisir immense mêlé à une sensation d'oppression, et ce que les Romantiques appelaient l''émotion devant la Nature". La merveilleuse joie de respirer librement dans un espace ouvert, mais en même temps l'angoisse d'être cerné de toutes parts par des arbres hostiles. Dedans et dehors, libre et prisonnier, tout à la fois» (in ibid., p. 36).
Son approche de cette thématique dénote une certaine connivence avec les romantiques allemands. Dans son étude Max Ernst et le romantisme, Karin von Maur fait l'observation suivante: «Dans les années vingt, ce ne sont pas tant des références directes au romantisme allemand qu'une certaine affinité dans l'état d'esprit, que l'on retrouve dans l'œuvre de Max Ernst. Cela s'applique particulièrement aux peintures de «Forêts», ne serait-ce que parce que leur sujet renvoie à une longue et riche tradition en Allemagne» (K. von Maur in ibid., p. 342-343). Ernst l'admet lui-même: «À partir du moment où j'ai commencé à peindre, j'ai presque toujours eu, plus ou moins consciemment, les toiles de Friedrich à l'esprit» (cité in ‘Ein Mittagessen mit Max Ernst’, in Der Monat, vol. 13, 1950, mars 1960, p. 70).
Pour Ernst, comme pour Caspar David Friedrich plus d'un siècle auparavant (fig. 1), la forêt devient un moyen de représenter et d'unir les mondes intérieur et extérieur. Ce théâtre naturel, source pour Ernst d'un mélange de félicité et d'oppression, est une métaphore de l'inconscient, incarnant à la fois la joie d'être libre et la peur de l'emprisonnement ; une idée qui revient notamment chez Magritte, dans une image parue en 1929 dans La Révolution Surréaliste. Si les premières forêts de Max Ernst se distinguent par leur palette vive par la suite, l'artiste imprègnera ses toiles sylvestres d'une atmosphère plus sombre, imaginant des paysages menaçants qui préfigurent sa série tardive des villes pétrifiées.
Contrairement à l'œuvre de Friedrich, chez Ernst la lumière douce et galvanisante du soleil ou de la lune vient toujours éclairer ses compositions d'une lueur d'espoir, d'une promesse de rédemption. Ici, une lune jaune et bleue se couche sur un bois obscur, baignant le ciel d'un halo pale et subtil. Le fond monochrome, dépourvu de relief, accueille les fluctuations denses du motif vertical. Si chacun des éléments est en soi purement abstrait, pris dans leur ensemble ils forment un paysage imaginaire fantastique, peuplé de silhouettes énigmatiques aux allures d'oiseaux, dont les contours ont été comme sculptés sur l'arrière-plan.

Combining his innovative grattage technique with one of the themes to Ernst’s œuvre, La Forêt et la lune bleue illustrates the artist at the pinnacle of his creative powers, and exemplifies his unique and remarkable contribution to the Surrealist movement.
Ernst once famously stated that it was his aim "to bring into the light of day the results of his voyages of discovery in the unconscious" and to "record what is seen... on the frontier between the inner and the outer world" (quoted in J. Russell, The Essential Max Ernst, London, 1972, p. 105). For the artist, the forest was an archetypal symbol of this shadowy borderland between what is known and what is unknown. Having grown up on the edge of a forest in Brühle in the Rhineland, the forest was a particularly powerful image for Ernst who, recalling his childhood in his autobiography, wrote of "mixed feelings when he first went into a forest: delight and oppression and what the Romantics called “emotion in the face of Nature”. The wonderful joy of breathing freely in an open space, yet at the same time distress at being hemmed in on all sides by hostile trees. Inside and outside, free and captive, at one and the same time." (in ibid., p. 36.)
Ernst’s treatment of the theme of the forest emphases his affinity for the German Romantics. In her essay Max Ernst and Romanticism, Karin von Maur observed: “In the 1920s it is again not so much direct references to German Romanticism as a certain affinity of mood that is found in Max Ernst’s work. This is most apparent in the “Forest” paintings, if for no other reason than that they have recourse to a motif with a long and rich tradition in Germany” (K. von Maur, in ibid., p. 342-343). Ernst once commented: "I've always had Friedrich's paintings and ideas more or less consciously in mind, almost from the day I started painting" (quoted in ‘Ein Mittagessen mit Max Ernst’, in Der Monat, vol. 13, 1950, March 1960, p. 70).
For Ernst, as for Caspar David Friedrich more than a century earlier, the forest was a means of recording and uniting the inner and the outer worlds. The subject of the forest, which at the same time delighted and oppressed Ernst, was a metaphorical image for the unconscious, embodying both the pleasure of liberty and the fear of imprisonment, an idea echoed in Magritte's image published in La Révolution Surréaliste in 1929. His earlier treatments of this theme are executed in a bright palette but soon Ernst invested the forest with a sombre atmosphere, creating threatening landscapes that anticipate his later series of petrified cities.
Yet, unlike Friedrich's paintings, the potential for redemption is represented by the warm light-giving energy of the sun or the moon. In the present work, a yellow and blue moon is setting behind a darker forest, bathing the sky with a subtle glow. The flat monochrome background is juxtaposed with the intricate variations of the vertical motif. Whilst each of the elements is in itself purely abstract, when seen together they create an imaginary, fantastic landscape populated by enigmatic, bird-like forms silhouetted sculpturally against the background.
拍场告示
Veuillez noter que ce lot est soumis au droit de suite.

Please note that this Lot is subject to the Artist's Resale Right.

荣誉呈献

Paul Nyzam
Paul Nyzam Head of Department

拍品专文

Jürgen Pech a confirmé l'authenticité de cette œuvre.

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