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« Essoyes, le pays natal de ma mère est un village assez pur. Pour moi, il n’existe pas de village comparable dans le monde entier. J’y ai vécu les plus belles années de mon enfance. Venant de Paris, l’enchantement commençait quinze kilomètres avant, lorsque le train dépassait les plaines de Champagne et arrivait parmi les collines couvertes de vignobles […] Mon père se portait bien à Essoyes, et, tout en couvrant sa toile de couleurs, il s'amusait de notre compagnie et de celle des villageois » (Renoir, My Father, New York, 1958, p. 319-321 et 325).
Bien qu'il loue un appartement à Paris tout au long de sa vie, à partir des années 1880 Renoir séjourne le plus souvent possible à la campagne. Le monde rural devient pour l'artiste le théâtre de visions idylliques, d'un paradis terrestre qu'il traduit en peinture. Il se rend probablement à Essoyes pour la première fois en 1885, six mois après la naissance de son fils aîné, Pierre, et y retourne fréquemment au cours des dix années suivantes. Petit village situé à la lisière de la Champagne et de la Bourgogne, Essoyes est aussi la terre natale d'Aline Charigot, la compagne de longue date que Renoir épouse enfin en 1890. « Je suis en train de paysanner en Champagne pour fuir les modèles coûteux de Paris, écrit-il en 1888 à Eugène Manet et Berthe Morisot, lors d'une étape de trois mois à Essoyes. Je deviens de plus en plus campagnard » (cité in Renoir, cat. exp., Hayward Gallery, Londres, 1985, p. 253).
Sans doute sous l'impulsion d'Aline, Renoir achète une maison dans le village en 1895-1896 ; sa toute première propriété. Il s'y sent bientôt à l'aise et prend goût à la douceur de vivre champenoise, peignant de nombreux paysages – parmi lesquels la présente toile ensoleillée – au fil des étés et des automnes qu'il passe dans la région.
Ambroise Vollard confie que « Renoir avait à Essoyes, pays natal de sa femme, une petite habitation où il passait les mois les plus chauds de l'été. Quels bons moments j'ai connus dans cette demeure qui était une vieille maison de paysan, aux murs épais, entourée d'un jardin planté d'arbres fruitiers ! »
"Essoyes, where my mother and Gabrielle were born, has remained more or less unspoiled," Renoir’s middle son Jean, born in 1894, later wrote with great nostalgia. "There is no other place like it in the whole wide world. There I spent the best years of my childhood. My enchantment used to begin as soon as I got within ten miles of the village, when the train from Paris had passed the flat plain of Champagne and entered the hilly region covered with vineyards [...] My father felt well whenever he was at Essoyes; and as he covered his canvases with color, he would enjoy having us around as well as the villagers" (Renoir, My Father, New York, 1958, p. 319-321 and 325). Although Renoir kept a rented apartment in Paris throughout his life, from the late 1880s onward he spent as much time as possible in the countryside, which became the site for his idealized pictorial vision of an earthly paradise. The artist probably made his first trip to Essoyes in September 1885, six months after the birth of his eldest son Pierre, and he returned frequently during the ensuing decade. Essoyes was a rural village on the border of Champagne and Bourgogne and was also where Renoir’s long-time partner, Aline Charigot, whom he finally married in 1890, came from.
"I’m playing peasant in Champagne in order to escape the expensive models of Paris," he wrote to Eugène Manet and Berthe Morisot during a three-month sojourn in 1888. "I’m becoming more and more of a rustic" (quoted in Renoir, exh. cat., Hayward Gallery, London, 1985, p. 253).
Probably under pressure from Aline, Renoir bought a house there in 1895-1896; the first house he had ever owned. Renoir soon felt settled in Essoyes and enjoyed the rural life of the south, producing numerous landscapes of the area – such as the present sun-lit painting - frequently spending the summers and autumns in this charming area of France. Ambroise Vollard said,
"Renoir had at Essoyes, the birthplace of his wife, a small house where he would spend the warmest months of the summer. What wonderful memories I have of my time there with him, in this little old country house, with thick walls, surrounded by a flower garden and fruit trees!"